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La ligue veut donner la parole à ses anciens joueurs

La Ligue Nationale de Basket (LNB) tend la main à ses anciennes gloires pour valoriser son patrimoine. Cinq joueurs, cinq légendes apportent leurs témoignages.

Les Bleus en argent aux Jeux Olympiques de Sydney 2000 © FFBB

En cachant son identité, Frédéric Weis raconte qu’un joueur français actuel de la Betclic Elite en pleine ascension ne savait pas qui est Antoine Rigaudeau. « C’est pourtant l’un des top 3-4 meilleurs joueurs de l’histoire du basket français. Et ce n’est pas quelqu’un qui a joué dans les années soixante-dix, c’est quelqu’un de quasiment contemporain. » Et Big Fred d’ajouter à son propos : « On nous connaît comme consultant, mais on ne sait pas si on a joué ou pas. »

Pape-Philippe Amagou constate à l’inverse qu'« un jeune joueur qui arrive en NBA connaît Bob Cousy et Wilt Chamberlain parce qu’on y parle de statistiques. » Il est probable que le joueur français mentionné ci-dessus a entendu parler du record de 100 points dans un match NBA de Wilt Chamberlain, mais ignore qui détient le record de la ligue en la matière et tout autant depuis la création de la première division*.

Le basket français souffre d’un terrible déficit de connaissances historiques malgré les efforts hardis de Gérard Bosc à l’origine d’une commission fédérale du patrimoine et de l’Académie du Basket, l’équivalent du Hall of Fame américain. Et donc certains joueurs pros eux-mêmes baignés dans un univers de réseaux sociaux ultra américanisés en savent bien plus sur les Philadelphia Warriors des années soixante que sur les vice-champions olympiques de Sydney.

« Je me rends compte chaque année que les joueurs ne connaissent pas les anciens et je les force à regarder ce reportage magnifique sur Moustapha Sonko, ''du Playground aux JO'' », rapporte de son côté Amara Sy. « Ils se rendent compte qu’il était super en avance sur son temps et après, ils vont se documenter. C’est quelque chose qu’ils font depuis toujours très bien aux Etats-Unis, c’est cette transmission, de valoriser les anciens. On doit être fier de notre championnat et pour ça, on doit mettre la lumière sur ce que l’on a fait et sur ce que l’on doit faire dans le futur. » Frédéric Weis, qui manipule les mots aussi bien que les ballons depuis qu’il est devenu consultant TV sort cet aphorisme : « Pour savoir où tu vas, il faut savoir d’où tu viens. »

26 légendes pour l’instant

La Ligue Nationale de Basket (LNB) vient de prendre une décision simple, évidente, et pourtant révolutionnaire : elle veut valoriser son patrimoine, son histoire, ses acteurs. « On est parti d’un constat fondateur qui est que l’on a une identification assez faible de certains de nos acteurs majeurs passés et présents. A notre avis, nos anciens joueurs ne sont pas assez présents dans l’écosystème du basket français. Parce qu’ils sont partis à l’étranger, qu’ils sont à la retraite, les liens sont distendus. Il y a une reconnaissance insuffisante à leur égard. Et il y a une absence de connexion intergénérationnelle donc de transmission. Ça nous paraît important de recréer ces liens entre générations », explique le Directeur Général de la LNB, Fabrice Jouhaud. Et c’est ainsi que sont nées les « Légendes » de la LNB qui vont avoir le devoir pour ceux qui sont motivés de faire de la représentation et tout autant d’être pourvoyeurs d’idées à mettre en pratique.

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