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Preview du deuxième tour : analyse des futurs adversaires des Bleus

La première semaine tire sur sa fin, le premier tri de cet Eurobasket va s’opérer. Les mailles du filet se resserrent inéluctablement et les gros poissons se retrouvent désormais voguant dans les mêmes eaux dangereuses. La France, pensionnaire du groupe B, va donc croiser les fers avec les rescapés

La première semaine tire sur sa fin, le premier tri de cet Eurobasket va s’opérer. Les mailles du filet se resserrent inéluctablement et les gros poissons se retrouvent désormais voguant dans les mêmes eaux dangereuses.

La France, pensionnaire du groupe B, va donc croiser les fers avec les rescapés du groupe A, à savoir : l’Espagne, la Turquie et la Lituanie – dans le désordre (chronologique). BasketEurope jauge le niveau et analysent pour vous les forces et les faiblesses des futurs adversaires de l’équipe de France.

ESPAGNE

POINTS FORTS

Un effectif pléthorique

C’est une armada, dans le sens littéral du terme. Avec les deux Gasol, Navarro, Fernandez, Calderon, Reyes, Rubio, Llull, et le nouvel arrivant Ibaka, Scariolo dispose de l’effectif le plus imposant d’Europe ; pas loin derrière celui du meilleur de Team USA.

Un jeu de passe excellent

C’est la génération dorée pour les Espagnols. Depuis de longues années, ils se côtoient et progressent ensemble. L’entente de Pau Gasol avec son pote Navarro est un exemple parmi tant d’autres de cette entente sur et hors du terrain des Espagnols. Les meneurs Calderon (5ème meilleur passeur en NBA cette année avec 8,9 assists) et Rubio sont deux mangeurs d’espaces avec une habitude à pousser le ballon vite en attaque.

Du très lourd inside

La force de frappe intérieure de l’Espagne est incontestablement la plus forte d’Europe. Pau offre du scoring en finesse, Marc en puissance, Ibaka en haute altitude, Reyes en sobriété et efficacité. Les solutions sont infinies en attaque et la présence physique en défense est également au rendez-vous. La déconvenue face à la Turquie a ainsi démontré l’importance fondamentale de Pau Gasol dans le système espagnol. Baromètre offensif et défensif, le pivot des Lakers sera encore une fois l’homme à suivre pour les Bleus.

POINTS FAIBLES

La dureté défensive (à l’arrière notamment)

Navarro et Calderon sont des fines lames en attaque, mais, sans leur faire insulte, ne sont pas les plus grands défenseurs du monde. Un peu courtauds, un peu lents, les deux arrières peuvent représenter une faiblesse dans l’attaque de la défense de zone qui sera probablement proposée à nos Bleus. La capacité de nos arrières et de nos ailiers à pénétrer et faire le choix qui s’impose : soit la passe pour le décalage ou le shoot si possible déterminera de nos chances de développer un jeu offensif efficace.

La fatigue

L’enchainement des matchs est une donnée importante dans les championnats d’Europe. Pau Gasol a été mis au repos après une petite entorse, Fernandez voulait se reposer contre la Turquie, Navarro est passé à côté de son match dans les grandes largeurs (Calderon dans les petites). Bref, la Roja ne semble pas au mieux. La journée de repos / court déplacement ne sera pas de trop pour récupérer quelques forces. Les athlètes français devront en tous les cas capitaliser sur leur avantage physique.

L’excès de confiance

Archi-favorite mais un peu secouée après sa défaite contre la Turquie, l’Espagne est une montagne. Elle sera dure à gravir pour la France. Alors on essaye de trouver des failles. L’une d’elles pourrait bien être le pêché d’orgueil pour une équipe qui balaye tout sur son passage. Leur grande expérience du niveau international semble effectivement problématique par moments. L’Espagne est parfois un peu suffisante dans sa gestion des moments cruciaux, en témoigne les terribles 5 dernières minutes contre les Turcs.

LA CLEF DU MATCH

Il faudra tenir au score contre l’Espagne qui n’aime pas être bousculée durant 40 minutes. Notre capacité à rester au contact jusqu’au dernier quart-temps déterminera l’issue du match.

LITUANIE

POINTS FORTS

Le public

La Lituanie accueille cet Eurobasket, et c’est une vraie bénédiction pour les fans locaux. On vibre, on mange, on dort basket dans cette ancienne république soviétique. Sport national, avec le héros Sabonis tout juste intronisé dans le sacro-saint du Hall Of Fame, le public local sait recevoir. La France devra avoir les reins costauds (et les oreilles protégées). Et surtout depuis le petit incident diplomatique déclenché par Libération (link possible).
Une raquette imposante

De manière générale, la Lituanie présente un effectif de haut niveau. Mais encore plus – et quand on sait l’absence de l’ailier fort Linas Kleiza – c’est dans le secteur intérieur que la sélection balte fait mal. Les frères Lavrinovic, le monstre Javtokas, le NBAer Songaila et la nouvelle merveille nationale Jonas Valanciunas forment la raquette lituanienne. Du très lourd avec une multiplicité des options pour coach Kemzura.

