Son habituel sourire a laissé place à l’émotion. Après la rencontre face au Maccabi Tel-Aviv, David Lighty a laissé couler quelques larmes sur son visage. Et cela n’a rien à voir avec la défaite du soir, ni à la douleur après le choc avec Mbaye Ndiaye, mardi à l’entraînement (trois points de suture à la lèvre). L’ASVEL lui avait réservé une petite surprise : une courte vidéo de son fils, Maurice, retransmise sur les écrans géants de l’Astroballe après le buzzer, pour sa 500e sous le maillot villeurbannais. « A mes yeux, tu es le GOAT. Tu es le meilleur joueur après maman », a lancé le garçon de dix ans, dont la mère Tayler Hill a joué en WNBA de 2013 à 2018. Une séquence qui a fait chavirer en un instant l’ailier américain.
« Je n’étais pas prêt à voir une vidéo de mon fils ! C’est le récit d’un très long voyage depuis 2014. Je suis très, très heureux d’avoir pu laisser mon empreinte dans ce club, mais ce n’est pas fini », a réagi D-Light, lui qui reste sous contrat jusqu’en 2026 avec le club villeurbannais.
Une effervescence qui tranche avec la prestation de l’ASVEL, battue une nouvelle fois sur le fil, contre Tel-Aviv, après avoir encaissé 94 points. Un mal récurrent pour la plus mauvaise défense du gotha européen.
« Cette défaite, c’est toujours la même histoire. On doit absolument travailler sur les détails et sur ces fins de matches. Avec un effort supplémentaire, nous aurions cinq ou six victoires de plus ! Nous ne sommes pas si loin que cela du top 10 et je suis sûr que nous avons encore une chance, il faut garder espoir. Quand on joue bien, on peut dominer tout le monde. Mais nous parlons beaucoup et, maintenant, il faut de l’action », projette l’Américain, resté muet pour son 500e match (0/1 aux tirs, 3 rebonds, 1 interception en 12 minutes). Lui qui se projette instantanément sur la réception de Valence et de son ancien coéquipier Chris Jones ce vendredi soir à la LDLC Arena, pour enfin permettre à l'ASVEL de valider sa troisième victoire de la saison, la première à domicile... Ce qui n'est plus arrivé depuis le 26 janvier dernier.
« Il fait partie du panthéon de l'ASVEL. Il fait partie des légendes du club, au même titre qu’un Delaney Rudd, qu’un Amara Sy » - Edwin Jackson
Il reste que jouer un demi-millier de matches dans le club le plus titré de l’histoire du championnat de France est une « prouesse rare », comme l’a rappelé Michel Veyronnet à l’Astroballe en avant-match. Coéquipier de D-Lighty à son arrivée en 2014, à son retour en 2019, et depuis cet été, Edwin Jackson ne contredira pas son directeur sportif. L’arrière aux 286 matches sous le maillot villeurbannais tarit pas d'éloges sur son coéquipier, l’un des meilleurs qu’il a eu dans sa carrière.
« Il fait partie du panthéon de l'ASVEL. Il fait partie des légendes du club, au même titre qu’un Delaney Rudd, qu’un Amara Sy. C’est quelqu’un pour qui j’ai le plus grand respect parce que c'est un exemple de professionnalisme. C'est un des meilleurs coéquipiers que j'ai eu dans ma carrière. Peu importe ce que le coach lui demande, il répond toujours présent. C'est un mec sur qui on peut compter dans les grands rendez-vous. C'est un exemple à suivre, tout simplement. Je suis très fier de partager le vestiaire avec lui parce qu’en plus d’être un basketteur génial, c’est un mec en or. »
Si son impact s’est considérablement réduit ces deux dernières saisons (3,3 points en 19 minutes cette année sur la scène européenne) et que ses chances d’établir sa légende en Euroleague s’amenuisent, le natif de l’Ohio a encore l’opportunité de remplir son armoire à trophées. Lui qui compte à son palmarès cinq titres de champion de France (avec Nanterre en 2013, puis l’ASVEL en 2016, 2019, 2021 et 2022), trois Coupes de France (avec Nanterre en 2014, puis l’ASVEL en 2019 et 2021), et une Leaders Cup en 2023 en neuf saisons sous le maillot villeurbannais. Sa future présence aux côtés d'Alain Gilles, Delaney Rudd et Amara Sy au plafond de l'Astroballe ne fait déjà plus aucun doute, quelle que soit la fin de l'histoire.
À Villeurbanne (Astroballe).
Le Maccabi Tel-Aviv sans domicile fixe
Autre sujet qui prête à émotion : la suite de la saison du Maccabi Tel-Aviv, qui a élu domicile à Belgrade depuis le début du conflit au Proche-Orient. Le coach Oded Kattash raconte ces dernières semaines et l’importance de cette victoire à Villeurbanne. « C’est évidemment une saison très compliquée pour nous. Nous pensons sans arrêt aux personnes qui sont en Israël et à nos fans qui nous manquent, alors que nous étions la meilleure équipe à domicile la saison dernière. Ne pas avoir notre avantage du terrain affecte les joueurs. Se retrouver dans notre situation, à 7 victoires et 5 défaites, sans profiter de notre avantage du terrain, ce n’est pas facile. On ne prend rien pour acquis. Nous essayons de nous concentrer sur le basket, malgré tout ce qui se passe. (...) C’est une victoire très importante. On se doit d’être meilleurs défensivement mais nos rebonds offensifs nous ont sauvés ce soir, dans un match où rien n’a été facile. »