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Tony Parker : « si on gagne ce soir, on fera un petit peu la fête »

Le meneur de jeu des Bleus est resté longtemps en retrait dans le quart de finale gagné face à la Grèce. Mais dans le dernier quart-temps, c’est lui qui fait la différence pour permettre à la France de passer devant. Tony Parker explique que Steed Tchicamboud l’a aidé à se réveiller et que l’équipe

Le meneur de jeu des Bleus est resté longtemps en retrait dans le quart de finale gagné face à la Grèce. Mais dans le dernier quart-temps, c’est lui qui fait la différence pour permettre à la France de passer devant. Tony Parker explique que Steed Tchicamboud l’a aidé à se réveiller et que l’équipe doit rester concentrée car la vraie victoire à célébrer, c’est la qualification pour la finale.

En accédant aux demi-finales, vous êtes qualifiés pour le tournoi pré-olympique, c’est une première satisfaction ?

Oui, avec cette victoire, on est qualifié pour le tournoi pré-olympique, donc le premier objectif est rempli et ça c’est très bien. Maintenant, c’est clair qu’on a envie de faire plus. C’est vrai que c’est une bonne victoire. Maintenant, j’espère que demain on pourra sortir un grand match parce qu’il va falloir un grand match de notre part si on veut battre les Russes.

Ça a été particulièrement dur de battre la Grèce ?

C’est toujours difficile de battre les Grecs. Ils ont cassé le rythme, on n’a pas réussi à imposer notre jeu. On en a parlé pendant toute la semaine, on voulait imposer notre jeu, mais ils sont forts les Grecs à ce jeu-là. Ils nous sont rentrés dedans dès le début de match. Nous, on était peut-être un peu crispé. On avait tellement envie de bien faire qu’on n’arrivait pas à installer notre jeu. Nando (De Colo) a fait une très bonne entrée, en deuxième mi-temps on a beaucoup mieux défendu, Florent Pietrus a été énorme, Ali Traoré a fait une très bonne entrée aussi. Et après dans le quatrième quart-temps, on a réussi à mettre des shoots importants pour passer devant et garder l’avantage.

Vous avez douté ? Les Grecs ont quand même pris 11 points d’avance dans le premier quart-temps.

Non, on n’a pas douté, c’était le début du match. On s’est juste dit que les Grecs sont quand même très forts. Avec leur faux rythme, ils avancent à deux à l’heure et ils ont réussi à nous endormir. Pourtant on le sait, on s’est préparé toute la semaine pour ça et ils arrivent quand même à nous la faire. On a réussi à rester dedans malgré tout et c’est ce qui est bien avec cette équipe : on ne fait pas notre meilleur match ce soir, ça c’est clair, et on arrive quand même à gagner. Un peu comme contre la Turquie.

C’est tout de même une belle victoire ?

Bien sûr. Ce n’était pas beau à voir, mais on a la victoire. Il faut qu’on en soit fier parce que les années précédentes on ne l’aurait pas gagné ce match-là. Et là, on n’a pas paniqué, on est resté dedans et on a mis les shoots importants dans le quatrième quart-temps.

Vous avez eu du mal personnellement pendant une bonne partie du match ?

Tous mes tirs, je les sentais bien et je les voyais dedans pourtant. Et à chaque fois que ça ne rentrait pas, je me disais : « Il se passe quoi ? C’est pas possible ». Des fois, c’est comme ça le basket. Mais à la fin du troisième quart-temps, Steed (Tchicamboud) m’a réveillé en me disant : « Tu n’as pas travaillé dix ans pour faire un match comme ça ». Du coup, dans le quatrième quart-temps, j’avais confiance en moi pour mettre les shoots qu’il fallait parce que je me suis dit que ça ne pouvait pas durer comme ça tout le match. J’ai travaillé trop dur tout l’été et toutes ces années pour ne pas être performant dans les moments chauds. J’ai réussi à répondre présent quand il fallait. On passe devant quand je mets mes quatre tirs d’affilée. Steed m’a bien réveillé !

C’est aussi parce que Nando De Colo menait le jeu que vous avez pu être décisif ?

Vincent (Collet) voulait que je sois plus agressif parce que je n’ai pris que deux ou trois tirs dans le troisième quart-temps. J’essayais d’attendre mon tour, mais il ne venait pas. Donc dans le quatrième quart-temps, Vincent a dit qu’on allait annoncer des systèmes pour moi. C’est là que j’ai réussi à être agressif et à mettre des tirs importants. Car contre les Grecs, c’est dur d’être meneur de jeu et agressif car ils cassent le rythme, tandis qu’en deuxième arrière, tu ne te poses pas de question.

Comment expliquez que malgré votre préparation, les Grecs parviennent tout de même à imposer leur rythme ?

C’est un mystère. C’est un mystère. Des fois, je n’essaie même plus de comprendre, c’est le basket. Pourtant, c’est vrai, on s’était préparé pour ça. On s’était dit qu’ils ne pouvaient pas nous battre si on ne faisait pas un mauvais début de match. Et bien ils ont quand même réussi à nous la faire !

Cette victoire à l’arrachée peut-elle vous donner encore plus de confiance ?

Complètement. Je pense qu’elle va nous donner beaucoup de confiance. Le fait qu’on ait perdu nos deux derniers quarts de finale (contre l’Espagne en 2009 et contre la Russie en 2007), ça met un peu de pression. Même si tu ne veux pas l’avouer, inconsciemment, tu as quand même de la pression et tu es quand même un peu crispé parce que tu as envie de bien faire. C’est ce qu’il s’est passé. En première mi-temps, on voulait tellement bien faire qu’on n’a pas réussi à lâcher les chevaux. Et en plus on joue les Grecs qui sont trop forts pour casser le rythme et ne pas te laisser t’emballer. Maintenant, c’est notre troisième demi-finale (après 2003 et 2005) et j’espère que ce sera la bonne.

Finalement, ça fait du bien de battre les Grecs, non ?

Bien sûr que ça fait du bien ! C’est une petite revanche quand même. Ça fait du bien aussi parce que c’est un style de jeu qui nous a toujours posé des problèmes et là, c’est un peu comme battre sa bête noire. Donc c’est une très bonne victoire, mais en même temps elle ne sera pas aussi bonne si on perd demain (vendredi). C’est pour ça qu’après le match, on ne s’est pas enflammé. On s’est dit que la victoire qu’il fallait célébrer, c’était vendredi. C’est vendredi soir le gros match et c’est là où vous nous verrez faire un petit peu la fête si on gagne.

Propos recueillis par Romain Brunet, à Kaunas (Lituanie)

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