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ITW Alex Okafor, ce Rennais qui cartonne en NM1

S’appeler Okafor et jouer au basket est devenu quelque chose de « banal » de nos jours. En effet, à l’heure actuelle, on compte plus d’une vingtaine d’Okafor basketteurs professionnels à travers le monde ! Le plus célèbre étant le joueur des Washington Wizards Chukwuemeka Ndubuisi, plus connu sous l

S’appeler Okafor et jouer au basket est devenu quelque chose de « banal » de nos jours. En effet, à l’heure actuelle, on compte plus d’une vingtaine d’Okafor basketteurs professionnels à travers le monde ! Le plus célèbre étant le joueur des Washington Wizards Chukwuemeka Ndubuisi, plus connu sous le nom d’Emeka Okafor, dont le préparateur physique est Français. Mais il y a aussi Patrick Okafor, TJ, Ruth, Curtis, Joel, Kennedy, Moses… Celui qui nous intéresse aujourd’hui se nomme Alexander, joueur de l’URB 35 et engagé dans une opération sauvetage pour empêcher le club de descendre en Nationale 2. Arrivé à Rennes fin janvier, l’Américain s’est parfaitement intégré dans le groupe, au point d’être devenu le leader qu’il manquait à cette formation (17 points et 8 rebonds pour 19 d’évaluation de moyenne).

photo : Benoît Rozec – URB 35

Anonyme en NCAA (1,3 point et 1,5 rebond en 23 matchs entre 2005 et 2008), néophyte en tant que professionnel (une obscure expérience en ABA et une autre, timide, en Allemagne), Alex Okafor est en train de s’imposer parmi les meilleurs étrangers de NM1. Rencontre avec ce basketteur qui commence à se faire un nom, et surtout un prénom, parmi les nombreux Okafor.

Bonjour Alexander, peux-tu te présenter ?

Je suis né en 1987 en Californie et j’ai grandi à Carson avant de déménager à San Jose (à côté de San Francisco, NDLR). J’ai commencé le basket à l’âge de 6 ans. Jeune, je regardais souvent les matchs NBA à la télévision et en particulier ceux des Lakers, puis j’essayais de reproduire le lendemain sur le terrain les faits et gestes des joueurs. Gamin j’étais un vrai fan de Penny Hardaway, Grant Hill, Scottie Pippen… J’admirais leur polyvalence et j’ai toujours voulu être le type de joueur capable de jouer comme eux des deux côtés du terrain. Tout au long de ma jeunesse, j’ai joué pour mon collège et des équipes en High School, comme la plupart des enfants aux États-Unis.

Durant mon parcours, j’ai toujours était très bien entouré avec des très bons entraîneurs. J’ai travaillé avec des coachs qui insistaient beaucoup sur les fondamentaux en pratiquant un jeux équilibré et varié. À force de travail et de persévérance, j’ai compris que la taille ne doit pas déterminer votre poste sur le terrain, seules vos compétences doivent être mises en avant afin d’être le plus performant pour votre équipe. Après le lycée, j’ai intégré la prestigieuse université de Princeton et j’ai été diplômé en 2009.

photo : Benoît Rozec – URB 35

Tu as mis ta carrière entre parenthèses entre 2008 et 2013.

Lors de mon entrée à Princeton, j’ai mis volontairement le basket de côté durant deux ans sur les quatre années où je suis resté à l’université. Maintenir un équilibre entre la rigueur des cours en tant qu’étudiant et l’exigence de la vie d’un athlète est quelque chose de très difficile. À un moment j’ai dû faire un choix et, dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont toujours enseigné l’importance de l’école, voilà pourquoi j’ai privilégié mes études. Par la suite, à force de travail, d’encouragements de ma famille, de soutiens des uns et des autres, j’ai repris le basket petit à petit. À la suite de mon diplôme, j’ai joué en ABA à Bay Area Matrix au cours de la saison 2010/11, puis en Allemagne à Wurtzbourg (la ville d’où vient Dirk Nowitzki et où il jouait jusqu’à sa draft, NDLR) en 2011/2012. Ce fût une superbe expérience car j’ai vraiment pu m’entraîner et m’améliorer même si la ligue n’était pas très compétitive. Cela m’a donné confiance et permis de croire que je pouvais jouer à un niveau plus élevé.

