Sur les raisons de la défaite contre la Géorgie :
« L’entame de match, qui n'était pas en termes d'intensité ce que l'on attendait. C'était la première fois de la compétition où on a laissé autant de pénétrations en début de match. On regardera pourquoi. Mais oui, une grosse déception parce qu’on ne s’est pas mis dans l'intensité nécessaire pour un match de cette importance-là. A partir du moment où on court derrière le score en permanence, où les Géorgiens marquent des tirs de très haut niveau à la fin des 24 secondes, ils étaient en confiance, et nous on n’a jamais réussi à avoir cette confiance.
On peut toujours trouver 1 000 raisons. Je pense qu’on a fait ce qui était nécessaire. Je pense que les gars voulaient aussi, mais on n'est pas toujours dans la tête des joueurs. Je pense que ce ne sont pas des mecs qui trichent. On le voit pendant toute la compétition. Je trouve qu'ils ont donné tout ce qu'ils avaient, tout ce qu'il fallait. On s'est accrochés. L'état d'esprit était excellent. Maintenant, au basket, il faut mettre le ballon dans la raquette. Ils ont marqué 80 points en marquant des paniers au buzzer des 24 secondes régulièrement, ou des fautes sur les 24 secondes. Nous, les tirs, avant, ouverts, on ne les a pas mis. »
Le manque de réussite à 3-points :
« Il faut aussi poser la question aux joueurs. Ce sont eux qui tirent. On essaie de les mettre en confiance. On essaie de les rassurer. Je prends aussi ma part de responsabilité. Est-ce que j'aurais dû être dans le confort des joueurs ? Il a fallu rééquilibrer l’équipe avant de partir. Après le match d'Athènes, vous l’avez vu. On a toujours été en train de reconstruire au sein du groupe. Tout ça cumulé, c’était peut-être un peu trop dur pour nous tous. »
La responsabilité du staff :
« D'abord, n’oubliez jamais que les Géorgiens ont fait un gros match, avec des joueurs de très haut niveau. Je pense que la responsabilité du staff est aussi importante que celle des joueurs. Après chaque match, on se pose toujours des questions. Qu'est-ce qu'on peut faire pour évoluer ? J'aurais pu mettre dans le confort certains joueurs plus tôt et faire des choix plus forts beaucoup plus tôt. »
Sur les absences :
« Les forfaits qu'on a eu en cours de route nous font mal, on a été obligé de rééquilibrer tout ça. Oui il y a eu un peu de manque d’expérience de la gestion émotionnelle de ces matches-là. Mais les gars ont mouillé le maillot. Je suis déçu pour nous tous et le basket français car forcément, on voulait faire beaucoup mieux. J'espère qu’on se servira de cela pour être meilleur sur les prochains matchs. »
Le risque de partir avec quatre intérieurs :
« Je ne pense pas que ce soit là qu’on a pêché. Si on regarde la Finlande, la Lituanie, l'Italie… Combien ont-ils d’intérieurs ? Je ne cherche pas d’excuses, vous me posez la question. Je trouve qu’en France, on fait aussi des différences parce qu'on a des joueurs que les autres nations n’ont pas. Et c’est vrai aussi qu’on est très forts quand d’autres joueurs peuvent s’exprimer autour. Quand à un moment donné, on ne peut pas les utiliser, on devient une nation comme les autres. Du coup, on est obligé de changer un petit peu ce qu’on a fait depuis quelque temps. On a encore dominé le rebond, donc ce n’est pas ça. Maintenant, le choix était posé, mesuré. Il faut l’admettre, cela reste du sport et il a manqué un petit brin de chance. »
La hiérarchie du cinq majeur :
« Vous parlez tout le temps de ça. Il y a 1 000 questions. Il y a eu a moins deux matches où ç’a été un peu facile, on a su gagner avec un écart et on a pu tourner. Le groupe contre lequel on a joué, c’était à la vie à la mort à chaque match, et donc les Géorgiens ont construit un groupe plus solide que nous dans la difficulté. »
Ses émotions quand le match s’échappe :
« A 20-30 secondes de la fin, il y a beaucoup de déception, de regrets, plein de choses. Ca fait mal d’être à la tête de cette équipe, de l’attente, la responsabilité qu’il y a autour de cette équipe, pour tous ceux qui aiment le basket. On pense aux bénévoles, les pros qui aiment le basket, et c’est un échec qu’il faudra assumer. »
Un an après les JO, inquiétant ?
« Je ne sais pas. Je ne pense pas, loin de là. On peut regarder l’autre côté du verre. Il y a des joueurs qui ont énormément grandi pendant cet Euro, qui donnent des enseignements. C’est jamais inintéressant. En début de prépa, j’avais dit : “l’expérience ne s’achète pas”. Jusqu’au bout, un joueur expérimenté, malgré son jeune âge, nous a fait défaut par un manque de chance. C’aurait été un gros échec si la préparation avait été différente. Après cela vaut aussi pour le staff. Je m’échappe rarement et quand je dis “on” ou “eux”, je me mets toujours avec. Tout le monde est déçu, les joueurs, les premiers, ils donnent beaucoup, ils s’investissent beaucoup. Peut-être qu’on fera les choses différemment à l’avenir. »
Propos recueillis à Riga (Lettonie).