Menée pendant 39 minutes, l’Olympiakos a tout simplement réussi le plus incroyable comeback de l’histoire des Final Four d’Euroligue en prenant l’avantage à 7 dixièmes de la fin pour s’imposer sur le fil (62-61).
En infligeant un 22-8 au CSKA dans le dernier quart sous la houlette du jeune Papanikolaou (18 points à 100% de réussite), les Reds sont revenus du diable vauvert (-19) pour piquer sous le nez des moscovites le trophée tant convoité.
Les barbelés sont posés
La folle saison européenne touche à sa fin. Après 16 matchs par équipe, plus les playoffs et les demies finales, l’ultra-favori CSKA est bien présent. Il affronte la surprise Olympiakos et si l’on s’attendait à un match ouvert, on est vite détrompé.
Après 5 minutes de jeu, on a eu droit à 7 points marqués seulement. L’enjeu de ce match couperet paralyse clairement les acteurs et les défenses prennent largement le pas sur l’attaque. Au final du premier quart, 5/18 aux tirs et 13 ballons perdus cumulés, c’est pas joli… mais c’est intense (10-7).
Teodosic prend feu
Et par la grâce d’un joueur hors-normes, le jeu s’élève d’un cran. Un bon cran avec 3 tirs primés en une minute scoré par le tueur Milos Teodosic. Avec son cran (d’arrêt) et ses cojones, il rentre 9 points d’affilée qui mettent l’Olympiakos à genoux (25-13).
Le CSKA impose son joug à troupes grecques qui n’arrivent pas à mettre un pied devant l’autre. L’écart frise les 20 mais se fixe à 14 à la pause (34-20). Les coéquipiers de Spanoulis sont à la peine en attaque avec des ballons perdus qui s’accumulent (20).
Le troisième quart se déroule comme un film que l’on a déjà vu, la locomotive du CSKA continue d’avancer en écrasant tout sur son passage. Spanoulis (15 points) essaie bien de maintenir le cap pour les Reds mais rien n’y fait, l’écart oscille mais ne tombe pas (53-40).
L’armada moscovite coule à pic : 14-0 !
Le génie du basket Dusan Ivkovic joue alors son va-tout. Il ne reste plus qu’un quart-temps à jouer, autant finir avec panache. Il met en place une défense tout terrain qui perturbe considérablement le maestro serbe Teodosic. Ce dernier perd les pédales et commet 5 turnovers dans le crunch.
L’écart fond comme neige au soleil grec et l’Oly passe un incroyable 14-0 pour revenir complètement dans le match (53-48). Le CSKA à l’inverse ne trouve pas de réponse. Seulement 8 points sont marqués côté russe, et malgré l’abattage encore énorme de Kirilenko (12 points, 10 rebonds, 3 interceptions) qui colle le scotch de la finale sur Hines qui partait tout droit au dunk, l’armada moscovite coule à pic !
Siskauskas rate 2 lancers, Teodosic perd 5 balles
Pourtant encore devant au score, c’est d’abord Teodosic qui craque sur la ligne des lancers. Il fait 1/2 quand Papanikolaou ne se rate pas. Résultat, il n’y a plus qu’un point d’écart (61-60). La balle est pourtant possession du CSKA qui la confie à Siskauskas. Le vétéran balte se présente sur la ligne mais rate ses deux shoots. Incroyable scénario.
Un exploit historique du Pirée
L’Olympiakos hérite donc d’une dernière balle cruciale. Toute une saison tient alors en une poignée de secondes. Spanoulis analyse le terrain, délivre un caviar à Printezis (12 points) qui met dedans.
A 7 dixièmes de la fin du match, les Reds prennent enfin l’avantage, et pour de bon. Kyle Hines intercepte la remise en jeu, et le public grec peut rugir : c’est bien l’Olympiakos qui remporte l’Euroligue 2011-2012.
La consternation est totale pour les favoris russes qui déchantent après avoir compté 19 points d’avance et encore 4 points à quelques encablures de la fin. Teodosic et Siskauskas ont clairement été les maillons faibles dans les ultimes moments ; mais tout le crédit revient à l’incroyable équipe de l’Olympiakos qui, comme lors de sa demi-finale, a déjoué tous les pronostics avec son cœur et sa hargne.
Papanikolaou est logiquement élu MVP de la finale avec ses 18 points à 5/5 aux tirs et c’est son coéquipier Vassilis Spanoulis qui est choisi MVP du tournoi final en ayant porté son équipe lors de ces deux matchs de légende.