Pour son premier match de préparation, et dans un double duel en back to back, la France a littéralement désossé le Canada. Le score est sans appel : 106-44. Boris Diaw, en bon capitaine, éclaire le chemin avec 16 points, 8 passes décisives et 6 rebonds (31 d’évaluation !). Mais ne nous enflammons pas.
Un Canada absent
Le premier point positif de cette victoire, et TP avait raison de le souligner à la fin du match, c’est d’abord l’agressivité défensive. C’est la marque de fabrique de l’équipe de France. Dotée en athlètes comme personne d’autre en Europe, l’équipe de Vincent Collet a appliqué rigoureusement les préceptes du coach. Et l’addition est lourde. Les Canadiens ne dépassaient pas les 10 unités au bout du premier quart et ne dépasse pas la cinquantaine au gong final. Une performance sur la durée que le staff appréciera.
Bien présents dans le secteur défensif, les Bleus ont complètement déboussolé les Canadiens. Et c’est là, le second enseignement majeur : les ouailles de Rautins n’étaient tout simplement pas prêtes pour ce type d’intensité. La victoire est certes sans contestation, mais l’opposition n’a pas été à la hauteur.
Encore très jeune, l’effectif à la feuille d’érable n’a pas su trouver de solutions en attaque, et leur défense de zone, insuffisamment agressive, n’a pas gêné le moins du monde des Français en confiance. Les meilleurs marqueurs (Kendall et Brown) plafonnent difficilement à 8 points. Tristoune…
Des cadres tout en efficacité
Mais ne boudons pas non plus notre plaisir, dans le contenu, la copie des Bleus est nette et sans bavures. 11 petites balles perdues contre 30 passes décisives (Parker & Bobo à 8 par tête), le jeu offensif a été un régal. L’évaluation finale est vertigineuse (155 à 16) !
Parker (10 points, 8 passes) qui délivre un alley oop pour Batum (9 points), Diaw qui régale aux caviars, Gelabale qui se la joue Monsieur Propre (avec sa nouvelle coupe) (15 points à 6/7), les cadres ont répondu présents. Cela a ouvert le jeu, et la France a pu développer son jeu naturel en transition.
Quand le ballon circule, tout se passe nettement mieux. Chez les autres titulaires, Turiaf a fait le métier (9 points) alors que De Colo (12 points, 3 interceptions) a fait valoir sa vitesse d’exécution. Les rotations ont bien suivi le mouvement, avec notamment la bonne entrée de Kevin Séraphin. Le pivot des Wizards a démontré que sa présence physique à l’impact était un atout de choix (10 points, 6 rebonds) dans la sélection finale pour l’Euro.
La victoire est belle, la manière y a été (Flo Piétrus avec la planche au buzzer du troisième, Abdou M’Baye qui honore sa première sélection d’un trois points qui font 100). Mais rien n’est encore fait. L’attitude très concentrée des leaders est cependant une très belle promesse pour la suite. Le plus grand défi sera de la conserver dans l’adversité réelle face aux cadors espagnols, serbes, allemands, et j’en passe…
Boxscore (cliquez sur l’image pour l’agrandir)
