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Ces marques de chaussures françaises qui tentent de percer

Marques de chaussures de basket Made in France, B.Ease et 24 secondes ont accepté de répondre à nos questions afin de nous présenter leur travail.

Marques de chaussures de basket Made in France, B.Ease et 24 secondes ont accepté de répondre à nos questions afin de nous présenter leur travail.

B.Ease

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Eric. Je joue au basket depuis mes 7 ans. J’ai évolué jusqu’en Nationale 3 avant de retourner dans mon club avec mes amis dans lequel je suis devenu entraîneur et président.

D’où est venu l’idée de https://www.beasebasket.com/?

J’ai toujours été passionné par les chaussures de basket. J’ai également travaillé comme Chef de produit pour un site de vente en ligne spécialisé dans le basket. J’ai donc pu voir et tester des modèles. Je constatais que j’avais de plus en plus de mal à trouver un modèle dans lequel je me sens immédiatement bien dedans. De plus, le marché actuel dominé par Nike/Jordan et sa politique Marketing font que le marché est basé sur des stars NBA et leurs concurrents proposent exactement la même chose. Je ne me sentais plus concerné par les discours de ces marques. J’avais donc envie de proposer une marque basée sur le confort et à l’écoute de tous les basketteurs/basketteuses.

Quelle est votre opinion sur le paysage du basketball français et européen ?

Nike/Jordan est omniprésent. Les challengers que sont Adidas, Under Armour, Peak et Li-Ning fonctionnement à l’identique, comme Nike en travaillant sur des contrats de joueurs stars pour proposer des chaussures à leurs noms. Je trouve dommageable que le marché se focalise sur ces stars et le marketing pour vendre. Je pense qu’on a oublié le joueur et la joueuse ! Que veulent-ils vraiment à leurs pieds ?

Le business plan et la vision de B. EASE ?

EASE est un projet que j’ai lancé, mais je ne souhaite pas qu’il m’appartienne. J’ai toujours pensé que les produits ne peuvent répondre aux besoins des joueurs-euses en étant développés uniquement par une personne ou une équipe restreinte. L’idée de cette marque passe par le développement des produits par l’échange avec le plus de personnes possible.  Notre slogan est «Together become better», c’est-à-dire que tous ensemble on sera plus fort pour créer les produits qui nous correspondent au meilleur prix possible.

Comment résister face à des géants comme Nike, adidas ou l’émergence des équipementiers chinois ?

Par un discours et un fonctionnement différents. Comme évoqué, nous voulons échanger et donner la parole aux utilisateurs. Au niveau commercial, nous allons démarrer avec une vente en direct en pré-commande et ensuite travailler avec des distributeurs.

Avez-vous déjà enregistré des collaborations avec des basketteurs professionnels ou des clubs professionnels ?

Oui, nous échangeons avec des basketteurs/euses professionnel(le)s et amateurs. Nous échangeons par l’intermédiaire des réseaux sociaux, mais à terme le but sera d’utiliser notre site pour créer une réelle plate-forme d’échange. Le but n’est pas de faire du sponsoring, mais de l’échange et des tests sur les produits, pour connaître leurs avis.

Quelle est votre stratégie en termes de communication ?

Notre stratégie se résume à dépenser le moins pour proposer des prix abordables. Notre développement actuel est un modèle Haut de gamme qui sera positionné à 120 €.

Combien êtes-vous dans l’équipe ?

Je collabore avec la société Tweener-concept (http://tweener-concept.com/fr/) qui m’aide sur le design et l’ingénierie des produits. Jean-Charles Livio, qui nous suit depuis le début et qui vient de nous rejoindre dans le projet, apporte de très bonnes réflexions sur les produits. Florent Éléléara (ancien joueur et kiné de l’AS Monaco en football) collabore avec nous également, à la recherche d’un produit qui protège le corps. La suite de l’équipe ce sera, toi et moi et tous ceux qui le veulent. A l’heure actuelle nous avons développé deux modèles. Un modèle haut, qui reste à retravailler mais également un modèle bas. Celui-ci est déjà plus abouti et a bénéficié de bons retours du côté des joueurs, moins du côté distributeur. (rire)

Quelle est votre vision du futur pour B. EASE et le basketball français ?

Il est clair que nous n’avons pas la science infuse. Nous n’aurons pas la solution pour créer une chaussure qui convient à tout le monde, car le design et le confort restent propres à chaque individu, mais ensemble nous espérons redonner du sens au confort et à l’écoute des utilisateurs.

Un dernier mot ?

Merci à vous pour cet échange et n’hésitez pas à échanger et donner votre avis sur notre (votre) projet.

24 secondes

Qui y a-t-il derrière 24 secondes ?

Il y a tout d’abord moi-même, Louis-Florent BENG, à l’origine du projet. J’ai évolué dans l’équipe fanion de l’UJAP Quimper pendant 5 années de la NM2 jusqu’à la ProB. On va dire que je suis un peu l’agitateur, celui qui a pas mal d’idées, qui sont loin d’être toutes bonnes ! Ensuite il y a eu Xavier PERENNOU, qui fut le premier designer avec qui nous avons collaboré au démarrage de la marque. Il y a également Violaine GREGOIRE qui a pris le relais de Xavier comme designeuse en chef et qui est notamment à l’origine de notre nouveau modèle de chaussures « reptile » et de pas mal d’autres choses qui sont pour le moment encore dans les cartons. Enfin en moins visible mais tout aussi essentiel, il y a Emmanuel RIGAUD, le « financier » de la bande, l’homme des chiffres et des tableaux Excel.

