Au terme d’un match parfois « chaud », l’équipe de France s’est largement imposée contre le Brésil, montrant de très bonnes choses, notamment en deuxième mi-temps, en s’appuyant sur l’altruisme de ses arrières et la domination de son secteur intérieur, Vincent Poirier au premier chef. Il reste encore du travail, mais les Bleus semblent sur la bonne voie.
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Pour son deuxième match à l’Astroballe, l’équipe de France a rendu une copie bien plus aboutie que le soir précédent face à un Brésil pourtant mieux armé. Tout n’est pas encore parfait, loin s’en faut, mais les Bleus semblent avancer dans la bonne direction. Une impression à confirmer ce soir face à l’Argentine puis, bien évidemment, en Chine pendant le coupe du Monde.
Après une rencontre Argentine-Monténégro (85-77) qui a vu les premiers prendre l’ascendant sur les hommes de Zvezdan Mitrovic grâce à leur profondeur de banc, les hommes de Vincent Collet sont entrés dans une Astroballe à l’atmosphère encore plus étouffante que le soir précédent pour affronter des Brésiliens qui avaient décidé de se passer d’Anderson Varejao. De leur côté, les Bleus alignaient Théo Maledon, Thimoté Luwawu-Cabarrot, Amath M’Baye et Louis Labeyrie en lieu et place d’Élie Okobo, Paul Lacombe, Mathias Lessort et Adrien Moerman. L’occasion de faire une complète revue d’effectif.
Le début de match montrait les bonnes intentions françaises, avec Andrew Albicy à la baguette et Rudy Gobert au dunk. Mais ce n’était qu’un feu de paille. La France retombait dans ses travers individualistes en attaque et un certain laxisme défensif pendant que les Brésiliens artillaient à trois points (4/9 sur le quart-temps) sous la houlette d’un Yago Dos Santos (1,78m) aussi vif qu’adroit – et courageux, n’hésitant pas à se frotter à Rudy Gobert, auquel il rend 40 bons centimètres ! Peu adroits, dispendieux (4 balles perdues), les Français laissaient les Auriverde s’échapper : 14-23 au bout de 10 minutes.
À l’entame du deuxième quart-temps, la présence d’Axel Toupane faisait une nouvelle fois du bien à l’équipe, qui défendait mieux. Résultat : 19-23 au bout de deux minutes. Nando De Colo signait une magnifique passe (sa troisième de la soirée déjà, pour 10 au final !) et après 3’30 dans ce quart-temps, la France reprenait les devants, 26-25. Mais la belle machine s’enrayait. Théo Maledon écopait d’une faute antisportive et sortait, touché à l’épaule (il ne reviendra pas du match). Les esprits s’échauffaient dans les deux camps mais cela profitait surtout aux joueurs du coach croate Aleksandar Petrovic, et notamment à Leandro Barbosa, qui enquillait à trois points. De 26-25, on passait à 29-36 en l’espace de trois minutes. Nicolas Batum, placé poste 4, réalisait une passe pour Rudy Gobert alors qu’Axel Toupane scorait par deux fois à trois points, mais le Brésil arrivait à la mi-temps sur le score de 38-43.
Comme lors du match précédent, la France montrait un visage bien plus séduisant après la pause, en s’appuyant surtout sur son secteur intérieur dominant, malgré la présence en face de joueurs NBA tels que Cristiano Feliciano ou Bruno Caboclo. Vincent Poirier et Rudy Gobert marquaient de près alors qu’Amath M’Baye, lui, enfilait trois paniers à trois points. Les Brésiliens étaient débordés par l’activité des Bleus, commettant 7 pertes de balles sur le quart-temps ainsi que 12 fautes ! Les Brésiliens s’énervaient à nouveau, alors que, côté Français, Andrew Albicy et Nicolas Batum faisaient beaucoup de bien au collectif, mettant leurs coéquipiers dans les meilleures situations. À ce jeu, Vincent Poirier se régalait dos au panier et les Bleus concluaient le quart-temps sur le score de 63-56.
La dernière période allait montrer une équipe de France de plus en plus dominatrice, menant 74-60 au bout de cinq minutes, par la grâce d’un jeu collectif très fluide, avec notamment un Nando de Colo placé à la mène très altruiste (tout comme Evan Fournier et Nicolas Batum), régalant notamment un Vincent Poirier de gala (16 points à 7/8, 7 rebonds, 4 passes, 23 d’évaluation en 17’27 !). Le match était plié, la France finissait avec Nando de Colo meneur et Nicolas Batum poste 4, une idée concluante sur ce match. Et le score final de 86-72 illustrait bien l’écart entre les deux équipes sur ce match.
Côté brésilien, seul Leandro Barbosa a surnagé sur la durée du match, Yago Dos Santos étant éteint par la pression défensive française après un début de partie pétaradant. Chez les Bleus, Nando de Colo, Evan Fournier et Nicolas Batum ont compensé une adresse fluctuante (9/26 à eux trois) par une activité de tous les instants, aussi bien en défense qu’en attaque, bien épaulés par un Andrew Albicy intéressant à la mène tout comme Théo Maledon lors de son court passage. Mais c’est à l’intérieur que les Français ont fait la différence, Vincent Poirier et Rudy Gobert (malgré ses problèmes à jouer dos au panier) régnant dans les deux raquettes aux côtés d’un Amath M’Baye brillant et d’un Louis Labeyrie de bonne facture. De quoi réjouir Vincent Collet, même s’il reste lucide et mesure le travail qui reste à accomplir.
