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Faut-il avoir peur de jouer en Turquie ?

Inutile de rappeler que les attentats en Turquie se sont multipliés ces derniers mois. Le dernier en date dans une boîte de nuit d’Istanbul, la Reina, a fait 39 morts et des joueuses de WNBA présentes juste à côté ont échappé de peu à cette tuerie. Une tentative de coup d’Etat à la mi-juillet a… Con

Inutile de rappeler que les attentats en Turquie se sont multipliés ces derniers mois. Le dernier en date dans une boîte de nuit d’Istanbul, la Reina, a fait 39 morts et des joueuses de WNBA présentes juste à côté ont échappé de peu à cette tuerie. Une tentative de coup d’Etat à la mi-juillet a par ailleurs fait chanceler le pouvoir dictatorial du président Recep Erdogan qui a ensuite multiplié les arrestations.

Le basket européen s’accommode de cette situation. Quatre équipes d’Istanbul participent à l’EuroLeague, soit un quart du contingent. L’Euro U18 a eu pour site en décembre Samsun, une ville de la Mer Noire. Mais voici que se profilent à l’horizon deux compétitions majeures et quelques voix inquiètes commencent à se faite entendre.

Le Final Four de l’Euroleague se tiendra à Istanbul du 19 au 21 mai et le patron de l’organisation, Jordi Bertomeu, est plusieurs fois monté au créneau pour tenter de rassurer les esprits :

« Nous sommes inquiets, bien sûr », a t-il déclaré récemment au journal espagnol El Mundo. « Statistiquement, la Turquie recense un nombre élevé d’attaques terroristes mais cela arrive aussi dans d’autres pays. Nous ne laisserons pas tomber Istanbul, nous ne pouvons pas revenir sur notre décision. Si nous le faisions, nous les (terroristes) laisserions gagner. Nous avons des garanties au niveau de la sécurité car le gouvernement a plus d’intérêt que nous à ce que rien n’arrive au cours d’un événement international. La réponse des fans qui ont acheté tous les billets en moins de deux heures est le message le plus puissant que nous pouvons envoyer. »

Des étrangères sont déjà parties de Turquie

Deuxième événement majeur, l’EuroBasket dont une partie de la première phase puis la phase finale se dérouleront en Turquie, du 31 août au 17 septembre prochains.

Cette fois, c’est l’international italien Daniel Hackett de l’Olympiacos, blessé jusqu’à la fin de la saison, mais qui compte être rétabli pour le rassemblement d’équipes nationales, qui se fait en quelque sorte le porte-parole des joueurs sur le site Sportando.

« Je suis inquiet qu’Istanbul soit la ville hôte. J’en ai récemment parlé avec Austin Daye (ailier de Galatasaray) qui devait aller au Reina le jour de l’An. Beaucoup de joueurs discutent de ça. Je pense que c’est normal que les joueurs donnent leur opinion à la FIBA. »

Il y a quelques jours, Sandrine Gruda, qui joue à Fenerbahçe, était interrogée par L’Equipe sur ce même sujet et si elle disait ne pas avoir l’intention de quitter le pays car elle s’y sent en sécurité, elle informait que ce n’est pas le cas de tout le monde :

« C’est vrai qu’autour de moi les filles en parlent. Beaucoup d’étrangères évoluant dans le championnat turc sont déjà parties. Mais pour l’instant, à Fenerbahçe, ce n’est pas le cas. Il faudrait que je sois témoin de quelque chose, que ce soit un choc. Dans ce cas, oui, je pourrais reconsidérer les choses. »

Jusqu’à présent, la sécurité très renforcée qui entoure les grands événements sportifs internationaux, y compris l’Euro de foot en France, a empêché tout carnage.  Il y a quand même eu, le 19 décembre, dans une galerie d’art d’Istanbul, l’assassinat de l’ambassadeur de Russie par un policier qui a pris en défaut le dispositif, simplement en montrant son badge alors qu’il n’était pas de service. Cela peut faire réfléchir.

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