Damiens Inglis évoque son départ de Cayenne et de la Guyane pour Paris et l'INSEP.
"Très, très dur. Changement de climat, changement de personnes, de culture. C'était très dur au début. C'était très dur pour moi. Je viens d'une très petite ville, d'un très petit pays. Je suis arrivé à Paris à 14 ans. C'était dur, mais le basket m'a permis de tenir le coup. Je savais que je voulais être basketteur. J’ai donc tout mis de côté et je me suis concentré sur un seul objectif : devenir basketteur. Et je l'ai fait. Je suis très content de ce que j'ai fait entre 14 et 18 ans."
À 19 ans, le Guyanais a été choisi au 31e rang lors de la draft 2014, soit devant Nikola Jokic (41e) et Walter Tavares (43e).
"Cela me fait rire parce que ces gars sont de grands joueurs. Et à chaque fois que je vois Eddie, je lui dis : J'ai été choisi avant toi, je suis un meilleur joueur que toi (rires).' C'est une blague. Mais oui, le rêve s'est réalisé et c'était incroyable."
Seulement, malgré un contrat de trois ans, il n'a joué qu'une poignée de matches (20) en NBA avec les Milwaukee Bucks.
"C'était difficile car j'ai été blessé pendant 18 mois. J’ai dû réapprendre à marcher, à courir, à faire à nouveau confiance à mon corps et c’était dur. C'était une période très difficile, mais cela m'a gardé humble. Et c'est ainsi que j'ai appris à faire d'autres choses et à devenir un meilleur être humain, une meilleure personne."
C'est à Milwaukee qu'il s'est lié d'amitié avec un certain Giannis Antetokoumpo.
"Quand je suis arrivé, nous sommes devenus amis. Nous allions nous promener, nous avons tout fait ensemble. Et dans chaque ville où nous sommes allés, nous sommes allés faire des courses et manger. Nous sommes allés dans une franchise appelée Dave & Buster's. Et on jouait à tout : basket, bowling, Play, FIFA... C'était mon frère. C'était mon grand ami. J'ai aimé ces années. J'avais 19 ans, il avait 20 ans."
La particularité de Damien Inglis est d'avoir gagné l'Eurocup avec deux clubs, l'AS Monaco en 2021 et Gran Canaria deux ans plus tard.
"Incroyable. Gagner est le meilleur sentiment qui soit. Je pense que c'est le meilleur sentiment en tant qu'athlète, car nous sacrifions beaucoup. On vient s'entraîner tous les jours, on joue avec des blessures, avec des problèmes à la maison. Être athlète est un travail que, même si vous avez des problèmes à la maison, vous devez faire, performer et être le meilleur. Et lorsque vous gagnez, cela résout tout ce que vous avez vécu. Les bonnes choses, les mauvaises choses... Tout le monde travaille dans sa vie et tout le monde veut être récompensé pour quelque chose. Et quand vous gagnez et qu'ils vous donnent une coupe, un trophée, c'est la meilleure sensation au monde. Je suis heureux d'en avoir deux. Je veux gagner la Copa del Rey le mois prochain avec Valence. C'est un rêve. Ce n'est pas un rêve, c'est un but, un objectif, oui."