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2001 – 2011 : les championnats d’Europe de Tony Parker

Cela fait dix ans. Oui, une décennie déjà que Tony Parker porte les couleurs bleus, blanc, rouge dans les compétitions continentales. D’abord rookie surdoué qui apprend au contact des vétérans de la génération argentée de Sydney, Tony Parker gagne rapidement ses galons de cadre sup’ de l’équipe de F

Cela fait dix ans. Oui, une décennie déjà que Tony Parker porte les couleurs bleus, blanc, rouge dans les compétitions continentales.

D’abord rookie surdoué qui apprend au contact des vétérans de la génération argentée de Sydney, Tony Parker gagne rapidement ses galons de cadre sup’ de l’équipe de France avec des titres qui se multiplient outre-Atlantique (2003 et 2005).

Mais le costume de leader lui est encore trop ample aux entournures et le meneur n’en mène pas large après la débâcle de 2007 (année de son 3ème titre NBA). Cette année 2011 vient enfin récompenser le parcours du combattant de Tony Parker sous la tunique bleue. Et Dieu que c’est mérité !

Avec ce dernier Eurobasket en forme de pinacle, Basket Europe vous propose un petit rétrospectif des performances individuelles de notre meneur supersonique devenu meneur d’hommes.

L’éducation : déchirements et rachat

Euro 2001

Lieu : Turquie

Statistiques : 9 points, 2 passes, 2 balles perdues en 16 minutes

Classement final : 6ème (Non qualifiée pour le Mondial 2002)

Tony est le rookie de l’équipe. Antoine Rigaudeau annonce quelques jours avant le début de la « prépa » qu’il renonce à l’Euro et plus grave encore, qu’il prend sa retraite internationale. Parker est propulsé remplaçant de Lolo Sciarra (comme en club au Paris Basket) dans un groupe de vétérans (Bilba, Palmer, Foirest, Risacher, Sciarra, Weis, Digbeu) mais la mayonnaise ne prend pas. Sortie de son groupe cahin caha, la France trébuche dès les quarts contre l’Allemagne de Nowitzki (30 points et 7 rebonds) – et Shawn Bradley (81-77). Tony ne joue que 3 minutes dans ce quart. Il se venge sur la Russie en match de classement avec 17 points et 4 interceptions mais là encore, les Bleus s’inclinent et voient s’envoler le dernier billet pour les championnats du monde de 2002 à Indianapolis. L’entrée en matière est rude pour le néo-drafté mais il n’en a cure, il s’envole pour la NBA !

Euro 2003

Lieu : Suède

Statistiques : 18 points, 3 passes, 3 balles perdues en 33 minutes

Classement final : 4ème (Non qualifiée pour les JO 2004)

C’est la première grosse désillusion du basket français. Parker vient de devenir le 1er français de l’histoire à soulever le trophée de champion NBA. L’équipe de France se présente en Suède avec un gros effectif : des vétérans (Sonko, Digbeu, Foirest, Julian, Dioumassi), des jeunes prometteurs (Abdul Wahad, Moïso, Florent Piétrus) et la génération TP (Parker, Diaw, Turiaf). Alain Weisz parvient à tenir tout ce beau monde jusqu’aux quarts de finale où la France abat la Russie grâce à Parker (18 points), Diaw (14 points) et Moïso (12 points et 11 rebonds). Mais la demi-finale perdue dans les derniers instants contre la Lituanie de Jasikevicius amènera à la désintégration en plein vol d’un groupe sous pression.

Des clans (chaussettes hautes contre chaussettes basses) se seraient formés en coulisses, l’ambiance est pour le moins délétère. Abdul-Wahad annonce d’ailleurs après l’échec contre l’Italie pour la médaille de bronze qu’il ne reviendra plus sous le maillot bleu. Et même si Tony termine dans le meilleur cinq de la compétition, la France reste à quai. Le rêve olympique est brisé !

Euro 2005

Lieu : Serbie et Monténégro

Statistiques : 12 points, 3 passes, 2,5 balles perdues en 28 minutes

Classement final : Médaille de Bronze (Qualifiée pour le Mondial 2006)

C’est déjà la période du rachat pour l’équipe de France. Et ça tombe bien, Claude Bergeaud peut compter sur le retour du Roi Rigaudeau. L’effectif des Bleus opère d’ailleurs l’ultime passation de pouvoir entre les vétérans de Sydney et la génération Parker. La combinaison semble faire ses preuves. Les Bleus se permettent l’affront suprême de faire la nique aux champions serbes sur leur propre territoire. Mais ils s’infligent aussi le châtiment suprême avec cette fameuse tragédie grecque. Le retour sanglant de ces diables de grecs, le shoot de Diamantidis, les remords de Rigaudeau. Coup sur coup, on passe de la joie à la tristesse. La France parvient néanmoins à se remobiliser et atomise l’Espagne pour la médaille de bronze, sa première depuis 1959. Tony Parker savoure la breloque mais ressasse déjà cette fin douce-amère…