Comment es-tu arrivé à Rennes en janvier ?

photo : Benoît Rozec – URB 35

En fait, cette saison, j’étais censé jouer au Japon, mais l’affaire a échoué au dernier moment et je me suis retrouvé sans rien. Par l’intermédiaire de Crossover Elite, qui est une organisation qui fait des camps pour joueurs dans l’espoir de décrocher un contrat, j’ai été mis en relation avec un agent français (Alexandre Atkinpahoun) qui m’a parlé d’un club de Nationale 1 qui cherchait un joueur étranger. Voici comment je me suis retrouvé à Rennes en concurrence avec un autre joueur (Eddy Cage). On avait été mis à l’essai tous les deux pendant une dizaine de jours et au final le club m’a choisi. La Nationale 1 est une ligue compétitive avec des joueurs solides et je suis heureux de pouvoir évoluer dans ce championnat.

Quels sont tes objectifs en arrivant à Rennes ?

En tant que joueur, j’essaye toujours de repousser mes limites et de m’améliorer afin de pouvoir rivaliser avec les meilleurs. Plus connu pour mon profil défensif, j’essaye de travailler mon jeu en attaque afin d’apporter plus de points. Je me fixe des objectifs à atteindre et je travaille dur pour y arriver. Je suis de plus en plus à l’aise au sein de l’équipe, je monte en puissance (21 d’évaluation face à Blois, 29 face à Monaco, 36 face à Sorgues, 38 face au Centre fédéral, NDLR) et j’essaye de devenir toujours plus complet. J’espère que l’on arrivera à maintenir le club en Nationale 1.

Tu as été élu MVP de la 26e journée de Nationale 1 (voir par ici).

On me demande souvent si je suis étonné de mes performances après avoir été éloigné des terrains si longtemps. Pour être honnête je ne suis pas surpris du tout, j’ai énormément travaillé pour me remettre à niveau. Je remercie d’ailleurs mon agence Crossover Elite et Rennes pour me donner l’occasion de jouer ici. Je suis heureux de mes performances car, quand on sort d’une université comme Princeton, les gens pensent que l’on ne tourne qu’à 1 point et 1 rebond sous prétexte que c’est plus une fac « d’intellos » qui n’est pas réputée pour sortir des vrais basketteurs. Encore une fois, je tiens à signaler le mérite qu’ont mes coéquipiers pour me soutenir et m’encourager afin d’être le plus performant sur le terrain. On me fait confiance et ils font le maximum pour me mettre dans les meilleures situations.

Cela fait deux mois que tu es à Rennes ? Comment t’y sens-tu ?

photo : Benoît Rozec – URB 35

Je me suis assez vite senti à l’aise ici à Rennes. Tout le monde – joueurs, entraîneurs, membres du personnel – a fait le maximum pour mon intégration. Et puis, en dehors de l’équipe, Darnell Williams de Saint-Quentin, qui est depuis longtemps en France, me donne beaucoup de conseils sur la façon de vivre ici donc je savais un peu où je mettais les pieds.

En dehors du basket, je suis quelqu’un de calme, posé, j’aime passer du temps avec ma famille et mes amis, lire et écrire, écouter de la musique, voyager et apprendre de nouvelles choses. Je ne suis pas un grand fêtard même si j’aime bien passer une bonne soirée de temps en temps.

L’année prochaine, seras-tu toujours en France ?

Il est trop tôt encore pour le dire, mais une chose est sûre, si une bonne opportunité se présente à moi, je ne serai pas contre l’idée de rester dans l’Hexagone.

Que comptes-tu faire à l’issue de ta carrière ?

J’ai un certain nombre d’idées à l’esprit. Je voudrais travailler dans l’humanitaire pour aider des personnes en difficulté, dépendantes, que ce soit pour un état ou une organisation.

J’ai aussi envie d’écrire un livre et plaider, défendre, tous ces gens qui sont dans la précarité, l’exclusion et qui se battent chaque jour pour vivre. J’ai plusieurs pistes parmi lesquelles aider les populations en Afrique, au Nigéria par exemple (le nom Okafor est souvent rattaché à juste titre aux Nigérians et à sa grande diaspora, NDLR). J’aimerais vraiment faire bouger et avancer les choses.

Photo : URB/Benoît Rozec

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