Dennis Schröder, guide de la génération dorée allemande et peut-être « jusqu’à 40 ans » !

Les genoux au sol, quelques secondes après le buzzer final, Dennis Schröder a eu besoin de quelques secondes pour revenir à la réalité. Ses coéquipiers, bras dessus bras dessous autour de lui, l’ont peut-être pincé pour qu’il prenne conscience que, deux ans après le titre mondial et à la veille de son 32e anniversaire, il est aussi champion d’Europe !

« En Allemagne, tout le monde nous appelle la génération dorée. Le début de notre histoire, c’est l’échec de la Coupe du monde 2019, a partagé le capitaine de la Mannschaft en conférence de presse. Nous sommes sortis dès la phase de poule. C’était un moment très difficile mais sur lequel nous avons construit, ça nous a rapproché en tant qu’équipe. Gordie (Herbert) m’a promu capitaine, tout le monde l’a accepté dans le vestiaire et ça nous a menés jusqu’à ce doublé. C’est un incroyable privilège de représenter l’Allemagne chaque été. J’espère pouvoir encore le faire jusqu’à mes 40 ans ! »

Héroïque !

C’est un deuxième trophée majeur en sélection, donc, un an après la déception de la quatrième place olympique, que le joueur des Sacramento Kings est allé chercher, au bout d’un effort collectif, en terrassant la Turquie après une succession d’exploits individuels dans le moneytime.

Dans l’ordre : la pénétration pour doubler les Turcs à 1’17 de la fin (84-83), le tir assassin sur la tête de Ercan Osmani à 18 secondes du buzzer (86-83), et le coup fatal sur la ligne des lancers-francs (88-83). 

Et pas un mot sur sa performance individuelle en conférence de presse, lui qui termine à 16 points à 5/11 aux tirs, 12 passes décisives - un record sur une finale de l’Euro depuis 1995 - et 3 rebonds après avoir loupé sa première mi-temps (2 points à 0/2 aux tirs, 3 pertes de balles).

Quand Alan Ibrahimagic, coach par intérim de la sélection, a eu le malheur de sous-entendre qu’il n’était qu’un assistant parmi les autres, Dennis Schröder, accompagné de son fils, Dennis Jr, sur ses genoux a coupé court : « C’est n’importe quoi ! Ce qu’Alan a fait était loin d’être simple. Bien sûr, Alex Mumbru est le coach, mais il a pris les bonnes décisions au bon moment. Nous terminons encore invaincus, avec un bilan de 9-0. Tout le mérite revient au coaching staff ».

MVP du Mondial et MVP de l’Euro !

Dennis Schröder est l’un des rares joueurs à la fois nommés MVP de la Coupe du monde et MVP de l’EuroBasket aux côtés de Drazen Petrovic, Pau Gasol ou encore… Dirk Nowitzki, dont il refuse la comparaison.

« Dirk est celui qui a changé le jeu pour les intérieurs, il a joué un rôle majeur en NBA et en équipe nationale. Il nous a donné envie de venir jouer pour l’équipe nationale et de représenter l’Allemagne. A la fin, je suis juste Dennis Schröder. Quoi que je gagne, nous avons chacun notre propre légende. J’essaie juste de faire en sorte que cette équipe joue au meilleur niveau et puisse remporter des médailles d’or. Tout le reste importe peu ! »

Tout cela valait bien une douche de ses coéquipiers, bien décidés à continuer d'écrire leur légende dans les prochaines années.

À Riga (Lettonie).