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BCL : Pourquoi Malaga est l’exemple à suivre. Et comment ont-ils fait ?

Unicaja Malaga vient de soulever un quatrième trophée en un an. Les finances sont saines. Les fans et la ville sont en adoration. Voici l’exemple de développement pour les clubs de basket européen.

©BCL

Copa del Rey et SuperCup en Espagne. InterContinental Cup et Basketball Champions League sur le plan international. Malaga a déjà soulevé quatre trophées depuis le début de saison. « C’est un sentiment incroyable », a confirmé le président Antonio Jesus Lopez Nieto à BasketNews. « C’est le quatrième et on commence à s’habituer, ce qui est dangereux. »

Les playoffs ACB vont bientôt démarrer et Malaga ne s’interdit rien. « On va se battre. On entre toujours dans une compétition avec l’ambition de l’emporter. »

Il y a un an, juste après la victoire de Malaga en BCL édition 2024, nous parlions du « pari gagnant » du club Andalou. Ou comment, en abandonnant le projet de rejoindre l’Euroleague, le club a décidé de se reconstruire sur d’autres bases. L’objectif affiché était de ne plus s’épuiser, financièrement et sportivement, mais de retrouver le chemin des victoires et des titres pour renouer avec un socle de fans historiquement très présent et de faire à nouveau rayonner le club et la ville. 

La BCL offrait une alternative parfaite pour ce projet : moins de match, plus de revenus, plus de visibilité digitale. « Je crois que Marco Baldi (directeur général de l’Alba Berlin qui vient de quitter l’Euroleague pour la BCL), l’a très bien expliqué », reprend ainsi le patron de Malaga avec BasketNews. « L’Euroleague, que je trouve extraordinaire sur le terrain, cela me plait plus que la NBA, financièrement, oblige les clubs comme les nôtres, à un effort presque impossible à soutenir. Donc, nous devons rediriger nos ressources vers une solution qui est meilleure pour le basketball de façon générale. Nous ne pouvons pas assumer des budgets qui ne reposent pas sur des recettes en retours. »

« Le modèle financier de l’Euroleague, c’est d’avoir des propriétaires riches. Les équipes qui affichent le moins de déficit, comme ALBA Berlin, ont les plus mauvaises performances. Pourquoi ? Il n’y a pas de règles financières. Il y a des gens passionnés qui ne regardent pas à la dépense et qui disent : je veux gagner l’Euroleague quoi qu’il en coûte. On ne peut rien faire contre ça. Ce n’est pas le bon modèle, mais je ne veux pas me mêler des finances d’autrui. »

Et que se passe-t-il si le mécène ne veut tout à coup plus de sa danseuse ? Ou s’il s’en lasse ? Les clubs disparaissent. Le président de Malaga cherche tout autre chose. Il veut durer.

« Nous avons montré de la constance et de la continuité à tous les niveaux. Ce titre en BCL montre que la saison dernière n’était pas qu’une passade ou un coup de chance. Ce titre confirme également la croissance de la BCL, une compétition que j’ai soutenue quand d’autres ne l’ont pas fait. Parce que j’ai cru que cette coupe d’Europe pourrait nous aider à grandir en tant que club. »

Antonio Jesus Lopez Nieto avance également un autre argument. « Je soutiens la BCL parce qu’elle récompense le mérite au sein des ligues nationales. Pour moi, la grande scène, c’est l’ACB. Et la BCL nous permet de suivre un développement plus rationnel. La BCL, ça a fonctionné pour nous. En trois saisons, on a remporté 6 trophées. Deux coupes d’Espagne, deux BCL, une SuperCup et une InterContinental Cup. Si on était en Euroleague, on serait probablement entre 11e et 14e. Mais nos fans veulent de la gloire. Et la gloire, c’est la victoire. »

Avec l’arrivée de la NBA en Europe pour la mise en place d’une ligue européenne en collaboration avec la FIBA, le futur amène son lot d’incertitudes à l’heure actuelle. « 2026 sera importante », prévient le président de Malaga. « Cet été, on va voir des clubs changer de rivière… et peut être on verra les rivières converger. Mais il est clair que les choses sont en mouvement dans le basket européen. Et tout le monde se positionne pour un futur incertain mais intéressant. »

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