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Euroleague féminine : La belle histoire de Villeneuve d'Ascq s'arrête en finale

L'ESBVA n'a pas pu empêcher Fenerbahçe de s'approprier un deuxième trophée d'Euroleague de suite. La note finale est salée (106-73) et ne traduit pas l'épopée des Guerrières.

Aminata Gueye (Villeneuve) et Marième Badiane (Fenerbahçe). ©FIBA

Villeneuve d'Ascq ne rejoint pas ainsi au Panthéon national Bourges vainqueur en 1997, 98 et 2001, et Valenciennes, qui l'avait suivi au palmarès, en 2002 et 2004, mais ce qu'ont fait les filles du coach Rachid Méziane cette saison en Euroleague restera dans les annales. Qui aurait prédit sur la ligne de départ une telle réussite ?

Cette finale, c'était le pot de terre contre le pot de fer car même s'il a perdu depuis son diamant américain Breanna Stewart, qui avait enfourné 35 points lors de la finale 2023 à sens unique contre Cukurova (99-60), le club de Fenerbahçe possède des moyens financiers hors normes, dans la tradition des clubs russes du Spartak Moscou et d'UMCC Ekaterinbourg et son corolaire, un constellation d'étoiles. Les joueuses turques ne sont là que pour compléter un effectif où l'on dénombre huit étrangères. On peut d'ailleurs satisfaire notre fibre national en constatant que parmi les championnes d'Europe la coach, Valérie Garnier, l'assistante Camille Aubert, et l'une des intérieures, Marième Badiane (4 points, 5 passes, 14 d'éval), sont Françaises. Au final, le Fener n'a perdu que deux matches cette saison, face à l'ASVEL -un paradoxe- et Schio..

L'ESBVA sait que ce moment de bonheur vécu à pleins poumons en Turquie sera peut-être, sinon probablement éphémère. Il a fallu un alignement parfait des planètes pour que ses joueuses et ce coach se retrouvent ensemble au même moment dans le Nord. Déjà la double MVP Kennedy Burke va quitter les lieux avant même la fin des playoffs et si elle va s'enrichir des Tarbaises Carla Leite et Marie-Paule Fopposi, l'ESBVA va perdre aussi des éléments qu'il n'a pas les moyens financiers de garder. Oui, c'est cruel.

Les joueuses turques comme faire-valoir

Il ne peut pas y avoir de regrets car les Guerrières -pas un surnom usurpé- ont tout donné mais à l'impossible nul n'est tenu. Les cadres ont plutôt répondu présent -sauf Kiariata Diaby- mais le banc est incontestablement trop léger pour le plus haut niveau.

La Belge Emma Meesseman, MVP de l'Euroleague, meilleure joueuse européenne de sa génération et du calibre des top joueuses américaines, a démoli la défense de l'ESBVA dans le deuxième quart-temps, et elle remporte sa 6e Euroleague. Une machine. L'Américaine Nepheesa Collier, vue à Lattes-Montpellier lors de la saison 2020-21, a montré toutes les facettes de son talent pour finir meilleure marqueuse avec 33 points à 12/19 aux tirs et 8 rebonds et 4 passes pour faire bonne mesure. Kayla McBride a ajouté 17 points et Nikolina Milic 16. Les joueuses natives de Turquie n'ont pas marqué un point jusqu'à la 38e minute.

Janelle Salaün. ©FIBA

Emma Meesseman dans ses oeuvres

Premier constat : les fans du Fener en noir et jaune dans les tribunes ont sifflé d'entrée les Nordistes quand elles avaient le ballon. Deuxième indication : les Turques imprimaient un up tempo et pendant quelques instants, les Guerrières ont été pris dans un tourbillon (0-6, 5-12). Mais grâce à l'adresse du trio Salaün-Burke-Zellous, l'ESBVA est parvenue à assécher un temps le torrent turc (14-16).

Un répit de courte durée. Kayla McBride démontrait son savoir faire et Fenerbahçe repassait en tête : 16-22, 21-26. Les stats d'adresse de Fenerbahçe à la fin du quart-temps étaient juste incroyables : 12/16 dans les tirs du champ et 3/3 aux lancers-francs. 28 points en 10 minutes. Et pourtant sur un trois-points avec la planche au buzzer de Kamiah Smalls, Villeneuve était revenu à une unité 27-28 !

La première minute de la deuxième période était affreuse pour l'ESBA et sanctionnée de 6 points. 27-34. Mais les filles de Rachid Méziane parvenaient à trouver les ressources pour égaliser à 34-34 (13e) avec 10 points de Shavonte Zellous, qui avait été toutefois l'auteure de 4 balles perdues.

La troisième vague d'assaut du Fener était menée par Emma Meesseman mais Villeneuve ne craquait pas grâce à une superbe adresse derrière l'arc (7/10) et égalisait encore à 40. Seulement, les Turques ne baissaient pas leur rythme offensif d'un degré et Emma Meesseman tranchait la défense nordiste à chaque fois pour atteindre 18 points à 8/9 aux shoots en 18 minutes. Des passes mal ajustées, des shoots manqués et l'ESBA ne pouvait pas cette fois répondre du tac au tac. Pire, sur un trois-points de l'ex-Berruyère Yvonne Anderson au buzzer, suite à une circulation de balle parfaite, Fenerbahçe obtenait son avantage le plus important : +13 (58-45) avec deux tiers de leurs shoots réussis.

Napheesa Collier. ©FIBA

Napheesa Collier et le Fener sans pitié

Ce panier au buzzer d'Yvonne Anderson était ressenti comme un coup de bambou. Heureusement, le Fener perdait un peu de sa superbe offensive. Ce troisième quart-temps était dans un autre registre que les deux premiers, plus défensif. L'ESBVA se maintenait à 10-15 points mais commettait trop de balles perdues pour envisager mieux. Et c'est encore juste à la fin du quart-temps que Villeneuve concédait le plus gros écart : -16 à 61-77.

On sentait que c'était mission impossible de revenir à la marque et même de résister à la furia turque. Napheesa Collier avait pris le flambeau de Emma Meesseman. Le Fenerbahçe était juste trop rapide, trop adroit, trop fort, et sans pitié. La défense de l'ESBVA se fissurait puis explosait. Les dernières minutes ont été looonnnngues. C'est évidemment dommage d'en prendre 33.

La boxscore est ICI.

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