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Interview David Cozette : « avec Jacques Monclar, on est dans l’improvisation »

Pour le blog En Pleine Lucarne, Jonathan Demay a profité du retour en France de David Cozette pour l’interroger sur le formidable succès populaire de L’Equipe de France, mais aussi de son duo avec Jacques Monclar. En voici des extraits.

Pour le blog En Pleine Lucarne, Jonathan Demay a profité du retour en France de David Cozette pour l’interroger sur le formidable succès populaire de L’Equipe de France, mais aussi de son duo avec Jacques Monclar.

En voici des extraits.

En France, cet Euro a généré un engouement énorme : France Télévisions qui diffuse la finale, les audiences de Canal+ ont battu des records, les Une de L’Équipe, la présence du basket aux journaux télévisés… Vous le sentiez tout depuis la Lituanie ?

On s’en doutait, même si nous ne le vivions pas directement. Moi, après certains matches, je recevais des textos d’amis qui me disaient que c’était formidable. Et ce n’étaient pas des gens qui habituellement regardaient le basket pour la plupart. Nous recevions beaucoup plus de messages que d’habitude après les matches. On lisait aussi L’Équipe tous les jours, donc nous avons vu les Une.

Au cours d’une interview pour EPL, Jacques Monclar  avait eu des mots assez durs : « la France ne connaît rien au basket ». Pensez-vous qu’on va s’appuyer sur cette performance et enfin faire décoller le basket en France ?

Je vais un peu modérer ces propos. Oui, la France a été vice-championne olympique, mais c’était en plein milieu de la nuit, en 2000. Ce match, pas grand monde ne l’avait vu à l’époque. Et, il ne faut pas oublier que le handball a été plusieurs fois champion du monde avant qu’il y ait une réelle exposition de son championnat et avant que les gens ne s’y intéressent.

Ce n’est pas parce que l’équipe gagne une fois que derrière tout doit s’enchaîner. Le basket c’est comme le hand, ils sont contraints de gagner des médailles chaque année pour continuer de garder les français en éveil, pour après les inciter à aller sur les championnats. Une médaille d’argent, ça ne suffit pas. Ils sont quasiment obligés de gagner une médaille aux J.O, obligés de revenir très forts au championnat d’Europe et ainsi de suite.

Mais ce titre de vice-champion d’Europe peut valoriser le championnat de France, car la NBA est en grève. On peut espérer voir des joueurs français NBA, médaillés, rejouer en France comme Nicolas Batum à Nancy, ou, c’est dans les tuyaux mais pas encore fait, Tony Parker à l’ASVEL. Ou encore Boris Diaw à Bordeaux. Ce serait quelques chose de formidable, du bonus, et il va falloir qu’on arrive à le faire savoir tout simplement. C’est aussi le rôle de la Ligue Nationale de Basket.

« Avec cette équipe, on touche les amateurs de sport en général et le simple téléspectateur »

Vous vous attendiez à un tel succès d’audience ?

Sans fausse modestie, oui. Ce n’est pas propre au basket. Dès qu’une équipe nationale d’un sport référencé est performante – et le basket est universel – aussitôt ça touche tout le monde. Là, on touche les amateurs de basket, les amateurs de sport mais aussi le simple téléspectateur, qui, par curiosité et parce qu’il aura entendu tous les matins à la radio que l’équipe de France avait encore gagné, vont irrésistiblement être attirés par ça. Ils auront envie de participer à la belle aventure.

Donc, je ne suis pas surpris que ça ait fait un carton. En plus, Tony Parker est une star, mais un peu virtuelle vu qu’il est aux USA toute l’année. Pareil pour Joakim Noah, c’est le fils de Yannick Noah, mais on ne l’a jamais vraiment vu jouer. Là, le fait de savoir qu’on peut les toucher d’un coup de télécommande, forcement ça attire pas de mal de gens.

Sur Basket Europe, un bingo a été créé, on reprend vos plus belles expressions sur Facebook, on parle de vous comme le meilleur duo de commentateurs en France….

Nous sommes évidemment super contents avec Jacques de voir que nous touchons les gens, que nous les faisons rire. Pour nous c’est quelque chose d’important. Si jamais on a pu gagner quelques centaines de téléspectateurs, c’est formidable. Mais ce n’est pas ce qui nous pousse. Nous faisons ce métier parce qu’on adore ça et toute l’année nous sommes sur Sport+, le vendredi soir, et nous commentons de la même façon.

Le plus beau compliment que l’on m’ait fait, on l’a fait aussi à Jacques, notamment pour la Pro A, c’est lorsque l’on nous a dit « qu’en deuxième mi-temps quand le match est plié ou qu’il ne se passe rien, on continue de regarder parce qu’on se fend la gueule ».

Comment fonctionne votre duo, vous vous préparez ou c’est de l’improvisation ?

La seul préparation, ce sont les fiches. Pour moi, les biographies de chaque joueur pour me souvenir où ils sont passés et leurs palmarès. Et puis, leurs statistiques au quotidien, qu’on réactualise.

Le reste, on ne le travaille pas du tout. Ni les expressions, ni quoi que ce soit. Après, on balance une expression, ça nous fait rire mutuellement, on se dit « tiens, là on a touché », on la ressortira plus tard et ça reste. Mais ça ne se travaille pas en amont. Il faut plus nous voir comme deux copains avec de la complicité et, quand on fait rire le collègue, alors les gens doivent eux aussi sourire.

L’intégralité de l’interview sur En Pleine Lucarne

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