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Fenerbahçe prive Monaco du graal et soulève l’Euroleague pour la deuxième fois !

Monaco ne succédera pas à Limoges, 32 ans plus tard. Le rêve a pris fin à Abou Dabi au terme d'une finale indécise (81-70). Fenerbahçe remporte le deuxième titre de son histoire, après 2017, et Sarunas Jasikevicius devient le 4e homme à remporter l’Euroleague comme joueur puis entraîneur.

Fenerbahçe, champion 2025 © Euroleague

Mike James le regard fuyant, Matthew Strazel au sol, coach Spanoulis reparti au vestiaire à peine le match terminé… C’est une immense tristesse qui s’est abattue sur les Monégasques après l’ultime combat de leur saison européenne à Abou Dabi.

Ce dimanche 25 mai, le rêve de la Roca Team de devenir champion d'Europe a pris fin au terme d’une finale rugueuse qui est revenue aux Turcs de Fenerbahçe (70-81). L’AS Monaco ne deviendra donc pas le deuxième club du championnat de France à remporter l’Euroleague, 32 ans après le CSP Limoges (1993). En tout cas, pas cette année.

Nigel Hayes-Davis, MVP du Final Four

L’équipe de Vassilis Spanoulis nourrira sans doute des regrets puisqu’elle a compté plusieurs fois 9 points d’avance en première mi-temps (32-23, 16e). Mais l'ASM s’est fait reprendre par Fenerbahçe avant la pause (33-35) et a fini par craquer sur un 11-0 dans l'emballage final (51-51, 30e à 62-51, 34e).

Les coéquipiers de Mike James (17 points à 6/19 aux tirs) et Alpha Diallo (19 points) se sont heurtés à la défense harassante du collectif turc (38% à 2-points et 14 pertes de balles pour Monaco, 14 rebonds offensifs concédés) ainsi que les assauts répétés de Nigel Hayes-Davis (23 points à… 14/14 aux lancers, 9 rebonds, MVP du Final Four), Marko Guduric (19 points à 7/10 aux tirs, 6 rebonds) et le facteur X, Devon Hall (13 points).

Fenerbahçe est sacré champion d’Europe pour la deuxième fois de son histoire, huit ans après le triomphe de 2017 face à l’Olympiakos… du temps où un certain Spanoulis jouait encore.

L'audace des Monégasques

Dans une Etihad Arena (12 000 spectateurs) globalement acquise à la cause de Fenerbahçe, la Roca Team était pourtant entrée comme il le fallait dans sa première finale d’Euroleague. Le cinq de départ de Vassilis Spanoulis - le même qu’en demi-finale face à l’Olympiakos - a mis Monaco sur la voie avec une énorme intensité défensive, à l’image du duo Diallo-Blossomgame, et une belle adresse extérieure (4/5 à 3-points pour débuter) dont celle de son leader Mike James. De quoi prendre 9 points d’avance en un clin d'œil (13-4, 5e) !

Moins adroite qu’en demi-finale en début de partie (3/11 à 3-points en première mi-temps), l’équipe turque a malgré tout réagi, sans une once d’affolement, en provoquant quelques ballons perdus et surtout de nombreux lancers-francs (7/9 en 10 minutes) à l’image de son patron Nigel Hayes-Davis, auteur de 6 de 8 premiers points des Jaunes et Noirs… bien aidé par les nombreuses secondes chances offertes par ses coéquipiers (3 rebonds offensifs) !

Au fil des minutes, le match est devenu une véritable guerre de tranchées. Ce qui a donné lieu à une première explication musclée entre Tarik Biberovic et Jaron Blossomgame, venu défendre - pratiquement à la gorge - Matthew Strazel après un contact. Et à une faute technique accordée au coach Vassilis Spanoulis - soutenu… par les chants de fans d’Olympiakos au chevet de leur légende - après contestation (18-13, 8e).

Le 12-1 renversant du Fener avant la pause

Alors que le match devenait de plus en plus étouffant, Wade Baldwin permettait toutefois à Fenerbahçe de passer devant en début de deuxième quart-temps (20-21, 13e). Un mini-électrochoc auquel Daniel Theis et le chef d’orchestre Nick Calathes ont répondu par un 12-2 après une succession de séquences défensives de haut niveau. Et un crossover suivi d’un tir primé d’Alpha Diallo qui a donné 9 points d’avance à la Roca Team (32-23, 16e). On a entendu les 400 supporters monégasques scander des “Ici, ici, c’est Monaco”. Un peu vite, néanmoins ! 

