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[REDIFF] Guide Jeep Élite 2019-20 – Lyon-Villeurbanne : Les 12 travaux d’Hercule

Tony Parker doit être heureux : en plus d’avoir vu ses filles de Lyon Asvel décrocher la timbale en finale du championnat de France féminin, les garçons de LDLC Asvel en ont fait de même en Jeep Élite tout en inscrivant également à leur palmarès la Coupe de France. De quoi faire largement oublier l’

Tony Parker doit être heureux : en plus d’avoir vu ses filles de Lyon Asvel décrocher la timbale en finale du championnat de France féminin, les garçons de LDLC Asvel en ont fait de même en Jeep Élite tout en inscrivant également à leur palmarès la Coupe de France. De quoi faire largement oublier l’élimination en quart-de-finale de la Leaders Cup et la déconvenue de la chute en trois manches en quart-de-finale de l’Eurocup face à une équipe d’Andorre prenable.

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Si Lyon-Villeurbanne a connu une saison aussi fructueuse, le club le doit à son volcanique coach Zvezdan Mitrovic qui, hors ses fameux coups de gueule et les fautes techniques qui en découlent, a su apporter une discipline, une volonté défensive et une âme collective à une équipe qui avait failli sur ces plans lors des deux exercices précédents. Mais LDLC Asvel doit aussi ces excellents résultats à un effectif de luxe (pour la Jeep Élite s’entend), mêlant harmonieusement pointures de niveau Euroleague (Mantas Kalnietis, Miro Bilan…), très bons soldats (Charles Kahudi, David Lighty…) et jeunes pousses élevées au club (Amine Noua, Livio Jean-Charles, Théo Maledon ou Charles Galliou). Le tout produisant par moments un jeu de très haut niveau, capable d’étouffer n’importe quel adversaire du championnat national lorsque tous ces éléments s’emboîtaient parfaitement.

Cette saison, LDLC Asvel va devoir prouver que l’équipe peut rester au même niveau en Jeep Élite tout en s’attaquant à un Everest, l’Euroleague. Une mission des plus ardues, Lyon-Villeurbanne se présentant sur la ligne de départ de la compétition continentale avec des armes modestes par rapport à bon nombre de ses adversaires, même si elles devraient assurer une saison régulière locale sans trop de tracas. De surcroît, Zvezdan Mitrovic ne disposera pas des mêmes forces que l’an dernier pour accomplir ces travaux d’Hercule : outre Mantas Kalnietis, dont le salaire, impossible à supporter par le club en totalité, était payé pour moitié par Milan, il a vu partir avec dépit Miro Bilan et DeMarcus Nelson, qui ont préféré céder à l’appel des billets verts plutôt que de se confronter à l’Euroleague avec Villeurbanne. Et d’autres joueurs ont quitté le club : A.J. Slaughter, adroit mais irrégulier, Sofiane Briki, envoyé poursuivre sa formation en Pro B mais qui s’est blessé au genou (ligaments croisés) avec l’équipe de France U20, Alpha Kaba, qui a payé au prix fort son goût pour les paris, et Khadim Sow, qui n’a jamais réussi à convaincre son coach.

Pour affronter les rigueurs de l’Euroleague en plus des basses besognes de la Jeep Élite, LDLC Asvel a tout de même pu conserver une base de joueurs importante : la révélation Théo Maledon, Charles Kahudi, David Lighty, Amine Noua, Livio Jean-Charles, Charles Galliou et le dernier arrivé, Adreian Payne. En sus de ces sept joueurs, Zvezdan Mitrovic a promu en équipe première Matthew Strazel, un jeune meneur (né en 2002) qui a brillé avec les Espoirs du club, et recruté une demi-douzaine de profils assez différents : Français dotés d’une expérience en Euroleague, Antoine Diot et Edwin Jackson ne laissent aucun doute sur leur niveau (si sa santé le laisse tranquille pour le premier) ; Jordan Taylor a montré de belles choses au CSP Limoges l’an dernier ; Tonye Jekiri a fait partie des meilleurs pivots de la ligue turque et n’a sans doute pas fini de progresser ; les jeunes Rihards Lomazs et Ismaël Bako disposent d’un important potentiel qu’il ne leur reste qu’à concrétiser.