Sarunas Jasikevicius

Jusque là relativement discret, l’ancienne gloire de l’Euroleague, Jasikevicius est un roublard parmi les roublards. Fort en gueule, fort en shoot décisif et assassin, le maître à penser lituanien peut sortir de sa boite à tout moment. Porté par les siens, il peut faire basculer le sort de la rencontre si la défense ne le met pas d’entrée sous l’éteignoir.

POINTS FAIBLES

Une certaine lenteur défensive

La fessée reçue des mains espagnoles a montré des faiblesses dans le bloc lituanien qui était alors invaincu. Prenant rapidement le bouillon, la défense balte a craqué de toutes parts. Les intérieurs, parfois trahis par leurs arrières, se retrouvent souvent avec des problèmes de faute. La vitesse française devrait mettre à mal une défense qui peut manquer de cohésion.

Pas de leader offensif

On a parlé de l’importance possible de Jasikevicius. Il s’agit ici du même problème. Le meilleur marqueur de l’équipe est Rimantas Kaukenas, le vétéran (34 ans) avec 13 points. en l’absence de Kleiza, aucun joueur n’a véritablement repris le flambeau en attaque. Alors, certes, cela offre une attaque bien équilibrée, mais dans les situations difficiles, il faudra rentrer le gros shoot.

La pression populaire

Possible 6ème homme dans la victoire, la ferveur populaire peut également peser lourd sur les épaules des Lituaniens. A la quête d’un titre depuis 2003 et leur sacre suédois, la pression monte dans la nation basket. La qualification aux JO est presque reléguée au second plan tant tout le monde attend sur place un sacre des héros locaux.

LA CLEF DU MATCH

Comme en Turquie au Mondial, les Bleus devront affronter tout un pays dans cette rencontre. Pour en sortir vainqueur, il faudra imposer notre rythme – a priori plus rapide et plus physique – d’entrée de jeu pour retirer un peu de l’énergie ambiante.

TURQUIE

POINTS FORTS

Là encore : les forces intérieures

Avec Asik et Kanter, plus Oguz Savas et Ilyasova, voire Turkoglu, la raquette est encore une fois bien garnie en Turquie. La longueur du pivot des Bulls, le poids et la force de Savas et Kanter, et la finesse et le shoot de Turkoglu et Illyasova : la citadelle turque sera difficile à attaquer.

La confiance face aux Bleus

Repris par leurs vieux démons, la Turquie s’était laissé aller à perdre contre la Pologne en hypothéquant au passage de belles chances de passer. Mais avec leur victoire contre l’Espagne, le revirement est total. La confiance est au maximum quand on bat le champion en titre. Et en l’occurrence, contre la France, le capital est également dans les hautes valeurs depuis leur écrasante victoire au Mondial l’an passé (95-77).

L’axe Turkoglu – Illyasova

C’est évidemment le duo majeur pour coach Ene. L’ailier du Magic et celui des Bucks jouissent tous deux d’un physique avantageux doublé d’un shoot qui se déclenche par séries. L’un comme l’autre peut se décaler à trois points comme jouer l’isolation en poste bas. La nouveauté cette année est l’apparition d’Emir Prezdlic qui marque 12 points par match (meilleur total de l’équipe) tout en culot alors qu’Enes Kanter a lui faim de ballon et veut prouver sa valeur.

POINTS FAIBLES

Un mental friable

On le sait, la Turquie est une équipe émotive. Une de ces nations qui vit et meurt par les exploits individuels de ses stars. Turkoglu a répondu présent contre l’Espagne mais rien ne garantit que l’adresse soit favorable aux Turcs le jour J. au contraire, la tendance générale est que la Turquie voyage mal. Ses deux seules performances au niveau international sont intervenues sur ses terres (en 2001 et 2010).

La maladresse au shoot

Bien qu’elle soit équipée en intérieur massifs, la philosophie offensive de la sélection ottomane donne bien souvent la part du lion aux extérieurs. Et à ce petit jeu là, les Turcs se sont brûlés. Contre la Pologne, la Turquie a usé et abusé du shoot à trois points (4/17) et s’est tiré une balle dans le pied. La stratégie sera donc de forcer les Turkoglu, Illyasova, voire Predlzic et Arslan à prendre des shoots de loin (si possible bien contestés).

L’appétence individualiste

Corrélat du point précédent, la Turquie s’égare souvent en attaque dans des schémas simplistes et individualistes. Les solistes qui sont nombreux dans l’équipe s’impatientent de à vouloir remonter l’équipe par des efforts désordonnés, fusillent la dynamique de groupe.

LA CLEF DU MATCH

Moins gros des gros morceaux, la Turquie n’est jamais bonne à prendre. Surtout après sa remise en selle spectaculaire contre l’Espagne. Il faudra forcer Turkoglu et les pistoleros turcs à mettre leurs shoots de loin.

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