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Ex-prodige du basket français, David Gautier renaît comme entraîneur en LFB

C’est l’une des histoires les plus tristes du basket professionnel du XXIe siècle. Pour comprendre le contexte, il suffit de jeter un œil sur le palmarès du trophée MVP Espoirs de la LNB transformé en MVP jeunes. Au fil des années on découvre comme lauréats Antoine Rigaudeau, Alain Digbeu, Tony Park

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C’est l’une des histoires les plus tristes du basket professionnel du XXIe siècle.

Pour comprendre le contexte, il suffit de jeter un œil sur le palmarès du trophée MVP Espoirs de la LNB transformé en MVP jeunes. Au fil des années on découvre comme lauréats Antoine Rigaudeau, Alain Digbeu, Tony Parker, Boris Diaw, Ian Mahinmi, Nicolas Batum, Evan Fournier, et plus récemment Clint Capela et Franck Ntinikina. Au milieu, en 2000, David Gautier.

Passé par le Centre Fédéral, David Gautier (2,02m) est un pur choletais puisqu’il est né dans la capitale des Mauges. C’est d’ailleurs à l’époque de CB qu’il obtient ce trophée très prometteur. Il est alors sur une sorte de voie royale. David peut rêver rejoindre un jour la NBA comme Antoine Rigaudeau, un autre natif de Cholet. Il enchaîne ensuite sur Strasbourg avec une saison à 12,4 pts à 23 ans. Il possède beaucoup de vitesse et de dextérité pour un grand. Il obtient 13 capes en équipe de France. Il retourne ensuite deux ans à Cholet avant de filer à Gravelines. C’est là que son monde va s’écrouler.

Un kyste… ou pas

« Je perdais de la force dans ma jambe », raconta t-il à Ouest France. « C’est venu petit à petit. Je sentais que je perdais de la détente, de la vitesse. Puis, c’est venu tous les jours, tous les jours, tous les jours. Je ne pouvais plus sprinter, moins sauter, mais uniquement sur ma jambe droite. Quand j’allais en musculation travailler les cuisses, à gauche j’avais la puissance maximum mais à droite je ne pouvais pas soulever 10 kg. Dans le jeu, j’étais complètement « bancal ». J’ai joué comme ça pendant 3-4 mois à Gravelines. A un moment donné, je ne pouvais plus. »

La faculté découvre la nature du mal : un kyste de Tarlov. Encore que certains toubibs estiment que l’inflammation articulaire et la baisse de puissance dans la jambe sont dues à des articulations situées plus haut dans le corps.

Ce qui est certain c’est qu’après 16 matches au BCM, David Gautier, ex-prodige du basket français, jette l’éponge. Quand le corps n’est plus en état de fonctionnement, un sportif est bon à la casse. Il lui faut trouver une autre voie, un autre job. David Gautier a 27 ans.

Retour dans le Maine-et-Loire

Le Choletais retourne dans sa région et aide sa femme qui a ouvert un centre de remise en forme à Angers, le chef-lieu du Maine-et-Loire. Les Gautier ont acheté quatre murs et ils ont eu à tout agencer ce qui a permis à David de faire son deuil du basket. Il met aussi un pied à l’étrier de l’entrainement en s’occupant des jeunes poussins, benjamins et minimes de l’ABC. David confie alors ne pas avoir tout de suite l’envie d’aller vers le haut niveau mais aussi que l’appétit peut venir en mangeant. Prémonitoire. Il rejoue même un peu au basket… avec l’équipe 3 en Départementale.

« Je marche beaucoup », plaisante t-il lors d’une interview à BasketNews. « On n’a pas une équipe très grande donc je prends pas mal de rebonds ce qui me permet de lancer les contre-attaques pour les copains. »

Promotion interne

Depuis David Gautier est devenu directeur du centre de formation de l’UFAB 49 et assistant en équipe de France U16 féminine. C’est à lui que le président Brito De Brito vient de donner la responsabilité de remettre à flots l’équipe de LFB, en dernière position à égalité avec Tarbes et le Hainaut, après le licenciement de l’historique David Girandière en poste depuis 2009.

« C’est une surprise », confie-t-il à Ouest-France. « Je n’ai pas demandé le poste. Mais c’est aussi flatteur quelque part. Je pense que mon parcours, notamment avec l’équipe de France U16, a pesé dans le choix des dirigeants, ainsi que mon vécu de joueur (…) Je leur ai clairement dit (aux joueuses) que je ne veux pas m’occuper d’éventuels clans ou pas. D’ailleurs, je ne pense pas que tous les soucis venaient de l’intérieur du groupe. Il y a eu tellement de discussions, de tellement de gens autour de l’équipe, que ça a forcément influé sur la qualité de vie dans le groupe. »

Photo : Cholet Basket

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