Au total, LDLC Asvel va donc se présenter sur la ligne de départ de la Jeep Élite et de l’Euroleague avec pas moins de 14 joueurs (dont 8 Français, c’est à signaler). Un effectif pléthorique mais indispensable pour affronter les joutes des deux compétitions et une saison qui pourrait compter plus de 80 matchs (34 de saison régulière d’Euroleague, autant en saison régulière de Jeep Élite, éventuellement une dizaine de playoffs nationaux, peut-être trois de Leaders Cup, sans oublier la Coupe de France…). Bien pourvu sur tous les postes, qui sont doublés, voire triplés, Lyon-Villeurbanne ne devrait pas avoir trop de mal à atteindre les playoffs du championnat national, même en « sacrifiant » quelques rencontres pendant que le club sera encore en course en Euroleague. Une compétition continentale où le club tentera de faire bonne figure, mais sans grande illusion sur le fait de se qualifier pour ses playoffs. Une fois éliminé d’Euroleague, LDLC Asvel pourra se concentrer sur le championnat de France, avec des armes que bien peu d’équipes sont en mesure de concurrencer. Un deuxième titre d’affilée n’est pas acquis, loin s’en faut, mais le club de Tony Parker ne devrait pas en être très éloigné. Et l’on espère qu’il fera bonne figure en Euroleague pour sa première saison à ce niveau, même s’il s’agit d’une année de découverte et si l’emblématique président du club compte surtout sur l’exercice suivant pour implanter durablement LDLC Asvel dans cette compétition.

Photo : Benoît Prieur – CC-BY-SA

Salle : L’Astroballe (5 560 places)

Président : Tony Parker(37 ans)

Départs : Mantas Kalnietis (Lokomotiv Kuban, Russie), A.J. Slaughter (Betis Séville, Espagne), Sofiane Briki (Saint-Chamond, Pro B – blessé pour la saison), Miro Bilan (Sassari, Italie), Khadim Sow (non conservé), Alpha Kaba, DeMarcus Nelson (Bayern Munich, Allemagne).

Arrivées : Edwin Jackson (Podgorica, Monténégro), Rihards Lomazs (Ventspils, Lettonie), Jordan Taylor (Limoges), Ismaël Bako (Anvers, Belgique), Tonye Jekiri (Gaziantep, Turquie), Antoine Diot (Valence, Espagne).

Photo : Eurocup

Antoine Diot – né le 17 janvier 1989 – 1,93m – Poste 1-2 – Français

Après deux saisons galère marquées par les blessures (444 jours sans jouer !), le Bressan retrouve l’air du pays, s’engageant avec LDLC Asvel pour 3 ans. Preuve que le club a confiance en sa capacité à revenir des tracas qui lui ont pourri ses deux derniers exercices à Valence. En Espagne, après deux saisons pleines (10,0 puis 9,3 d’évaluation) lui ayant valu de devenir meneur titulaire, l’international (92 sélections) a accumulé les pépins physiques et il n’est revenu qu’en toute fin de saison 2018-19. Il n’a ainsi disputé que 14 rencontres de Liga ACB (1,3 point à 50,0 % à deux points et 10,0 % à trois points, 2,6 passes pour 2,7 d’évaluation) et 9 d’Eurocup (4,0 points à 77,8 % à deux points et 30,8 % à trois points, 2,6 passes, 5,7 d’évaluation), qui ne reflètent pas son niveau réel lorsque son corps veut bien le laisser tranquille. À Villeurbanne, il retrouvera de vieilles connaissances comme Charles Kahudi, son coéquipier au Mans pendant trois ans, Edwin Jackson, avec qui il a porté le maillot bleu en U18 (champions d’Europe) et en sélection nationale, ou Nicolas Batum, avec qui il a joué en sélection U18 également. Expérimenté, talentueux, collectif, Antoine Diot aura sans doute les clés de l’équipe et pourra se décaler à l’arrière aux côtés de Jordan Taylor ou de Théo Maledon.

