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L’agent François Lamy estime être l’objet « d’une tentative de mise à mort professionnelle »

Il est l’homme, l’agent, qui a déposé un recours auprès de la Commission Européenne obligeant la Ligue Nationale de Basket à modifier ses règlements en matière de Joueurs Formés Localement, les fameux JFL. Depuis François Lamy est une cible. Il défend ici son point de vue. Sans mâcher ses mots.

Il est l’homme, l’agent, qui a déposé un recours auprès de la Commission Européenne obligeant la Ligue Nationale de Basket à modifier ses règlements en matière de Joueurs Formés Localement, les fameux JFL. Depuis François Lamy est une cible. Il défend ici son point de vue. Sans mâcher ses mots.

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Qu’est-ce qui vous avait poussé à déposer un recours en 2013 auprès de la Commission Européenne ?

Je dirais qu’en premier lieu, je déteste qu’on prenne les gens pour des imbéciles. J’ai étudié très précisément la règlementation Européenne et sa version française dès son instauration, et dès que j’ai eu la certitude que l’esprit de la règle avait été opportunément manipulé, j’en ai fait un cheval de bataille. D’abord en interne en essayant de convaincre que la méthode n’était pas la bonne, pendant deux ans, puis en portant le dossier à la Commission en posant la question de la régularité de la transformation lorsqu’il a été question d’aller plus loin dans la manipulation. J’avais tenté en janvier 2013 d’alerter les instances en présentant un document de proposition étayé, fruit d’une consultation des coaches et GM, resté sans réponse. Le climat de la mise en place de cette règle m’avait également fortement déplu, à base de discours pour le moins tendancieux et déplacés dans le sport. Et il revient malheureusement au goût du jour.

La nouvelle réglementation de la LNB ne contraint plus les clubs de Pro A qu’à quatre joueurs formés localement (JFL), ce qui veut dire que chaque équipe peut aligner quatre non-JFL extra-communautaire (Américains, Australiens, etc…) et deux « Bosman-Cotonou » (Allemands, Bénin, etc.). Qu’auriez-vous souhaité ?

Je renvoie vers ce document pour voir ce qui était proposé, après donc cette consultation, une formule en conservant 5 JFL, en réduisant d’un joueur US, et en ouvrant le reste des effectifs aux joueurs communautaires. Cette formule, avec des aménagements d’incitation à la formation et à la fidélisation des joueurs, aurait évité le recours, et aurait apaisé le climat. Il existe des alternatives à la contrainte, et j’aurais surtout souhaité que les discours de promotion de ces règlementations ne soient pas aussi excluant et anxiogènes. C’est de l’agitation des extrêmes, que je ne supporte pas dans un débat public, puisque renvoyant à des méthodes et discours politiques qui ont du coup maintenant vraiment le vent en poupe.

On observe par ailleurs depuis quelques années au niveau européen une recrudescence d’Américains qui bénéficient de passeports européens ou même africains et qui ainsi peuvent à la fois jouer comme « Bosman-Cotonou » et même pour les équipes nationales des pays qui leur délivrent ces passeports. Y a-t-il au niveau de certains agents un véritable trafic avec la complaisance d’Etats peu regardants ?

Il y a un marché qui existe, c’est évident, et il est surtout florissant pour d’autres intermédiaires qui interviennent sur ces dossiers. C’est regrettable, mais justement la formulation de la règle différemment aurait pu rendre ce souci minimal en France. C’est à la Fiba d’agir sur ces dérives, or ces passeports sont délivrés par des gouvernements à la demande des Fédérations de ces pays. Il serait opportun de plutôt blâmer l’autorité censée endiguer le souci plutôt que sur ceux qui s’engouffrent opportunément dans une brèche qu’ils n’ont pas créée. Les dérives mercantiles doivent être évidemment régulées, mais il y a des intérêts qui nous échappent, et la composition de l’équipe de handball du Qatar aux championnats du Monde organisés là-bas, avec la bénédiction des instances, devrait poser la question du bénéfice ultime de ces dérives, ou plutôt y répondre.

« J’ai été accusé de favoriser la clientèle de joueurs Européens, qui représente 3 joueurs sur les 30 contrats conclus cette saison »

On vous a reproché notamment de déposer ce recours pour placer davantage de joueurs américains. Que représentent ceux-ci pour You First ?

