Andrei Vatutin, le président du CSKA Moscou a été longuement interrogé par le site russe Izvestia notamment à propos des finances de son club. Récemment, la VTB League a publié le budget du CSKA qui se monte à 40,7 millions d’euros, soit une belle avance sur les deux autres clubs russes engagés en Euroleague, le Khimki Moscou (33,3 M€) et le Zenith Saint-Petersbourg (26,6M€). Visiblement ses dents ont grinçé.
« À mon avis, l’affichage de budgets est un divertissement purement russe qui, pour le CSKA, ne fait que poser des problèmes », estime t-il. « Tout le continent compte l’argent dans nos poches et cache soigneusement le sien. Aucun des championnats nationaux (NDLR: faux, la LNB publie ceux de Jeep Elite et de Pro B chaque année), ainsi que l’Euroleague, ne prévoient de le faire. Il est erroné de faire des comparaisons : nous travaillons dans différents pays, économies et systèmes fiscaux. En fin de compte, différents climats, et c’est aussi un facteur important. Ayant deux offres identiques, l’une de Moscou, l’autre de Barcelone, 95% des joueurs choisiront la Catalogne. Moins de houblon, meilleur climat, plus de soleil, etc. (Sergio) Rodriguez (NDLR: l’ancien meneur du CSKA passé à Milan) a récemment chambré nos joueurs d’une manière amicale, souhaitant un vol agréable à destination de Krasnoyarsk et affirmant qu’il était dans le bus reliant Milan à Trévise pour le premier match du championnat italien. »
A propos de la fiscalité, le président du club de la capitale russe laisse deviner certaines facilités dans son pays:
« Il existe de nombreux systèmes fiscaux dans le monde, il existe des solutions éprouvées pour promouvoir les clubs sportifs, des moyens d’éviter la double imposition – lorsqu’un sponsor de club verse un impôt sur les bénéfices à l’État, puis que le club reverse une partie des fonds de parrainage. Le système fiscal russe, à son tour, présente des avantages évidents. D’une manière ou d’une autre, il ne nous appartient pas de procéder à une analyse dans ce domaine. Je dirai une chose: notre club est une organisation commerciale, nous remplissons clairement toutes les obligations qui y sont associées, sans utiliser des schémas indélicats pour réduire ce coût. »
Le journaliste lui demande s’il a fait grâce à Sergio Rodriguez du buyout de 300 000 euros qu’il devait en principe verser afin de se désengager du CSKA partir à Milan.
« Nous nous sommes quittés très gentiment avec un sens du respect mutuel et le contrat prévoyait certaines conditions pour le retrait de chaque partie. Les détails du compromis ne sont pas si importants. Je peux dire que Sergio a finalement obtenu à Milan un contrat de trois ans, que nous ne pouvions pas offrir. Je suis heureux que sa carrière se poursuive dans l’un des plus anciens clubs de l’Euroleague sous la conduite d’un excellent entraîneur, Ettore Messina. »
Le pivot américano-grec Kosta Koufos (2,13m, 20 ans) est passé des Sacramento Kings au CSKA alors qu’il gagnait 9 millions de dollars en NBA. Qu’en est-il dans sa nouvelle équipe?
« Kosta a passé plus de 10 ans en NBA, et il s’agit d’un joueur de basket de haut niveau. Mais je ne suis pas au courant de son revenu américain après impôts, je pense que le montant que vous avez mentionné devrait être au moins divisé par deux. Deuxièmement, les «gros» reçoivent toujours et partout des frais élevés. Je ne garde pas en tête les salaires des joueurs, je suis plus intéressé par ce qu’ils montrent sur le terrain. Dans ma tête il n’y a pas de graphique du jeu dépendant du salaire, je n’ai pas besoin de 20 points et 10 rebonds pour un million sur le compte, le résultat de l’équipe est plus important. »