Jordan Taylor – né le 30 septembre 1989 – 1,87m – Poste 1 – Américain

Comme Antoine Diot, Jordan Taylor sait bien ce que les blessures peuvent coûter à une carrière. Star dans son université de Wisconsin, il a commencé professionnellement dans de belles écuries européennes – Rome, Hapoel Holon, Alba Berlin – avant de se blesser à la hanche, d’où un rendement bien moindre à Galatasaray (6,4 points en 2017-18 contre 11,6 points l’année précédente à Berlin). C’est donc un joueur apparemment sur la pente descendante que le CSP Limoges a fait signer en cours de saison dernière pour remplacer London Perrantes. Mais si un doute subsistait, le natif de Bloomington (Minnesota) l’a rapidement dissipé. En 24 matchs dans la Haute-Vienne, il a accumulé 12,2 points (46,5 % aux tirs dont 41,3 % à trois points), 2,5 rebonds et 7,0 passes pour 15,8 d’évaluation, montant progressivement en puissance tout au long de la saison, enregistrant notamment trois sorties à 30 d’évaluation ou plus de la 26e à la 32e journée. Pour la Jeep Élite, la qualité du joueur ne fait donc aucun doute. Reste à voir ce qu’il pourra produire dans le contexte autrement plus concurrentiel de l’Euroleague.

Photo : LDLC Asvel

Théo Maledon – né le 12 juin 2001 – 1,92m – Poste 1-2 – Français

Même en étant conscient de son potentiel, qui aurait parié en début de saison que Théo Maledon, tout frais émoulu du centre de formation de LDLC Asvel, n’ayant que 35 minutes d’expérience en Jeep Élite, allait s’imposer comme l’un des joueurs majeurs de l’effectif villeurbannais (22 fois dans le cinq de départ, devant rien moins que Mantas Kalnietis !) et même se voir sélectionné en équipe de France (4 capes) avant de ne rater la Coupe du monde en Chine que par la faute d’un coup à l’épaule, le tout à même pas 18 ans ? Personne. Le talent du jeune Rouennais ne fait aucun doute, sa maturité non plus, mais de là à le voir produire 7,4 points (49,2 % aux tirs dont 40,7 % à trois points), 2,1 rebonds, 2,2 passes pour 8,4 d’évaluation en saison régulière, il y a de quoi être bluffé. Toujours à l’écoute des conseils prodigués par Zvezdan Mitrovic, Mantas Kalnietis ou d’autres joueurs expérimentés, Théo Maledon semble capable d’intégrer chaque nouvelle expérience qui se présente à lui et d’en tirer profit. Cela étant, ses playoffs, surtout en finale, en demi-teinte démontrent qu’il a encore du travail, notamment physique, à abattre. Mais quoi de plus normal pour un garçon de 18 ans ? Il a encore deux ans de contrat avec LDLC Asvel, mais l’appel de la NBA risque d’arriver rapidement…

Matthew Strazel – né le 5 août 2002 – 1,80m – Poste 1 – Français

À la base, c’est le 14ehomme de l’équipe, autrement dit un très jeune homme (à peine 17 ans) là pour ouvrir grands ses yeux et ses oreilles. Et apprendre. Logique pour celui qui, arrivé en 2016 de Marne-La-Vallée (grande école de basket s’il en est), a passé la dernière saison au sein de l’équipe Espoirs (avec deux à trois ans d’avance, donc !) en produisant des statistiques encourageantes : 14,3 points et 4,7 passes pour 13,9 d’évaluation. Signataire d’un contrat aspirant, il ne devrait pas beaucoup jouer avec l’équipe première. Sauf que ses premières sorties avec les « grands », pendant les matchs de préparation, sont plutôt impressionnantes : après 4 matchs, en 17,8 minutes, il génère 6,8 points (6/7 à deux points, 4/10 à trois points), 1,5 rebond et 3,0 passes. De quoi augurer un avenir à la Théo Maledon ?