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La pratique de leader : tragédies en séries

Euro 2007

Lieu : Espagne

Statistiques : 20 points, 4 passes, 1,4 balle perdue en 31 minutes

Classement final : 8ème (Non qualifiée pour les JO 2008)

La débâcle totale. C’est la prise de pouvoir en règle pour Tony Parker et sa génération championne d’Europe juniors. Tony est le maître incontesté à bord, il est le MVP sortant des dernières finales NBA, il règne sur le monde… ou presque. Il score à vau-l’eau comme en témoigne ses stats sur le tournoi mais le syndrome de Parker-dépendance est déjà patent chez les Bleus. La défaite en quart contre la Russie est symptomatique du problème français : l’incapacité à tuer le match. Diaw, puis Parker ratent tous deux leur occasion d’égaliser sur lancers-francs. La messe est dite, les Russes s’en iront choquer les Espagnols pour remporter le titre tandis que les Bleus vont à nouveau imploser. Incapables de gagner le moindre match de classement, la France échoue misérablement à la 8ème place et surtout se tire une balle en pleine poire ! Battus par la Croatie puis par la Slovénie, le drame français continue. Pas de JO pour Parker qui a tout donné (respectivement 18 et 31 points dans les deux derniers matches) ! C’est un résultat honteux ! La France du basket se cache pour mourir. Le trauma est profond…

Euro 2009

Lieu : Pologne

Statistiques : 18 points, 4,4 passes, 4 rebonds et 2,4 balles perdues en 31 minutes

Classement final : 5ème (Qualifiée pour le Mondial 2010)

C’est le début de l’ère Vincent Collet. La France doit passer par l’épreuve du feu des qualifications pour l’Euro. Après l’épisode chaotique de Michel Gomez, la France se qualifie in extremis pour la grande compétition polonaise. Les Bleus se la jouent profil bas et visent simplement une qualification pour le Mondial Turc en 2010. Leur stratégie est payante, ils sortent de leur groupe invaincus sur les épaules d’un Parker toujours aussi saignant. Mais ils tombent sur le gros morceau : l’Espagne, surprenante 4ème de son groupe. La France se fait corriger dans les grandes largeurs mais rebondit dès le lendemain contre la Turquie, encore grâce à TP (28 points et 10 passes), pour décrocher son sésame pour le championnat du monde. La mission est remplie, la France bat encore la Croatie et termine 5ème malgré le meilleur bilan de la compétition (8 victoires – 1 défaite). Le podium semble encore loin mais les fondations de l’édifice bleu sont solidifiées et épurées.

L’apothéose

Euro 2011

Lieu : Lituanie

Statistiques : 22 points, 4,4 passes, 3,5 rebonds et 2,4 balles perdues en 35 minutes

Classement final : Médaille d’argent (Qualifiés directs aux JO)

L’attente fut longue mais que la récompense fut belle. Le parcours des Bleus en Lituanie – qui plus est dans le pays du basket – est fantastique. Comme dans un scénario préparé de main de maître, la France se coltine tous ses fantômes du passé les uns après les autres. Toutes les grandes nations du basket y passent : Allemands, Italiens, Serbes, Turcs, Lituaniens, Grecs, et Russes sont tous « victimisés » par la furia française qui fait table rase du passé !

Soldant ses comptes sans sourciller, la France s’en va en finale pour la première fois depuis 1949. Une éternité ! Tony Parker rend sa meilleure copie individuelle. Au sommet de son art, il met son équipe sur ses épaules quand il le faut. Mais surtout, tel le coucou de l’horloge, il rameute ses troupes à fréquences répétées pour garder l’objectif en ligne de mire. Sublimés par leur meneur d’hommes, revigorés par l’arrivée du pivot providentiel avec Joakim Noah, les Bleus sont désormais lancés dans une nouvelle ère.

Avec l’éclosion de nouvelles pousses (Batum, Séraphin, Beaubois), le talent des cadres (Parker, Diaw, Pietrus (les deux ?), Turiaf), l’avenir pourrait s’écrire en grand et en bleu. Profitons-en, comme vous venez de le constater, ce n’est pas tous les jours !

Photo : JF Mollière / FFBB

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