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Equipe de France : L’avenir dira si ce sont les bons choix

Le coach Frédéric Fauthoux a effectué ses derniers ajustements dans son effectif avant l’EuroBasket (27 août au 14 septembre). Certains ont été dictés par les forfaits, d’autres par des choix tactiques.

Théo Maledon. ©FFBB

Alors que la Serbie (Nikola Jokic), la Slovénie (Luka Doncic), la Grèce (Giannis Antetokounmpo), et encore l’Allemagne (Dennis Schröder et Franz Wagner) auront dans leurs rangs leurs superstars, la France est privée de la sienne, Victor Wembanyama insuffisamment remis de sa thrombose. Une malédiction s’est abattue sur le poste 5 avec également les forfaits sur blessures de Mathias Lessort, Moustapha Fall, Vincent Poirier, et aussi de Rudy Gobert pour « convenances personnelles. »

Une fois acté celui de Vincent Poirier, le coach Frédéric Fauthoux n’avait plus sous la main un big man comme roue de secours -faut-il y voir une imprévoyance ?- et il a voulu faire appel à Moussa Diabaté qui était dans la liste initiale des 18 et qu’il a coupé en même temps que Ousmane Dieng après le stage de Pau, mais il a essuyé un refus de la part de l’ailier-fort des Charlotte Hornets.

« On s’est posé la question de savoir si on remplaçait poste par poste Vincent », explique le coach. « On a assez vite réagi avec Moussa et il a refusé pour raisons personnelles. On a préféré rester avec les gens qui étaient là depuis le début et on sera différent de ce que l’on a imaginé au début de la campagne. » Ce que Freddy Fauthoux pense de la réaction de celui qui préfère « se consacrer à sa saison NBA » et qui avait déjà refusé dans le passé de servir de partenaire d’entraînement à l’équipe de France et dont le jeu est apparu bien sommaire lors de ses courtes apparitions en bleu ? « C’est son choix personnel et de son entourage, ça n’aurait pas été le mien, » a-t-il répondu avec délicatesse. Nous, on préfère employer le terme de « désertion ».

A un confrère qui lui a demandé si le staff des Bleus a envisagé d’autres alternatives allant de joueurs qui ne sont pas encore a priori remis de leurs pépins physiques comme Victor Wembanyama et Mathias Lessort, à Rudy Gobert, en passant par Neal Sako et les draftés de fraîche date, tels Maxime Raynaud et Joan Beringer, le coach a été transparent : « On a envisagé plusieurs scénarios. Ceux que vous avez cité », a-t-il répondu en souriant. « On s’est renseigné, en fait (…) On voulait quelqu’un qui puisse apporter de suite très fort ou avoir une perspective sur l’avenir. On a privilégié au final le choix d’un groupe qui s’est construit. Vous connaissez mes valeurs, je pense que le groupe est souvent plus fort que l’individu. »

Indubitablement, l’option de n’avoir que deux 5 -même si Guerschon Yabusele pourra faire fonction par moments dans une option small ball- comporte un risque majeur : que se passera-t-il si l’un des deux se blesse durant la compétition ? Et puis cela fait reposer de grosses responsabilités sur les épaules de Mam Jaiteh, 30 ans, qui n’est pas toujours constant, et dont la dernière compétition majeure remonte à dix ans -l’Euro en France- et à Alexandre Sarr, extrêmement talentueux mais qui n’a que 20 ans et qui doit se (ré)habituer au jeu international notamment pour éviter d'être criblé très vite de fautes personnelles. Mais quelle est l’équipe au monde qui supporterait de devoir se lancer dans une telle aventure sans ses cinq meilleurs pivots ? Aucune.

Nadir Hifi. ©FFBB

On n’a pas reconnu le trublion Nadir Hifi

Avec les retraites de Nicolas Batum et Nando De Colo et les forfaits -ne pas oublier celui d’Evan Fournier, qui fut lors de plusieurs campagnes l’option offensive numéro 1 de l’équipe nationale-, Frédéric Fauthoux a dû constituer un puzzle. Les circonstances ont fait que les forces/faiblesses se sont inversées et qu’il a en quelque sorte jonglé avec une surabondance de meneurs et de postes 2. Le coach a opté finalement pour trois point guards mais au style différent comme il le souligne. « Ça dépend comment on voit la conception du meneur de jeu. Je crois que le pur meneur de jeu, c’est-à-dire organisateur, plus vocal, passeur, qui donne de la fluidité dans le jeu, il y en a deux. Le troisième, Sylvain, est un peu différent. Lui peut faire la différence très tôt, très vite, tout seul. Il est un peu plus percutant. La complémentarité, en fait, elle est là. » Il ajoute : « Il nous faut à un moment donné des joueurs qui peuvent changer le match. Et c’est ce que Sylvain a réussi à faire sur la double confrontation contre l’Espagne. »

Alors qu’il était très en retrait lors de l’Euro en Allemagne, le meneur de jeu du Zalgiris a été sur des séquences éblouissant face à l’Espagne. Tout le contraire du trublion Nadir Hifi dont on attendait qu’il nous gratifie de ses tirs casse-croûte qui trouvent la cible via des trajectoires dont lui seul a le secret. Or, le Parisien, meilleur marqueur de Betclic Elite et élu Meilleur Jeune de l’Euroleague en 2025, n’a jamais réellement trouvé ses marques avec les Bleus. Il n’est pas toujours facile de changer de statut, de passer de celui de « Prince de Paris » à soldat de l’équipe nationale. « C’est le choix le plus difficile car les joueurs sont très proches les uns des autres. Ils avaient aussi la difficulté de s’exprimer sur un temps de jeu très court. Les joueurs ont vraiment performé, l’ambiance était excellente. Ce que l’on a privilégié c’est la complémentarité. On avait 3,4 extérieurs qui étaient en concurrence et Théo (Maledon), Matthew (Strazel), Elie (Okobo) et Sylvain (Francisco) étaient plus complémentaires que si on avait mis Nadir. »