Edwin Jackson – né le 18 septembre 1989 – 1,90m – Poste 2 – Français

C’est peut-être LE retour de l’année, pour LDLC Asvel. L’un des plus beaux fleurons de la formation locale revient au bercail malgré les sollicitations d’équipes bien plus fortunées que Villeurbanne, en refusant des offres deux fois plus importantes que celle du club de Tony Parker. Mais Lyon est sa ville, Villeurbanne son club de cœur, alors Edwin Jackson n’a pas hésité et s’est engagé pour quatre saisons avec LDLC Asvel. Parti de Villeurbanne en 2014 pour rejoindre Barcelone puis Malaga et l’Estudiantes Madrid (et finir meilleur marqueur de la Liga ACB, le championnat espagnol) avant d’aller chercher fortune en Chine à Guandong et de retourner en Europe pour jouer l’Euroleague avec le Buducnost Podgorica (9,8 points, 2,5 rebonds, 1,9 passe, 8,7 d’évaluation), l’homme aux 48 sélections en Bleu n’a pas réussi à s’imposer partout où il est passé, mais il a acquis de l’expérience, mûri, grandi. Il s’est ainsi mis à la disposition de l’équipe de France lorsqu’elle était bien dépeuplée, a poli son jeu, a montré des aptitudes à la passe et en défense qu’il ne possédait sans doute pas dans ses jeunes années. En bref, c’est un « Jackson nouveau » qui arrive à Villeurbanne pour devenir l’un des leaders de l’équipe.

Rihards Lomazs – né le 13 avril 1996 – 1,93m – Poste 2 – Letton (Bosman)

Destiné à partager le poste d’arrière avec Edwin Jackson, Rihards Lomazs fait un peu figure de surprise du recrutement villeurbannais, tant il est jusqu’à maintenant passé sous les radars en France. Pourtant, le Letton ne manque pas de qualité, avec en premier chef un shoot de loin des plus précis. La saison passée, avec le BK Ventspils, l’une des équipes-phare de son pays natal, il produisait 15,0 points (64,1 % aux tirs dont 50,0 % à trois points), 3,8 rebonds et 3,1 passes en championnat ainsi que 17,1 points (51,6 % aux tirs dont 50,0 % à trois points), 2,9 rebonds et 2,6 passes en BCL. Il a également participé à 8 matchs des qualifications européennes avec son équipe nationale, pour 6,4 points (36,7 % aux tirs dont 20,0 % à trois points), 2,8 rebonds et 2,3 passes pour 5,9 d’évaluation. Prometteur, le natif de Tukums (Lettonie) va cependant devoir élever son niveau de jeu pour exister dans un championnat plus physique que celui auquel il est habitué, sans même parler de l’Euroleague.

Photo : LDLC Asvel

Charles Kahudi – né le 19 juillet 1986 – 1,99m – Poste 3 – Français

Peu porté sur le changement, Charles Kahudi va entamer sa cinquième saison sous le maillot villeurbannais après en avoir passé six sous celui du Mans. Et « L’Homme », ainsi qu’il est surnommé pour sa densité physique, a toujours donné toute son énergie et sa rudesse à ses employeurs. S’il a été en difficulté la saison passée (8,9 points à 38,0 % aux tirs, 3,8 rebonds pour 8,3 d’évaluation), l’on sait que cela est dû à des soucis extra-sportifs, l’une de ses filles étant tombée très gravement malade en novembre dernier. La pauvre enfant a priori sauvée bien que souffrant de graves séquelles (elle est actuellement hémiplégique), l’international aux 102 sélections va certainement montrer son véritable niveau cette saison et chercher à prouver qu’il a sa place en Euroleague. Ce qui signifiera aussi que sa fille est tirée d’affaire. Et c’est ce qu’on lui souhaite en premier lieu.