Comment est né le projet ?

Après une session surf avec un très bon ami entraineur de basket et fervent défenseur du Made in France et la consommation responsable. Je l’ai donc un peu taquiné sur une paire de NIKE qu’il venait d’acheter. Pour se défendre il a mis en avant qu’il n’existait pas d’alternative. En y réfléchissant je me suis dit qu’on tenait peut-être ici une opportunité. Rapidement on a commencé à poser les bases d’un projet qui s’est rapidement matérialisé par les premiers sketchs réalisés par Xavier.


Le « made in France » est un de vos arguments phares, comment cette volonté de produire en France se concrétise-t-elle ? (partenaires, lieu de production, design unique de la chaussure, circuits courts,…)

En toute transparence, au tout départ, ce ne fut pas simple à défendre. Les banquiers tout comme les quelques fabricants hexagonaux encore actifs nous ont un peu regardés bizarrement ! Tu sais, le même regard que celui que tu as fait quand JR Smith est allé serrer la pogne d’un adversaire en plein match… Mais rapidement nous sommes parvenus à convaincre des partenaires industriels de nous suivre dans le projet. Ce fut clairement l’étape clé. Par la suite la réussite de notre financement participatif a fait le reste et nous a donné la confiance pour essayer de porter 24SECONDES le plus loin possible.


A quel jalon en est le développement de l’entreprise ?

Les choses se mettent en place gentiment. Nous avons mis en place un panel de sous-traitants de très grande qualité sur lequel on va pouvoir s’appuyer pour continuer à grandir. Nous sortons en ce moment notre second modèle de chaussure qui sera sur les terrains en septembre prochain. Il s’agit de la Reptile, qui est disponible en pré-commandes ici. On travaille également sur pas mal de nouveautés, mais c’est encore un peu trop tôt pour en parler (sourire).

Parmi les difficultés dont vous avez- eu à faire face, il y a eu le besoin de liquidités ? Comment avez-vous procédé ?

Dans le monde de l’entreprise l’argent reste, qu’on le veuille ou non, le nerf de la guerre. Créer de nouvelles collections est très coûteux et encore plus à notre échelle. Pour contourner le manque de moyens au démarrage ou les gros creux de trésorerie qui sont fatals à pas mal d’entreprises, nous avons eu recours au financement participatif et aux précommandes. Les premiers soutiens ont un peu essuyé les plâtres parce qu’ils ont dû attendre de long mois avant de recevoir leur première paire, mais cela en valait visiblement la peine parce que nombreux sont ceux qui ont également craqué pour la V2 ! C’est bon signe et cela nous motive vraiment à continuer l’aventure. 24SECONDES est une marque communautaire !

En terme de communication, comment comptez-vous tirer votre épingle du jeu face aux géants du sport ? J’ai vu que vous aviez pu compter sur des ambassadeurs pour promouvoir vos produits, comment êtes-vous entrés en contact ? Sont-ils les « real MVPs » ?

Je pense que le fait de se retrouver dans le rôle du petit poucet face à des mastodontes comme NIKE ou ADIDAS nous donne une grande liberté d’action ainsi qu’un bon capital sympathie. Inutile d’envisager une course à la dépense marketing contre des sociétés qui valent des dizaines de milliards en bourse… Du coup, on essaye d’innover par un ton de voix différent et plus de proximité forcément. Nous donnons pas mal d’insights sur la société et son quotidien. Les gens peuvent vraiment voir comment cela se passe à l’intérieur du bureau ou chez les partenaires qui fabriquent nos produits. Nous n’avons rien à cacher ! Les ambassadeurs ont un vrai rôle dans notre aventure. C’est avant tout des gens qu’on a choisis pour l’alchimie au niveau humain. Ils nous donnent plein de conseils et nous aiguillent dans nos recherches et dans nos choix. On va dire qu’ils font partie de l’aventure. Après bien évidemment si un jour une star NBA veut rejoindre l’équipe et apporter encore plus de lumière sur 24SECONDES ce sera avec grand plaisir !


Vos ambassadeurs recommandent notamment le confort de vos équipements, la satisfaction des clients est-elle votre gros point fort?

Bien évidemment le fait qu’ils soient joueurs et joueuses de haut niveau apporte de la crédibilité à nos produits en matière de qualité mais c’est plus que ça. On connaît tous la relation forte entre tout basketteur et sa paire de chaussures ! Il y a donc un travail d’évangélisation à effectuer. Voir des joueurs pros qui pour la plupart s’entrainent 2 fois par jour et qui portent nos produits ça a un côté rassurant. La fédération française de basketball annonçait en février dernier près de 41 000 licenciés de plus que l’année, le basketball français a de belles perspectives d’avenir devant lui. Comment voyiez-vous le marché du basketball dans les années à venir? Oui le basket en France est sur une bonne dynamique avec les bons résultats obtenus par les différentes sélections nationales. Il en va de même au niveau mondial où le basket est porté par de nouvelles icônes comme Stephen Curry qui, à lui tout seul, a fait émerger UNDER ARMOUR dans un sport où ils n’avaient pas d’histoire. NIKE/JORDAN va continuer d’être le leader mais je pense que cela ne restera pas éternellement un duopole entre NIKE et ADIDAS. D’autres acteurs émergeront. J’espère que 24SECONDES sera l’un d’entre eux !

Un dernier mot ?

Merci à BasketEurope pour cette mise en avant et pour les lecteurs n’hésitez plus à changer de crèmerie et démarrer la prochaine saison avec une paire de 24SECONDES aux pieds ! http://reptile.24secondes.fr/

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