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Quel avenir pour le basket italien?

France et Italie en étaient encore dans la journée du 5 août au même stade, pas loin du crash final. Si les bleus ne sont pas encore sortis de l’auberge, la squadra, elle, est depuis vendredi, déclarée disparue. En effet, que va-t-il advenir du basket italien sans équipe nationale au plus haut nivea

France et Italie en étaient encore dans la journée du 5 août au même stade, pas loin du crash final. Si les bleus ne sont pas encore sortis de l’auberge, la squadra, elle, est depuis vendredi, déclarée disparue.

En effet, que va-t-il advenir du basket italien sans équipe nationale au plus haut niveau? Privée de l’Euro 2009 ainsi que des championnats du monde 2010, l’Italie est éloignée de la grande scène internationale pour au moins deux étés.


Des femmes et des jeunes qui ne ramènent pas de breloques

D’autant plus que, contrairement à la France, l’Italie ne brille pas du côté des femmes. Enfin, sixième du dernier Euro remporté par les bleues, les Azzuries montent quelque peu en puissance puisqu’elles n’étaient que neuvième en 2007 et non qualifiées lors des deux éditions précédentes.

Plus préoccupant encore, l’Italie ne brille pas dans les compétitions jeunes. Pendant que la France – avant l’échec des U16 en quart de finale contre la Lituanie avant hier – remportait six médailles en six championnats d’Europe jeune et participait aux championnats du monde des moins de 19 ans, l’Italie elle ne montait pas sur le moindre podium, atteignant seulement une fois le dernier carré, dans le championnat d’Europe des moins de 20 ans – quatrième contre une médaille d’argent pour la France.

Un constat préoccupant puisque ce sont ces générations qui sont censés remplacer leurs aînés, qui ont permit à l’Italie d’atteindre les sommets européens (médaille d’or à l’Euro en 1999, bronze en 2003) et mondiaux (médaille d’argent aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004).


Un championnat moins côté

Autre point noir, la chute de la LegA. Si le niveau du championnat italien reste à des années lumières du notre, celui-ci est en constante régression. Championnat numéro un au début du millénaire grâce à la présence de clubs prestigieux comme la Virtus et le Fortitudo Bologne ainsi que le Bennetton Trevise, la LegA apparaît désormais en retrait par rapport à l’ACB et le haut de tableau de l’ESAKE, le championnat grec. La Montepashi Sienne domine sans partage un championnat où les historiques comme Varèse (en LegA Due la saison dernière) et la Fortitudo (relégué après une saison catastrophe) tombent petit à petit dans l’anonymat. Mais le pire reste la perte de temps de jeu des italiens au profit des étrangers dans les rosters de LegA. Ainsi au moment de faire sa sélection, Carlo Recalcati doit rappeler un grand nombre de vétérans (Matteo Soragna 33 ans, Marco Mordente 30 ans, Massimo Bulleri 32 ans…), ceux-ci restant de loin plus productif que leurs cadets, aussi bien en LegA que sur le front européen.


Et maintenant ?

La fédération italienne, en période de crise, se trouve donc à un tournant de son histoire. Après avoir placé ses trois meilleurs prospects en NBA (Andrea Bargnani en 2006, Marco Belinelli en 2007 et Danilo Gallinari en 2008), elle doit permettre à ses jeunes pouces, qui néanmoins représentent la majeure partie de la sélection italienne version 2009, d’acquérir un temps de jeu et une place plus importante dans un championnat en perte de vitesse. Mais l’avenir n’est pas forcément fait que de noir. Sur le court terme il y a effectivement peu de raison de se réjouir, les résultats des équipes nationales ne sont tout simplement pas bons. Mais l’équipe sénior masculine est encore jeune (25.3 ans de moyenne pour celle que l’on a vu cet été), ne disposait pas de trois de ses meilleurs représentants (Gallinari, Stefano Mancinelli, blessé à l’épaule, et Daniel Hackett, meneur de USC en NCAA) et a de réelles perspectives d’avenir notamment grâce à un surplus de centimètres (2m13 et 24 ans pour Andrea Bargnani, 2m11 et 24 ans pour Marco Cusin, 2m09 et 26 ans pour Angelo Gigli et enfin 2m10 et 24 ans pour Andrea Crosariol). Il ne manque plus qu’à apprendre à jouer à la balle orange à ces derniers – notamment à Bargnani qui à part un départ main droite/shoot ne sait rien faire d’autre -, limiter les étrangers en legA – ce qui devrait être prochainement fait -, garder une antichambre de ce niveau – la LegA Due est considéré comme la meilleure deuxième division d’Europe – et retrouver le fond de jeu qui faisait autrefois la force de la sélection italienne. Tout ça n’est effectivement pas gagné, mais pour redorer son blason, le chantier dans le basket transalpin est monstrueux en prévision…

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