Photo : LDLC Asvel

David Lighty – né le 27 mai 1988 – 1,98m – Poste 3 – Américain

Joueur précieux s’il en est, toujours dans le collectif, David Lighty s’est vu proposer cet été un nouveau contrat de 3 ans par Tony Parker. Et il l’a paraphé, au grand bonheur de tout le club. Car s’il ne produit pas forcément de statistiques mirobolantes (quand même 10,2 points à 49,9 % aux tirs dont un très propre 46,3 % à trois points, 3,4 rebonds et 2,6 passes pour 11,7 d’évaluation), le « Tank », ainsi qu’il est surnommé, fait partie de ces joueurs aussi utiles sur le terrain – en attaque comme en défense – que dans le vestiaire. Passé par Cantu et Crémone avant d’évoluer deux ans sous les couleurs de Nanterre (un titre de champion de France en 2013), il s’est ensuite installé pour deux saisons à Villeurbanne (champion de France en 2016). Après quoi il est retourné en Italie, à Trente puis à Sassari avant de retrouver la capitale des Gaules. Et de remporter un nouveau titre de champion de France, l’an dernier ! Le natif de Cleveland (Ohio) possède une petite expérience de l’Euroleague, ayant disputé 5 matchs avec Cantu et 7 avec Nanterre (pour 7,8 points à 488,1 % à deux points et 32,3 % à trois points).

Charles Galliou – né le 26 décembre 1995 – 2,02m – Poste 3 – Français

Il n’était pas particulièrement attendu la saison passée, mais il a réussi à séduire Zvezdan Mitrovic par son éthique de travail et son implication collective. Né à Saint-Sébastien-sur-Loire (tout près de Nantes), frère de la Tarbaise Margaux Galliou-Loko, Charles Galliou a été capitaine de l’équipe Espoirs de l’Asvel avant d’être prêté à Antibes (en Pro A) et à Lille (en Pro B), où ses stats n’ont pas vraiment explosé : 3,4 puis 3,0 d’évaluation. La saison passée, en tant que 10-11e homme, il n’a guère fait mieux : 2,4 points (44,2 % aux tirs dont 36,8 % à trois points) et 1,1 rebond pour 2,7 d’évaluation. Mais son implication permanente et sa rage de vaincre dès qu’il entre sur le terrain ont convaincu le staff de LDLC Asvel de le prolonger pour les deux saisons à venir. Où il offrira d’utiles minutes, probablement plus en Jeep Élite qu’en Euroleague.

Photo: LNB

Livio Jean-Charles – né le 8 novembre 1993 – 2,06m – Poste 4 – Français

Formé à l’Asvel à sa sortie de l’Insep, Livio Jean-Charles n’a jamais oublié son club de cœur, même lorsqu’il est allé tenter sa chance en NBA, trois saisons après sa draft en 28e position (par les Spurs de… Tony Parker !) en 2013. Ce n’est qu’une fois le titre de champion de France décroché en 2016 que le natif de Cayenne a traversé l’Atlantique, pour y jouer en G-League, avant de revenir pour les playoffs 2017 et de repartir une nouvelle saison essayer de percer en NBA. Son rêve américain n’ayant pas été couronné de succès, il est revenu en Europe à la fin de la saison 2017-18, effectuant un bref passage à Malaga. Puis il a signé pour trois ans avec LDLC Asvel, pour un deuxième retour aux sources. Gêné par les blessures, il n’a pas forcément pu donner sa pleine mesure en 2018-19, produisant 9,0 points (58,9 % aux tirs) et 3,4 rebonds pour 9,8 d’évaluation. Mais certaines de ses sorties pendant la saison (comme lors du troisième match de demi-finale de playoffs face à Nanterre, 19 points à 9/10, 3 rebonds, 4 passes, 25 d’évaluation) laissent à penser que l’ailier-fort peut encore hausser son niveau de jeu.

