Le règlement de l’Euroleague permet aux clubs de modifier la date d’un match sous certaines conditions. Et si les clubs prenaient l’initiative de résoudre le conflit dans lequel l’Euroleague a plongé le basket européen en choisissant un calendrier qui clashe avec les fenêtres de qualification à la coupe du monde 2019 ?
Le règlement de l’Euroleague est accessible en ligne. Page 108-109 de ce document se trouve un point particulièrement intéressant dans l’impasse actuelle imposée par la première compétition européenne au basket continental. Le règlement stipule que la date d’un match peut être modifiée, sous certaines conditions, à la demande du club visiteur ou recevant le match. Il y a des restrictions mais un match peut parfaitement être décalé du vendredi au mardi de la même semaine.
Ainsi, les aberrations dont a accouché le calendrier publié par l’Euroleague la semaine dernière, trois affiches turco-espagnoles le jour de Turquie-Espagne ou encore un match Kaunas-Milan le jour de Lituanie-Italie, pourraient être évitées. Maintenant, il faudrait deux conditions pour sortir de l’ornière
1 Que les clubs aient la volonté de le faire. De permettre notamment à leurs joueurs sélectionnables de rejoindre leurs sélections. D’apporter leur pierre à l’édifice pyramidal du sport européen et de soutenir les sélections qui constituent le fer de lance pour toucher le grand public sportif. En renforçant les sélections, les clubs créent les conditions d’une croissance de la discipline dont ils seront en retour les premiers bénéficiaires.
2 Que Jordi Bertomeu accepte ces demandes de changement de dates. Page 109 du règlement, il est bien spécifié : « avant d’autoriser un changement, le directeur de l’Euroleague doit évaluer les effets que cette modification peut avoir sur la compétition, sur la programmation des diffuseurs et l’optimisation de la vente de billets ». Pourquoi le patron de l’Euroleague qui a choisit l’affrontement brutal une première fois changerait d’avis ?
Parce que les clubs sont à la fois ses employeurs, ses clients et ses produits. Si les clubs décident de jouer la carte de l’apaisement, ce qui aisément faisable en pratique, il sera vraiment compliqué pour Bertomeu de prendre le risque de leur déplaire.
Photo: Jordi Bertomeu