Le recours a été déposé un an avant que je rejoigne You First. C’est ma responsabilité personnelle, même si j’ai la chance d’être soutenu par mon boss Juan Aisa (Ndlr : ancien joueur passé par Le Mans et Pau), qui place l’éthique au-dessus du business. On m’a d’abord en effet reproché de favoriser une clientèle américaine, alors même que la proposition formulée supprimait 36 spots de joueurs américains, soit 20% du marché environ. Et ensuite j’ai été accusé de favoriser la clientèle de joueurs Européens, qui représente 3 joueurs sur les 30 contrats conclus cette saison. Puisque la question induite est de savoir où se situe mon intérêt, il se situe dans l’existence d’un système sain et équilibré, en se souciant de l’intérêt général et de la formation, mais aussi de l’équité. Mon intérêt commercial aurait été de faire comme d’autres et spéculer sur cette bulle inflationniste des joueurs JFL référencés, pas de me lancer dans cette démarche. J’en étais conscient dès le début, je l’avais écrit dans l’introduction de l’étude de 2011. J’ai une compétence reconnue dans l’import de joueurs étrangers, mais les joueurs français avec qui je travaille depuis 2009 sont aussi un marqueur d’une forme de compétence dans le suivi, puisqu’ils ont tous joué en N1 mais ont tous aussi goûté à la ProA.

« Jamais la suppression de la règle JFL n’a été réclamée ni évoquée, ni par moi, ni par la Commission »

Vous estimez avoir été victime d’une cabale de la part des institutions du basket français et d’être devenu une sorte de brebis galeuse.

Je ne l’estime pas, c’est factuel, et vérifiable, je suis l’objet d’une tentative de « mise à mort professionnelle » qui a d’abord été orchestrée au niveau des joueurs et de leur organe représentatif, avant d’être institutionnalisée lors d’une campagne de dénigrement par le président de la LNB, y compris dans vos colonnes. Mon plus gros souci avec ça, c’est que ce soit sur la base de mensonges et d’approximations sur l’origine, l’esprit, et le déroulement de la procédure. Jamais la suppression de la règle JFL n’a été réclamée ni évoquée, ni par moi, ni par la Commission. L’intégralité de mes prises de position et des documents est consultable librement sur ma page Facebook, y compris le dossier qui devait introduire une plainte en caractérisant la diffamation et le dénigrement du président de la LNB, avec tous les éléments de preuves.

Une plainte ?

J’en ai été dissuadé, certains réseaux de soutien étant visiblement trop efficaces. Je laisse donc les gens que ça intéresse juger par eux-mêmes. Si lui juge qu’il y a lieu de me poursuivre en diffamation, tant mieux, ce sera l’occasion d’exposer les soucis, puisque l’exception de vérité est une cause de non responsabilité juridiquement dans les affaires de diffamation.

Que demandez-vous ?

J’estime qu’il est temps d’ouvrir les yeux sur la méthode impulsée, à base de mensonges, de caricature, de diabolisation, d’abus de pouvoir, d’intimidations, alors même que le bureau et le comité directeur de la LNB regorgent de personnes de grande qualité. Entre un devoir de solidarité et une obligation de soumission, il doit exister un juste milieu. Les écrans de fumée qu’il instaure visent à masquer la vérité à des fins de s’accaparer plus de pouvoir, notamment en favorisant des intérêts corporatistes, et pas seulement sur ce sujet. Le traitement des compétitions européennes a suivi le même schéma, en profitant de la technicité du dossier pour asséner des mensonges à tour de bras.

Votre business s’en ressent-il ?

Bien évidemment que mon « business » s’en ressent, et heureusement mes quinze ans d’expérience et mes très bons résultats, ainsi que mon réseau international solide atténuent les soucis, ainsi que tous les soutiens que je reçois en « off », de peur de représailles. Mais au-delà des intérêts business, j’ai acquis la certitude dérangeante de travailler dans un système vicié au niveau de son leadership, et qui délivre des messages nocifs et des exemples néfastes, notamment aux joueurs, et c’est ce qui me dérange le plus. J’aimerais qu’à un moment il y ait une prise de conscience et que quelqu’un siffle la fin de la récré.
Si j’étais un prêcheur de mauvais aloi dans un oasis d’opulence pour le basket pro français, j’aurais bien voulu me considérer comme un fauteur de trouble. Mais je ne vois pas d’oasis à l’horizon. On demande souvent ce qui ne va pas dans le basket pro français, personnellement je connais dorénavant la réponse.

[armelse]

Qu’est-ce qui vous avait poussé à déposer un recours en 2013 auprès de la Commission Européenne ?

Je dirais qu’en premier lieu, je déteste qu’on prenne les gens pour des imbéciles. J’ai étudié très précisément la règlementation Européenne et sa version française dès son instauration, et dès que j’ai eu la certitude que l’esprit de la règle avait été opportunément manipulé, j’en ai fait un cheval de bataille. D’abord en interne en essayant de convaincre que la méthode n’était pas la bonne, pendant deux ans, puis en portant le dossier à la Commission en posant la question de la régularité de la transformation lorsqu’il a été question d’aller plus loin dans la manipulation. J’avais tenté en janvier 2013 d’alerter les instances en présentant un document de proposition étayé, fruit d’une consultation des coaches et GM, resté sans réponse. Le climat de la mise en place de cette règle m’avait également fortement déplu, à base de discours pour le moins tendancieux et déplacés dans le sport. Et il revient malheureusement au goût du jour.[/arm_restrict_content]

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