Photo: LNB

Amine Noua – né le 7 février 1997 – 2,02m – Poste 4 – Français

Lui qui a commencé dans les plus petites catégories à Villeurbanne est lié au club jusqu’en 2021. Né à Lyon, il semble se plaire sur les bords du Rhône, où il progresse d’année en année. Et ce même si ses statistiques de la saison écoulée sont inférieures à celles de 2017-18 : 9,8 points et 10,1 d’évaluation contre 11,0 points et 12,2 d’évaluation. Il faut dire qu’avec Livio Jean-Charles et Adreian Payne sur le même poste, la concurrence est rude. Cela n’a pas empêché Vincent Collet de le sélectionner en équipe de France pour les fenêtres internationales où, en 4 matchs, il a tourné à 7,0 points (47,8 % aux tirs) et 1,5 rebond pour 5,5 d’évaluation. S’il arrive à gagner en régularité (il n’a après tout que 22 ans) et en dureté, il deviendra un élément essentiel de LDLC Asvel, où il figure d’ores et déjà parmi les menaces intérieures les plus importantes en attaque.

Adreian Payne – né le 19 février 1991 – 2,08m – Poste 4-5 – Américain

Arrivé à la mi-mars pour remplacer Alpha Kaba blessé et son pigiste Eric Buckner parti à Monaco, le natif de Dayton (Ohio) a su s’imposer. Puissant, adroit de loin au besoin (35,6 % à trois points en saison régulière, 46,7 % en playoffs), mobile, bon défenseur, il a même fini par supplanter Miro Bilan dans le cinq majeur. Il a haussé son niveau en playoffs, passant de 9,9 points et 10,6 d’évaluation à 11,0 points et 11,0 d’évaluation. Après quatre ans à naviguer entre NBA (107 matchs) et G-League, l’intérieur polyvalent a rejoint les rangs du prestigieux Panathinaïkos, où il n’a pas convaincu, puis a joué 8 matchs en Chine, à Nankin. Joueur dur, Adreian Payne doit gagner en constance, lui qui est capable de sortir d’un match sans raison apparente et de réaliser 1 d’évaluation quelques jours après un match à 22 d’éval…

Tonye Jekiri – né le 23 juillet 1994 – 2,13m – Poste 5 – Nigérian (Cotonou)

Lorsqu’après le départ de Miro Bilan, LDLC Asvel a annoncé signer Tony Jekiri, nombreux ont été les sceptiques, s’attendant à un nom plus prestigieux ou tout du moins plus référencé. Mais le natif de Lagos (Nigéria) a tout pour être une bonne surprise du championnat. À l’université de Miami, il ne produisait « que » 7,6 points et 8,6 rebonds (10,2 d’évaluation) dans sa dernière saison (2015-16). Dans sa première année professionnelle, en deuxième division turque, à Bandirma, il est passé à 10,6 points et 8,3 rebonds (14,8 d’évaluation), étant nommé MVP des finales. Puis, à Ostende (Belgique), il a réalisé 9,2 points et 7,5 rebonds (15,0 d’éval) avant de retourner en Turquie, à Gaziantep, en première division, pour 12,8 points et 10,2 rebonds (18,0 d’évaluation), le tout avec des pourcentages d’adresse toujours au-dessus des 60 %. Autant dire que le grand et pourtant mobile joueur suit une progression constante, qui pourrait continuer cette saison et en faire l’un des pivots dominants de la Jeep Élite.

