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Omri Casspi, l’autre étoile montante des Kings

Dans l’ombre de Tyreke Evans favori pour le titre de Rookie of The Year, un autre débutant a redonné le sourire aux fans de Sacramento. Premier joueur israélien à évoluer en NBA, Omri Casspi est surnommé par certains le « Manu Ginobili droitier ». Portrait de cet ailier de 21 ans, athlétique et comp

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Dans l’ombre de Tyreke Evans favori pour le titre de Rookie of The Year, un autre débutant a redonné le sourire aux fans de Sacramento. Premier joueur israélien à évoluer en NBA, Omri Casspi est surnommé par certains le « Manu Ginobili droitier ».

Portrait de cet ailier de 21 ans, athlétique et complet.

On a beaucoup parlé des Kings de Sacramento en ce début de saison. Drivés par leur rookie star, Tyreke Evans, produisant un jeu spectaculaire sous l’égide de leur nouveau coach Paul Westphal, les jeunes rois de Californie se sont fait remarqués. Un temps à plus de 50 % de victoires dans une conférence ouest toujours aussi relevée, ils ont depuis depuis baissé de régime, se classant avant dernier de la division pacifique. Leur bilan est maintenant peu flatteur, quinze victoires pour vingt deux défaites, mais si l’on y regarde de plus près, cela fait toujours que deux victoires de moins que le total de la saison passée alors qu’il reste encore quarante cinq matchs à jouer. Le tout, sans Kevin Martin et Francisco Garcia, titulaires l’an dernier, blessés depuis le début de saison.

Privé de ses ailiers vedette, coach Paul Westphal jongle avec son effectif depuis le début de saison. Faisant débuter Evans un temps à la mène, puis au poste deux aux côtés de Beno Udrih, pour le remettre maintenant au poste un. Cependant, un autre chamboulement dans la rotation est intervenu depuis la mi-décembre : la titularisation d’Omri Casspi (21 ans, 2m05 pour 102 kgs), premier israélien de l’histoire à porter un maillot NBA. Très constant dans son rôle de remplaçant (11,1 pts en 23,9 min de jeu) le rookie israélien a su gagner la confiance de son coach. Ailier très athlétique et percutant, faisant toujours don de son corps à l’image de Manu Ginobili, il a vu monter ses stats en flèche : 16 pts, en 35,9 min de jeu, assortis de 6,3 rbds & 1,9 passes par match en tant que titulaire. Pourtant ce n’était pas chose aisée.

Un pionnier pour son pays

Durant la pré-saison son coach, qui ne le faisait que peu jouer (13 min pour 8 pts de moyenne) déclarait :

« Parfois, il essaye de trop bien faire, au point que cela le paralyse à certains moments du match. Il a perdu de son agressivité, alors que c’est son point fort, son jeu est naturellement agressif, c’est un joueur qui attaque le panier. Il a du talent, mais il a encore besoin d’un peu d’expérience ».

Après vingt trois matchs débutés sur le banc, c’est chose fait, il est assez mûr pour débuter les matchs et apporter toute son agressivité aux Kings.

Omri se considère comme un pionner dans son pays. Drafté au vingt troisième rang de la dernière draft par la franchise californienne, il a signé un contrat rookie de trois ans pour 3,5 millions de dollars :

« Cela représente beaucoup pour mon pays. Maintenant nous sommes sur la map-monde de la NBA ! Quand j’étais jeune, je rêvais de jouer pour le Maccabi, le plus grand club d’Israël. Maintenant les gamins peuvent rêver de jouer en NBA ».

Avant lui, trois autres israéliens se sont vus draftés. Doron Sheffer, sorti en 1996 comme un joueur majeur de Connecticut, le meneur-arrière se voit sélectionné au second tour (36ème choix) par les Clippers de Los Angeles, mais il préfèrera rentrer au pays et signer pour le Maccabi Tel Aviv. Dix ans plus tard, en 2006, Lior Eliyahu et Yotam Halperin sont respectivement draftés le Magic d’Orlando (44ème choix) et les Seattle SuperSonics (53ème choix) ; cependant, ceux-ci, n’ayant pas de contrat garanti comme second tour de draft, joueront jamais de match NBA. Il ne faut pas oublier aussi Oded Kattash, meneur de jeu qui a dominé l’Europe avec le Maccabi Tel Aviv. Il avait signé un contrat avec les Knicks de New York pour la saison 1998-99, mais, pour cause de lockout, il se dirigera finalement vers le Panatinaikos d’Athènes, avec qui il remportera l’Euroleague lors de la saison 1999-2000. Il ne rejoindra jamais le Madison Square Garden pour y enfiler le maillot bleu et blanc des Knicks, mettant fin à sa carrière de joueur pour des douleurs récurrentes aux genoux.

