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"Impossible de gagner avec 27 balles perdues" pour Kenny Grant après la défaite du Portel à Paris

Ce mardi, Le Portel, lanterne rouge de Betclic Élite a pris l'eau sur le parquet du Paris Basketball, nouveau leader du championnat (110-80). Au-delà du score, une statistique interpelle : les 27 ballons perdus par les Nordistes en 40 minutes.

Kenny Grant © Tuan Nguyen

Sans Nadir Hifi, mis au repos, le Paris Basketball n'a fait qu'une bouchée du Portel ce mardi à l'Adidas Arena (110-80), avec cinq joueurs au-dessus des 10 points inscrits (Lamar Stevens, 21, Jared Rhoden, 15, Yakuba Ouattara, 12, Justin Robinson et Amath M'Baye, 10). Asphyxiés sur toute la longueur du terrain, les Portelois ont sombré, avec 27 ballons perdus sur le parquet du club de la capitale.

Des Parisiens impitoyables

Comme attendu, l'entame de match a été à sens unique. Les Parisiens ont sorti les barbelés d'entrée, à l'image d'un Joël Ayayi, qui a forcé deux pertes de balles nordistes sur les 40 premières secondes du match, avant d'inscrire le premier tir primé de la soirée (6-0, 2e). Maladroit balle en main (9 balles perdues dans le premier quart), Le Portel s'en est alors remis à Ivan Février, auteur des 7 premiers points de l'ESSM.

Suffisant pour permettre aux siens de rester dans le match, et même de revenir à une possession sur un 3 points de Lahaou Konaté (23-20, 12e). Une éclaircie de courte durée, puisqu'elle a été suivie d'un coup d'accélérateur mis par les locaux pour reprendre un matelas de dix unités. Écart aggravé par les Franciliens grâce au show Lamar Stevens, auteur d'un gros poster et de deux flèches à longue distance pour conclure la première mi-temps (53-38, 20e).

Au retour des vestiaires, contrairement à leur concurrent direct au maintien, Saint-Quentin (dimanche, 99-69), les Portelois n'ont pas attendu le dernier quart-temps pour imploser. Toujours aussi peu précautionneux avec le cuir, ils ont lâché l'affaire en défense, permettant aux Parisiens de trouver de bonnes positions derrière l'arc, et de sceller le destin de la rencontre avant même l'entame du dernier quart (77-54, 30e).

Après une dernière période anecdotique, qui a tout de même été l'occasion pour le jeune Christopher Ebunangombe (18 ans, 8 points) de se montrer, Paris a finit par logiquement s'imposer (118-80). Un succès important puisqu'il permet aux champions de France en titre de prendre la tête du championnat, avec un bilan de 8 victoires pour 2 défaites.

Le boxscore de la rencontre est ici.

Les réactions d'après-match :

Kenny Grant, coach du Portel : "On fait encore un match avec 27 balles perdues, et l'équipe adverse met 17 tirs à 3 points, donc il n'y a pas vraiment besoin de regarder le score, on sait qu'on ne peut pas gagner. Après, on savait à quoi s'attendre, sauf que c'est impossible de préparer ça sans le vivre au quotidien. On a même fait du 4 contre 5 à l'entraînement, mais ce n'était rien par rapport à cette équipe. Je suis quand même très fier de ce qu'on a fait, beaucoup de nos joueurs jouent malgré des pépins physiques. Je veux juste voir cette équipe au complet, mais le positif, c'est que plusieurs joueurs en profitent pour prendre de l'expérience. [...] Il faut être dans le moment, ne pas ressasser. Cette équipe de Paris fait ça très bien. J'ai bien aimé l'approche des jeunes par rapport à ça, de ne pas avoir peur de continuer à attaquer même après une erreur. J'ai aimé cette agressivité."

Francesco Tabellini, coach de Paris : "Le dernier match, Nadir a dû jouer plus que prévu en raison des fautes de Justin Robinson, et on s'est dit que c'était une bonne idée de le laisser au repos aujourd'hui. [...] Joël est une présence positive pour nous. Pour lui, l'adaptation à notre style de jeu n'est pas venue directement. Il s'est donné à fond depuis le début, il a bagarré, mais il est en train de réussir à s'adapter et de s'améliorer. Même il n'a pas encore atteint son top niveau, c'est un joueur dominant de Betclic Élite. C'est important pour nous d'avoir quelqu'un comme lui. [...] Lamar Stevens a fait un très bon match, je suis content pour lui, mais il continue de guérir de sa blessure (contractée en présaison, NDLR). Quant à Jared Rhoden, il continue de s'introduire dans notre système, ce n'est pas si facile. Ils devront être tous les deux pleinement investis et en bonne santé pour que l'on soit plus polyvalents avec eux. Cela devrait prendre au moins un mois de plus, mais je suis très confiant sur le fait qu'ils vont beaucoup aider."

Christopher Ebunangombe, arrière du Portel auteur de 8 points : "C'était un gros match face à une grosse équipe. On savait que ça n'allait pas être facile. Il y a eu des erreurs, il faut apprendre de ça et les corriger pour la prochaine fois. [...] La pression parisienne, c'est sûr que ça nous ralentit. C'est une expérience qu'il faut vivre, maintenant c'est fait et la prochaine fois on saura qu'il faut faire attention à ça. [...] Il faut continuer à travailler. On a trois gros matchs qui arrivent."

Ismaël Bako, pivot du Paris Basketball auteur de 8 points : "J'étais très étonné [de voir presque 5 000 fans dans la salle]. Parce que le match n'était initialement pas prévu pour ce soir, et ils sont beaucoup à être venu(e)s. Ça nous donne beaucoup d'énergie dès le début. Donc franchement je les remercie. [...] Si tu joues avec Paris, tu dois t'habituer à ce rythme, c'est ce qui fait la force de l'équipe, quand tu rentres, tu ne sens même pas que tu es en train de courir. [...] Il faut respecter l'adversaire, qu'on joue Le Portel ou le Real Madrid. Toutes les équipes qui nous affrontent peuvent nous battre. On doit tout donner à chaque match pour prouver qu'on mérite d'être dans ce club."

À l'Adidas Arena, Paris.

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