Ismaël Bako – né le 10 octobre 1995 – 2,08m – Poste 5 – Belge (Bosman)

Voici un joueur dont le nom peut sembler lui aussi bien peu prestigieux aux yeux du public. Mais le natif de Leuven (Belgique) n’a pas été signé pour deux saisons par hasard. Il s’agit en effet de l’un des principaux prospects du plat pays qui, après cinq saisons dans sa ville natale, en a effectué deux à Anvers (l’une des meilleures équipes belges, finaliste du championnat national et participant au Final four de la BCL) en progression constante : 7,8 points (56,1 % aux tirs) et 4,4 rebonds la première année, 10,2 points (à 56,4 %) et 5,1 rebonds la seconde, ce qui lui a valu le titre de Joueur belge de l’année en 2018-19. Pivot bondissant, tonique et mobile, il doit encore s’étoffer physiquement (95 kg pour 2,08m) afin de résister aux impacts en Jeep Élite et plus encore en Euroleague.

Photo : LDLC Asvel

Coach:

Zvezdan Mitrovic – né le 19 février 1970 – Monténégrin

Lorsque l’on évoque le nom du coach de la sélection nationale du Monténégro, difficile de ne pas penser de suite « faute technique ». Débordant d’émotion dès que son équipe joue un match, Zvezdan Mitrovic est pourtant avant tout un coach pédagogue (Théo Maledon lui doit une bonne partie de sa progression) et exigeant, imposant un style défensif hermétique et une grande rigueur collective en attaque. Ne rechignant pas à faire confiance à ses jeunes troupes, il a montré ses compétences aussi bien à Monaco (où il a remporté trois Leaders Cup en trois ans, terminé trois fois premier de la saison régulière, atteint deux fois le Final Four de la BCL et une fois la finale de la Jeep Élite) qu’à LDLC Asvel, qu’il a mené à la première place de la saison régulière et au titre de champion de France. Passé par plusieurs clubs ukrainiens après ses débuts au Monténégro en tant qu’entraîneur, il a remporté le championnat d’Ukraine en 2009 avec Krivbas, étant honoré à l’occasion du titre de Meilleur entraîneur du championnat. Une distinction qu’il a également reçue en 2017 et 2018 avec Monaco.

Assistants :

T. J. Parker (35ans) Joseph Gomis (41 ans)

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Si Lyon-Villeurbanne a connu une saison aussi fructueuse, le club le doit à son volcanique coach Zvezdan Mitrovic qui, hors ses fameux coups de gueule et les fautes techniques qui en découlent, a su apporter une discipline, une volonté défensive et une âme collective à une équipe qui avait failli sur ces plans lors des deux exercices précédents. Mais LDLC Asvel doit aussi ces excellents résultats à un effectif de luxe (pour la Jeep Élite s’entend), mêlant harmonieusement pointures de niveau Euroleague (Mantas Kalnietis, Miro Bilan…), très bons soldats (Charles Kahudi, David Lighty…) et jeunes pousses élevées au club (Amine Noua, Livio Jean-Charles, Théo Maledon ou Charles Galliou). Le tout produisant par moments un jeu de très haut niveau, capable d’étouffer n’importe quel adversaire du championnat national lorsque tous ces éléments s’emboîtaient parfaitement.

Cette saison, LDLC Asvel va devoir prouver que l’équipe peut rester au même niveau en Jeep Élite tout en s’attaquant à un Everest, l’Euroleague. Une mission des plus ardues, Lyon-Villeurbanne se présentant sur la ligne de départ de la compétition continentale avec des armes modestes par rapport à bon nombre de ses adversaires, même si elles devraient assurer une saison régulière locale sans trop de tracas. De surcroît, Zvezdan Mitrovic ne disposera pas des mêmes forces que l’an dernier pour accomplir ces travaux d’Hercule : outre Mantas Kalnietis, dont le salaire, impossible à supporter par le club en totalité, était payé pour moitié par Milan, il a vu partir avec dépit Miro Bilan et DeMarcus Nelson, qui ont préféré céder à l’appel des billets verts plutôt que de se confronter à l’Euroleague. Et d’autres joueurs ont quitté le club : A.J. Slaughter, adroit mais irrégulier, Sofiane Briki, envoyé poursuivre sa formation en Pro B mais qui s’est blessé au genou (ligaments croisés) avec l’équipe de France U20, Alpha Kaba, qui a payé au prix fort son goût pour les paris, et Khadim Sow, qui n’a jamais réussi à convaincre son coach.

