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[Humeurs] Comment Tony Parker m’a mis une claque dans ma gueule

Comme nous le faisons de temps en temps sur Basket USA, nous mettons en valeur un article d’un confrère ou d’un lecteur. Ce soir, il s’agit d’une tribune de Method de Basket Evolution sur Tony Parker. Beaucoup se reconnaîtront sans doute dans ses propos.

Comme nous le faisons de temps en temps sur Basket USA, nous mettons en valeur un article d’un confrère ou d’un lecteur.
Ce soir, il s’agit d’une tribune de Method de Basket Evolution sur Tony Parker.

Beaucoup se reconnaîtront sans doute dans ses propos.

Fût un temps, je détestais Tony Parker. Oui, j’ai fais partie pendant longtemps de cette clique française qui avait une poussée de fièvre, pour ne pas dire de boutons purulents simplement à l’évocation du meneur français. « Tipi » me sortait par les yeux : son jeu, son attitude sur le terrain, sa tête, tout. J’ai évolué… Ou peut être a-t-il changé ?

Des baffes

Il était une fois Tony Parker. Péteux, l’ancien Parisien remportait son premier titre NBA. Sa tête d’enfant prodige allait très vite devenir tête à claque pour les français amateurs de basket. Contradictoire, peut être. Pourtant, ce n’était pas un phénomène local qui allait s’essouffler aussi vite qu’une érection matinale un jour de Décembre. Si Tony était alors en plein progression, le club des « haters » de TP connaissait lui aussi un boom, les demandes d’adhérents étant de plus en plus nombreuses. Quel plaisir d’aller au playground à l’époque et d’imiter le meneur des Spurs dans un de ses nombreux plongeons post-lay up. Bon, évidemment, nous ne tombions pas sur le béton, par peur d’écorcher nos genoux – bien plus stylés que ceux de TP du reste. Mais le cri qui suivait la feinte de chute, sorte d’agonie similaire à celle d’un chaton à qui on coupe les pattes aux ciseaux était synonyme de rigolade. Jaune. Heureusement, le meilleur restait à venir.

Des bouchons pour nos oreilles

Jadis, mes proches ne comprenaient pas pourquoi je quittais la pièce en insultant copieusement TP à chacun de ses passages télévisés. « Mais il est fort, nooon ? Mais gnagnagna, et vas y que je le défends ». Grognasse, t’y connais rien au basket, ces idiots le comparent à Jordan, et de toute façon je l’aime pas, c’est tout. Pas de jalousie, juste une révulsion la plus totale à écouter des « t’as vu » et des « balance toi ». Son sourire était aussi insupportable qu’une ex qu’on imagine se faire troncher par son nouveau mec. Avec un melon à rendre jaloux tous les Cavaillonnais, Tony Parker était dans une sorte de black list avec des personnalités aussi intéressantes et glorieuses que Christine Bravo et Francis Lalanne. D’ailleurs, notre petit jeu favori à l’époque avec des amis était de proposer des matchs à des gars portant le maillot floqué du numéro neuf et de les bacher coûte que coûte, le plus hargneusement possible. Ne faites pas les gros yeux, vous avez vous aussi joué à ce jeu.

De l’eau pour le moulin

A vrai dire, Parker a favorisé quelque peu cette animosité envers lui. Et encore, je vous fais cadeau de son pseudo album de pseudo rap, tout juste bon à passer sur NRJ. Pas un grand orateur, il était perçu alors comme un croqueur de ballon qui empêchait les autres de jouer en Équipe de France. Les résultats médiocres des Bleus n’aidant pas, y’avait plus qu’à saisir le bâton et à taper. Afin de consolider cette image énervante auprès de tous, il a commencé à jouer à touche pipi avec Eva Longoria. Personnellement, ça me passait au dessus, mais comme dirait un grand philosophe, « si tu l’invites à une soirée elle, c’est pas pour beurrer les toasts ». Enfin, le déclin de Tim Duncan et la chute des Spurs ces dernières années ont été une aubaine pour remettre en cause l’importance du meneur français dans le système de San Antonio.

Une claque dans ma gueule

Cet été, l’Équipe de France prenait ses quartiers à Pau. Accrédité pour l’occasion, me voilà batifolant dans les travées du Palais des Sports et dans les superbes couloirs de la Villa Navarre. Après le match France-Canada, je tombe sur le fameux Parker dans la zone mixte. Pris d’assaut par les quelques journalistes présent, il répond simplement aux questions, en prenant son temps et sans se prendre la tête. Vous me direz, « il prend certaines choses mais pas d’autres, quel comportement de star ! ». Ne soyez pas impatient et lisez l’article jusqu’au bout, merci. La préparation continue, les matchs s’enchainent, les entrainements aussi… Et plus ca va, plus celui que j’aurais entarté avec plaisir il y a quelques temps me fait mentir. A l’écoute des autres, cordial avec les journalistes, ignorant beaucoup moins les fans que par le passé, son attitude sur le terrain est celle d’un joueur mature, un leader offensif conscient des atouts de son équipe.

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