Il se révèle au Hoop Summit aux côtés de Nicolas Batum

En fait, on a découvert pour la première fois  Casspi un soir d’avril 2007, à Memphis, durant le Nike Hoop Summit. Match d’exhibition organisé chaque année par la marque à la virgule, il oppose les meilleurs juniors américains, face à une sélection mondiale du même âge. Dans les rangs du team USA, on retrouve pas moins que Michael Beasley (Miami Heat), Derrick Rose (Chicago Bulls), O.J. Mayo (Memphis Grizzlies), Jerry Bayless (Portland TrailBlazers), Kevin Love (Minnesota Timberwolves), Jonny Flynn (Minnesota Timberwolves) & le futur coéquipier d’Omri aux Kings, Donte Green. On a beaucoup parlé à l’époque de ce match en France, car Nicolas Batum avait terminé meilleur marqueur du match avec 23 pts, mais Casspi n’a pas démérité non plus, avec 14 pts, 3 rbds & 2 int. Cela sera lors de ce match que les dirigeants des Kings, qui le drafteront deux ans plus tard, vont le repérer, appréciant son jeu tout en agressivité et son intelligence de jeu.

En 2008, il se présente à la draft, se déplace outre-atlantique pour faire quelques work-outs, pourtant, il retire son nom au dernier moment. Il n’a aucune garantie sur le fait d’être choisit au premier tour, donc d’avoir un contrat lui aussi garanti. Sur la draft de 2008, il déclare :

« C’est difficile pour les équipes NBA de donner des garanties, parce que c’est une grosse draft avec beaucoup de bons joueurs (ndlr : Derrick Rose, Michael Beasley, O.J. Mayo, Russel Westbrook, Kevin Love, Dalino Gallinari, Eric Gordon, Brook Lopez, Jerryd Bayless, Courtney Lee pour ne citer qu’eux, de même que nos compatriotes Nicolas Batum et Alexis Ajinça), aucune des équipes n’a voulu limiter ses options en me mettant en priorité ».

Pourtant son agent, Guy Harel, pensait qu’il aurait pu être drafté dans les trente premiers choix

« Je suis certain que Casspi aurait pu être choisit au premier tour, mais il a pris une décision importante pour éviter de prendre aucun risque. Sa situation l’année prochaine sera sensiblement meilleure ».

En plus d’être un pionner, Omri est le représentant de tout le peuple juif, présent aux quatre coins des États Unis. Peu importe si les Kings joueront à domicile ou à l’extérieur, il aura toujours quantité de fans venant le supporter, avec nombre de drapeaux israéliens.

« Je sais que cela va se passer ainsi. Beaucoup de gamins vont venir me voir, des familles entières aussi. Je pense que c’est une bonne chose. Je reçoit de grands encouragements. Cela rajoute un peu de pression, mais je vais m’y faire ».

L’engouement autour du rookie a commencé dès la pré-saison. On a pu voir dans les salles de nombreuses pancartes avec des messages en hébreu à son attention. Celui-ci n’hésite pas à aller à la rencontre de ses supporters après les matchs, ses coéquipiers eux, lui demandent la signification des inscriptions sur les pancartes. Avant la saison, Jerry Reynolds ( le « player personnel director » des Kings) déclarait :

« Je pense que cela va être de la folie. Cela va être bien pour nous, car ces dernier temps nous n’avons pas vraiment attiré l’attention. Cela va faire du bien. Je pense qu’Omri nous aidera dans ce sens. Il y en aura partout (ndlr : des fans) ».

Même sur place, à Sacramento, la communauté juive qui compte environ trente mille personnes l’a beaucoup aidé, principalement dans sa vie hors du terrain :

« Ils m’ont fait faire le tour de la ville, ils m’ont trouvé une maison à louer » raconte-t-il après avoir trouvé une demeure où il vit avec son frère Eitan.

Un passé qui fait débat

Comme tout israélien de son âge, il doit trois ans à son pays et son armée. Dégagé de ses obligations militaires un peu plus tôt que prévu, en juin dernier, il se présente finalement à la draft. Mais son passé de soldat a fait couler beaucoup d’encre, ce, après les déclarations de Scotty Sterling (directeur du scouting des Kings) :

« C’était un sniper dans l’armée israélienne ; peut il ressentir la pression maintenant? ».

La question se posait : a-t-il tué des vies humaines? Casspi lui même est venu rectifier les rumeurs sur le terme  »sniper » associé à son nom :

« Je ne sais pas d’où la rumeur à pu commencer. Je n’étais pas un sniper. Ce n’est pas vrai. J’ai juste reçu un entraînement basique de tirs, j’ai donc en effet utilisé une arme, tiré beaucoup, mais je n’étais pas un sniper de l’armée ». ¨

Précisant que les sportifs professionnels ne sont en général pas envoyé au combat, mais que par contre des amis à lui sont allé combattre.

La carrière NBA du joueur israélien s’annonce belle et radieuse. Il ne pourra sûrement pas jouer les play-offs cette saison, mais les Kings sont encore jeunes et perfectibles. N’omettons pas que le cinq de départ des californiens n’a que vingt et un ans de moyenne d’âge. L’avenir de la franchise est dans les mains de Tyreke Evans, mais il a autour de lui, un groupe qui va dans la même direction, celui de la victoire. Omri Casspi semble parti pour être son Lieutenant attitré.

Palmarès d’Omri Casspi

  • Champion d’Israël en : 2005, 2006 & 2009 (Maccabi Tel Aviv)
  • Coupe d’Israël : 2005 (Maccabi Tel Aviv)
  • Elu meilleur sixième homme de la ligue israélienne : 2008 (Maccabi Tel Aviv)
  • Vice Champion d’Europe : 2008 (Maccabi Tel Aviv)

Reportage de Elie Seckbach à Jerusalem

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