Pour affronter les rigueurs de l’Euroleague en plus des basses besognes de la Jeep Élite, LDLC Asvel a tout de même pu conserver une base de joueurs importante : la révélation Théo Maledon, Charles Kahudi, David Lighty, Amine Noua, Livio Jean-Charles, Charles Galliou et le dernier arrivé, Adreian Payne. En sus de ces sept joueurs, Zvezdan Mitrovic a promu en équipe première Matthew Strazel, un jeune meneur (né en 2002) qui a brillé avec les Espoirs du club, et recruté une demi-douzaine de profils assez différents : Français dotés d’une expérience en Euroleague, Antoine Diot et Edwin Jackson ne laissent aucun doute sur leur niveau (si sa santé le laisse tranquille pour le premier) ; Jordan Taylor a montré de belles choses au CSP Limoges l’an dernier ; Tonye Jekiri a fait partie des meilleurs pivots de la ligue turque et n’a sans doute pas fini de progresser ; les jeunes Rihards Lomazs et Ismaël Bako disposent d’un important potentiel qu’il ne leur reste qu’à concrétiser.

Au total, LDLC Asvel va donc se présenter sur la ligne de départ de la Jeep Élite et de l’Euroleague avec pas moins de 14 joueurs (dont 8 Français, c’est à signaler). Un effectif pléthorique mais indispensable pour affronter les joutes des deux compétitions et une saison qui pourrait compter plus de 80 matchs (34 de saison régulière d’Euroleague, autant en saison régulière de Jeep Élite, éventuellement une dizaine de playoffs nationaux, peut-être trois de Leaders Cup, sans oublier la Coupe de France…). Bien pourvu sur tous les postes, qui sont doublés, voire triplés, Lyon-Villeurbanne ne devrait pas avoir trop de mal à atteindre les playoffs du championnat national, même en « sacrifiant » quelques rencontres pendant que le club sera encore en course en Euroleague. Une compétition continentale où le club tentera de faire bonne figure, mais sans grande illusion sur le fait de se qualifier pour ses playoffs. Une fois éliminé d’Euroleague, LDLC Asvel pourra se concentrer sur le championnat de France, avec des armes que bien peu d’équipes sont en mesure de concurrencer. Un deuxième titre d’affilée n’est pas acquis, loin s’en faut, mais le club de Tony Parker ne devrait pas en être très éloigné. Et l’on espère qu’il fera bonne figure en Euroleague pour sa première saison à ce niveau, même s’il s’agit d’une année de découverte et si l’emblématique président du club compte surtout sur l’exercice suivant pour implanter durablement LDLC Asvel dans cette compétition.

Photo : Benoît Prieur – CC-BY-SA

Salle : L’Astroballe (5 560 places)

Président : Tony Parker(37 ans)

Départs : Mantas Kalnietis (Lokomotiv Kuban, Russie), A.J. Slaughter (Betis Séville, Espagne), Sofiane Briki (Saint-Chamond, Pro B – blessé pour la saison), Miro Bilan (Sassari, Italie), Khadim Sow (non conservé), Alpha Kaba, DeMarcus Nelson (Bayern Munich, Allemagne).

Arrivées : Edwin Jackson (Podgorica, Monténégro), Rihards Lomazs (Ventspils, Lettonie), Jordan Taylor (Limoges), Ismaël Bako (Anvers, Belgique), Tonye Jekiri (Gaziantep, Turquie), Antoine Diot (Valence, Espagne).

Antoine Diot – né le 17 janvier 1989 – 1,93m – Poste 1-2 – Français

Après deux saisons galère marquées par les blessures (444 jours sans jouer !), le Bressan retrouve l’air du pays, s’engageant avec LDLC Asvel pour 3 ans.

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Photo d’ouverture : Marti Imatge – Andorra

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