« On n’est pas devenus une équipe hors norme »Vincent Collet
Vincent Collet : Hier (NDLR : mercredi soir, face au Monténégro), la terre ne s’est pas arrêtée de tourner, ce soir (NDLR : hier soir), on n’est pas devenus une équipe hors norme, bien au contraire. Il reste plein de choses à corriger ou à améliorer, mais il y a eu des pas en avant accomplis. Nous avons bien commencé mais sans adresse avant de retomber dans nos travers, ce qui montre bien qu’il y a encore beaucoup de boulot. Aujourd’hui, il y avait beaucoup plus d’application, dans l’organisation, dans la circulation de la balle. En première mi-temps, notre défense était plutôt pas mal, mais il manquait un petit quelque chose et les Brésiliens étaient adroits. Nous avons haussé le ton en défense en deuxième mi-temps, nous n’avons pas pris de point pendant six ou sept minutes au troisième quart-temps et, surtout, nous avions de bonnes attitudes, même lorsque nous semblions battus : deux fois de suite, les joueurs sont revenus pour contester le tir au dernier moment. Il y a donc des progrès en attaque et en défense, donc il faut que cela nous encourage à continuer, à aller dans cette direction.
Nous avons essayé Nando (De Colo) au poste de meneur pour tester des associations différentes, le faire jouer avec Evan (Fournier). Ce sont nos deux joueurs les plus dangereux offensivement, c’est bien de pouvoir les associer dans le money time. Nando n’avait que deux jours d’entraînement, il est un peu dans le dur physiquement, c’est logique, mais il va monter en puissance. Quant à Evan, j’ai beaucoup apprécié son match, sa faculté à rechercher ses partenaires : il donne deux caviars à Rudy (Gobert) en début de deuxième mi-temps puis trouve plusieurs fois Nando quand il voit qu’il est bien. Pour moi, c’est un symbole à reproduire. Je ne considère pas que c’est quelque chose d’acquis, mais c’est la bonne direction. Après, même si nous avons fait des choses bien, il faut encore qu’on s’améliore, ce qu’on a produit ce soir ne peut pas être suffisant. Demain (NDLR : aujourd’hui), nous allons travailler à la vidéo pour renforcer ce qui a été bien fait ce soir, par exemple montrer aux joueurs certaines actions, mais pas leur résultat, comme ces actions de la première mi-temps qui étaient vraiment bonnes collectivement même si elles se sont terminées par un shoot raté. Nous voulons renforcer le positif et montrer les défauts, parce qu’il y en a encore pas mal, ce qui est normal à ce stade de la préparation. En défense, même si l’on commet en première mi-temps des erreurs tactiques (NDLR : Vincent Collet appuie sur ce dernier mot), on n’en commet pas vraiment dans l’engagement, on sent que les joueurs ont compris qu’il fallait défendre pour être performants. Mais il faut avancer, enfoncer le clou. Ce n’est pas parce qu’on fait des choses bien une fois que c’est acquis. Ça nous montre simplement qu’on peut le faire. Maintenant, à nous d’avoir l’exigence, la volonté collective de le reproduire. C’est capital pour que l’équipe atteigne son meilleur niveau.
» L’un des meilleurs matchs que l’on ait faits . »Vincent Poirier
Vincent Poirier : C’est l’un des meilleurs matchs que l’on ait faits, même s’il y a encore beaucoup d’erreurs, que l’on a laissé beaucoup de paniers faciles, surtout en première mi-temps. Quand nous avons élevé notre niveau de jeu en défense, nous les avons étouffé. Ce qui nous a permis d’avoir des shoots ouverts et des paniers faciles de l’autre côté. Ce soir, nous voulions amener la balle à l’intérieur, pour marquer de près ou ressortir la balle, créer des espaces. Nous l’avons bien fait, mais il faut continuer à s’améliorer pour les prochains matchs. Ensuite, il y a 27 passes décisives pour 32 paniers marqués. Nous savons que les exploits individuels, ça marche une fois sur cinq, et que la meilleure façon de gagner, c’ets de se passer la balle. C’est la meilleure façon de devenir meilleurs.
La boxscore est ICI.
Photo de Une : Nando de Colo – FFBB
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Pour son deuxième match à l’Astroballe, l’équipe de France a rendu une copie bien plus aboutie que le soir précédent face à un Brésil pourtant mieux armé. Tout n’est pas encore parfait, loin s’en faut, mais les Bleus semblent avancer dans la bonne direction. Une impression à confirmer ce soir face à l’Argentine puis, bien évidemment, en Chine pendant le coupe du Monde.
Après une rencontre Argentine-Monténégro (85-77) qui a vu les premiers prendre l’ascendant sur les hommes de Zvezdan Mitrovic grâce à leur profondeur de banc, les hommes de Vincent Collet sont entrés dans une Astroballe à l’atmosphère encore plus étouffante que le soir précédent pour affronter des Brésiliens qui avaient décidé de se passer d’Anderson Varejao. De leur côté, les Bleus alignaient Théo Maledon, Thimoté Luwawu-Cabarrot, Amath M’Baye et Louis Labeyrie en lieu et place d’Élie Okobo, Paul Lacombe, Mathias Lessort et Adrien Moerman. L’occasion de faire une complète revue d’effectif.
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