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Euroleague : Quid de Paris et Londres ?

A l'occasion du Final Four, le PDG de l'Euroleague, le Lituanien Paulius Motiejunas a abordé quelques sujets d'actualité notamment l'inclusion du Paris Basketball et la situation financière des London Lions.

David Khan. ©Thomas Savoja
"Nous voulons Paris, nous voulons Berlin, nous voulons le Royaume-Uni. Ce sont donc toujours les marchés clés sur lesquels nous souhaitons nous développer", a déclaré Paulius Motiejunas.

De son côté, le président Dejan Bodiroga a confirmé que l'Euroleague a reçu une offre d'Abou Dhabi pour accueillir le Final Four.

"Il y a un gros potentiel au Moyen-Orient, c'est vrai que nous avons une offre pour aller à Abou Dhabi pour trois Final Four, mais nous pourrions bientôt avoir une autre option au Moyen-Orient. Et bien sûr, il y a Dubaï. Tout le monde dans la Ligue est positif à propos de Dubaï, mais nous devons trouver le bon timing pour eux."
"Dubaï, on vient de lire qu'ils vont jouer l'ABA League la saison prochaine, a complété Motiejunas. Nous avons été en contact, nous sommes en contact, mais tout est actuellement en suspens. Parce que comme Dejan l'a mentionné, nous recherchons des investisseurs, nous essayons d'avoir notre propre façon de définir l'avenir de la ligue avec des licences, avec des investisseurs, etc. C'est plus ou moins notre problème en tant que ligue, donc nous continuons à leur parler. Nous apprécions vraiment M. Abdullah Al-Naboodah, qui est venu avec la proposition, ainsi que les gens qui l'entourent. Il n'y a aucune certitude pour la saison prochaine, mais nous voulons certainement continuer à discuter et à analyser cette opportunité."

En discussion avec le Paris Basketball

L'autre possibilité d'expansion concerne les capitales française et anglaise, qui participent à l'Eurocup depuis deux saisons. La situation des London Lions est préoccupante.

"Paris Basketball fait un excellent travail sur un marché où les choses ne sont pas faciles pour le basket européen, mais être en EuroLeague, c'est comme devenir pilote de Formule 1", a souligné Motiejunas, qui a précisé que les équipes qui participeront à la saison 2024-25 ne sont pas encore définies. "Nous rencontrons tous les clubs. Ce sont deux Serbes, Virtus, Valence, ALBA. Malheureusement, il faudra que quelqu'un s'en aille si Paris entre en jeu. Je peux dire clairement que c'est triste que nous devions prendre cette décision parce que toutes les équipes sont dignes de jouer en Euroleague, mais Paris est quelque chose que nous avons toujours voulu et ils sont prêts et ils ont mérité leur opportunité, donc c'est comme ça et ce sera une décision difficile à prendre pour les clubs car c'est ce que nous leur présenterons et ils devront voter. Nous sommes en pourparlers avec David Kahn", a t-il ajouté.

Bref, le Paris Basketball n'a pas encore donné son accord pour entrer dans l'Euroleague ce qu'il a obtenu sportivement en remportant l'Eurocup. Mais c'est du côté des London Lions que la situation est très tendue. Leur propriétaire, 777 Partners, un fond basé à Miami et qui possède notamment cinq clubs de foot -Genoa (Italie), Standard de Liège (Belgique), Vasco de Gama (Brésil), Hertha Berlin (Allemagne) et le Red Star (France)- est au bord de l'implosion financière et il est visé par 16 plaintes déposées au tribunal de New York pour fraude et dettes impayées.

"C'est mauvais, c'est évidemment un signal d'alarme, et nous n'obtenons pas les réponses que nous voulons. Ils doivent nous convaincre (de continuer à participer à l'Eurocup)."
Dejan Bodiroga et Paulius Moriejunas. ©Euroleague

A propos d'une fusion possible entre l'Eurocup et la BCL, Dejan Bodiriga a répondu :

"C'est également sur la table avec la FIBA. Je ne vois pas de solution rapide. Je ne dis pas que nous voulons prendre beaucoup de temps pour y parvenir, mais ce sur quoi nous sommes d'accord, c'est qu'il y a trop de compétitions, de compétitions internationales. C'est sur cela que nous sommes d'accord. Comment travailler ensemble ? C'est la prochaine étape. Honnêtement, je ne crois pas que ce problème sera résolu lors de la prochaine réunion que nous aurons et dont je vous ai parlé, mais c'est un travail en cours et, comme je l'ai dit, c'est sur la table des discussions."

Paulius Motiejunas n'a pas échappé à une question sur le fait qu'il n'existe pas une réelle économie en Euroleague et que le financement dépend de mécènes ou des sections football comme au Real et au Barça. Voici sa réponse :

"C'est une bonne question. Nous y travaillons et quand je dis y travailler, nous avons déjà un projet complet présenté aux clubs et discuté avec les clubs. Comme vous le savez, nous avons mis en place le pourcentage que les propriétaires sont autorisés à investir, disons-le ainsi, et ce pourcentage est en baisse. Cela est donc toujours en cours et nous continuons à le monétiser et à le contrôler. Mais la deuxième étape est que ce ne sont pas seulement les meilleurs clubs qui devront baisser ce pourcentage et auront une luxury tax comme, disons, une copie de la NBA. On ne l'appellera pas taxe de luxe, mais si vous dépensez trop, vous devrez verser une compensation aux autres clubs. C'est donc l'un et l'autre, les clubs du bas de l'échelle doivent également investir davantage. C’est donc le projet sur lequel nous travaillons et nous avons tout mis en attente car nous voulons en discuter avec les investisseurs. Mais je dirais qu’il est difficile d’imaginer que nous commencerons à le mettre en œuvre et à l’approuver cette année. Mais pour l’année prochaine, la saison 2025-26, j’aimerais appuyer sur le bouton Go pour que nous commencions engager ce projet. Parce que notre objectif est clairement le même. Nous ne voulons pas prendre de risque. Nous aimons que les propriétaires soient si passionnés et qu’ils continuent à investir, mais nous voulons que ces marques continuent même si elles en ont assez d’investir elles-mêmes. La durabilité est certainement l’avenir de la ligue."

Pourtant l'Euroleague veut toujours et encore plus de matches.

« All-Star Game, Coupe, tournoi de pré-saison : tout cela est sur la table. Je ne suis pas un grand fan du All-Star Game, mais si cela aide le produit, nous le présenterons aux clubs", a déclaré Motiejunas. 'Notre objectif n'est pas de faire moins de matches, mais plus. Nous ne reculerons pas et ne dirons pas « Nous voulons moins de matchs ». Nous voulons en faire plus."

Si c'est le cas, on ne voit pas comment les clubs d'Euroleague pourraient simultanément continuer de jouer dans leurs championnats nationaux respectifs. Il y a des limites au corps humain.

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