Car l’équipe de Jasikevicius s’est relancée en verrouillant sa défense, passant en retour un 12-1 à la Roca Team, grâce notamment au jeu d’appui de Nigel Hayes-Davis - poussant Spanoulis à prendre deux temps-morts (32-30, 19e) - et surtout Devon Hall, venu conclure la mi-temps sur un énorme dunk puis un 2+1 pour faire passer les Turcs devant (33-35). Presque frustrant tant Monaco a mené presque tout au long de la première mi-temps...

La muraille turque

Au retour des vestiaires, on a bien senti que l’impact des Turcs ressenti avant la pause avait laissé des traces, physiques et mentales, sur les Monégasques. Mis sous pression par Devon Hall, Mike James n’arrivait plus à toucher le ballon tandis que Marko Guduric se régalait à 3-points (33-38, 22e). Le meneur américain a réussi quelques exploits, exploitant notamment les failles défensives de Nicolo Melli, pour remettre Monaco devant (43-42, 26e) mais Fenerbahçe a commencé à prendre l’ascendant après un gros run de Wade Baldwin (43-48, 27e).

La Roca Team s’est accrochée comme elle a pu malgré le début d’un manque de lucidité, notamment une 10e perte de balle de la soirée sur 24 secondes. Elle a retrouvé de l’adresse avec deux tirs à 3-points de ses lieutenants Diallo et Blossomgame (49-48, 29e puis 51-51, 30e). Mais elle a fini par subir la foudre des coéquipiers de Nigel Hayes-Davis.

Monaco lâche prise

Incapable d’inscrire le moindre panier dans le jeu durant près de cinq minutes à cheval sur les 3e et 4e quart-temps et dominée physiquement, la Roca Team a encaissé un 11-0 fatal (51-62, 34e) dont elle ne s’est jamais relevée. Après une séquence positive où Monaco a enchaîné deux stops, un panier de Theis et une faute technique de Jasikevicius (55-62, 35e), Fenerbahçe a infligé sa punition de loin (6/10 à 3-points en deuxième mi-temps).

Les Stambouliotes ont porté le coup fatal via Devon Hall et Marko Guduric, qui ont planté coup sur coup sur la tête de Daniel Theis (57-68, 36e). Même sans Alpha Diallo, sorti pour 5 fautes, Monaco n’a jamais réellement abdiqué en revenant à deux possessions à 2 minutes de la fin après un tir à 3-points de Strazel (64-69, 38e).

Mais son manque de lucidité, celle de Mike James notamment, au terme d’un combat de 40 minutes s’est payé le prix fort. Symbole de cette deuxième mi-temps, le banc de Fenerbahçe a explosé de joie après le tir assassin de Guduric qui a mis fin à tout espoir sur un ultime panier primé… sur la tête de Daniel Theis (74-64, 40e). Monaco ne s’en est jamais relevé.

Sarunas Jasikevicius, 4e homme à remporter l’Euroleague comme joueur et coach

Quatre fois titré comme joueur (Barcelone en 2003, Maccabi Tel-Aviv en 2004 puis 2005 et Panathinaïkos en 2009), Sarunas Jasikevicius brise ainsi sa malédiction. Après cinq échecs au Final Four en tant qu'entraîneur, le coach de l’année a enfin conjuré le sort face à son ancien coéquipier Vassilis Spanoulis - ils ont remporté ensemble le titre avec le Pana. Le technicien lituanien devient ainsi le 4e homme à conquérir la compétition-reine comme joueur et coach, après l'Espagnol Lolo Sainz, l'Arménien Armenak Alachachian et le Serbe Svetislav Pesic.

En revanche, Mike James, meilleur marqueur de l’histoire de l’Euroleague, devra encore patienter pour s’offrir un premier titre européen. Tout comme Monaco devra le faire pour offrir au basket français un nouveau sacre, après Limoges en 1993.

Boxscore Fenerbahçe - Olympiakos 

Euroleague : l’Olympiakos s’adjuge la 3e place après un derby insipide
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