Matthew Strazel. ©FFBB

Assumer l’héritage

 Il existe une vrai force de frappe offensive chez les extérieurs mais la priorité numéro 1 de l’équipe de France était et est toujours sa défense comme le rappelle le coach : « On l’a vu hier (contre l’Espagne) que la force de cette équipe là et c’est celle de l’équipe de France depuis un certain nombre d’années, c’est d’être très agressif défensivement au moins sur les postes d’arrières et il faudra qu’on le soit encore un peu plus pour perturber les équipes comme on a pu le voir en seconde mi-temps contre l’Espagne hier. On ne doit pas refaire ce que l’on a fait en première mi-temps. »

Avec 56 sélections, Guerschon Yabusele est le plus capé des 12 Bleus et Zaccharie Risacher, Alexandre Sarr et Jaylen Hoard sont des rookies. Freddy Fauthoux aussi est un novice même s’il a deux EuroBasket à son actif comme joueur (en 1997 et 2005), ce qui n'était pas le cas de ses... neufs prédécesseurs au poste de sélectionneur national.

Les écueils qu’il faut éviter ? « Un surplus de confiance, peut-être. C’est ce qui a pu nous arriver après le match 1 contre l’Espagne. On doit prouver des choses en permanence car on est l’équipe de France et on sera attendu. Peu importe qui est sur le terrain. Il faudra être très costaud pour affronter tout ça, assumer l’héritage. Les joueurs qui sont là ont envie de bien faire. »

On oubliera vite les éléments perturbateurs et comme toujours dans le sport, ce sont les résultats qui diront si ce sont ou non les bons choix.

Nom

Prénom

Naissance

Taille

Poste

Sélections

Points

Club 2024-2025

CORDINIER

Isaïa

28/11/1996

1,97

2

44

256

Virtus Bologne (Italie)

COULIBALY

Bilal

26/07/2004

2,03

2-3

16

74

Washington Wizards (NBA)

FRANCISCO

Sylvain

10/10/1997

1,79

1

23

167

Zalgiris Kaunas (Lituanie)

HOARD

Jaylen

30/03/1999

2,04

4

10

35

Maccabi Tel Aviv (Israël)

JAITEH

Mouhammadou

27/11/1994

2,08

5

39

157

AS Monaco (Betclic Élite)

LUWAWU-CABARROT

Timothé

09/05/1995

2,01

3

35

228

Baskonia Vitoria (Espagne)

MALEDON

Théo

12/06/2001

1,93

1

29

140

LDLC Asvel (Betclic Élite)

OKOBO

Elie

23/10/1997

1,91

1-2

44

291

AS Monaco (Betclic Élite)

RISACHER

Zaccharie

08/04/2005

2,03

3

4

26

Atlanta Hawks (NBA)

SARR

Alexandre

26/04/2005

2,13

5-4

4

30

Washington Wizards (NBA)

STRAZEL

Matthew

05/08/2002

1,82

1

20

111

AS Monaco (Betclic Élite)

YABUSELE

Guerschon

17/12/1995

2,03

4

56

630

Philadelphie 76ers (NBA)

Le calendrier

28 août : contre la Belgique (17h00 CET)
30 août : contre la Slovénie (17h00 CET)
31 août : contre Israël (17h00 CET)
2 septembre : contre la Pologne (20h30 CET)
4 septembre : contre l'Islande (14h00 CET)

L'historique :

La France a désormais atteint 40 phases finales de l'EuroBasket, manquant l'événement seulement deux fois, en 1969 et 1975, et elle est montée sur les trois marches du podium.

Les Français ont remporté le titre en 2013, Tony Parker et Boris Diaw ayant mené leur génération à la victoire lors d'une compétition disputée en Slovénie. La France est vice-championne en titre, après avoir perdu contre l'Espagne en finale en Allemagne en 2022, après avoir également terminé deuxième en 1949 et 2011. Les Bleus ont obtenu la troisième place à six reprises différentes, en 1937, 1951, 1953, 1959, puis à nouveau en 2005 et 2015.

Top marqueurs français à l'EuroBasket

Rang

Joueur

Jeux

Points

1.

Tony Parker

66

1104

2.

Stéphane Ostrowski

43

706

3.

Hervé Dubuisson

49

657

4.

Boris Diaw

67

581

5.

Alain Gilles

39

526

6.

Richard Dacoury

31

449

7.

Antoine Rigaudeau

38

440

8.

Nicolas Batum

39

436

9.

Nando De Colo

46

419

10.

Jacques Cachemire

38

416

Comment les Bleus se sont qualifiés

Journée 1 : FRA 73-61 CRO
Journée 2 : BIH 64-74 FRA
Journée 3 : CYP 59-75 FRA
Journée 4 : FRA 85-70 CYP
Journée 5 : CRO 80-83 FRA
Journée 6 : FRA 76-74 BIH

Soit 6 victoires et 6 matches.

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