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ITW Yannis Morin (Roanne) : "D.J. Cooper nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes"

Yannis Morin © Tuan Nguyen

Elément-clé d'une Chorale de Roanne performante après une entame de championnat délicate, Yannis Morin réalise pour le moment la meilleure saison de sa carrière. Pour Basket Europe, le pivot de 30 ans revient sur ce premier tiers de saison, évoque sa grande forme actuelle et explique ce que l'arrivée de D.J. Cooper a changé pour son équipe.

Après une bonne première saison, vous avez choisi de rester à la Chorale cet été alors que vous disposiez d'une clause de départ. Qu'est ce qui a motivé cette décision ?
"Roanne m'a fait une offre avec un rôle encore plus important que l'année dernière, en me mettant au centre de l'équipe. Je ne voulais pas aller dans une équipe qui dispute une coupe d'Europe si l'on ne me proposait pas un rôle majeur. Cela se passait bien à Roanne et je ne voulais pas perdre cette confiance qui existait entre moi, le club et mes coéquipiers qui restaient. Je me sentais bien au club donc je me suis dit que le mieux était de rester ici.

Malgré sa progression au cours des dernières années et ses ambitions de top 8, votre club a connu un démarrage compliqué cette saison. Comment l'expliquez-vous ?
Déjà, on a beaucoup de joueurs qui n'ont qu'un ou deux ans d'expérience en Europe. Le coach a fait un recrutement relativement jeune cette année et cela s'est vu dès la première semaine de préparation. Il a fallu reprendre toutes les "bases" du basket européen pour que les gars s'adaptent. Ça a pris du temps mais aujourd'hui, on sent que ça commence à porter ses fruits.

"Les attentes du staff, de la direction et des fans étaient hautes, il a fallu garder la tête haute et redoubler d'efforts"

Dans un championnat plus dense que jamais et avec une saison à trois relégations, avez-vous ressenti une pression particulière après ce début de saison difficile ?
Oui, bien sûr ! Dès la présaison, la pression était déjà présente. On ne va pas se mentir, tout le monde attendait qu'on obtienne tout de suite des résultats pour se mettre à l'abri dans un premier temps. On a fait une très mauvaise présaison, ce qui a sans doute eu une influence sur notre début de saison. On n'avait pas de rythme, on n'arrivait pas à trouver les joueurs quand ils étaient ouverts, à jouer proprement. Dès le début, on sentait déjà que les gens commençaient à mettre en cause le recrutement réalisé par le coach et le staff.

Comment avez-vous géré cette situation délicate ?
Franchement, ça n'était pas évident. Semaine après semaine, on devait prendre sur nous et continuer de travailler. Les attentes du staff, de la direction et des fans étaient hautes, il a fallu garder la tête haute et redoubler d'efforts. C'est ce que le coach (Jean-Denys Choulet) nous a poussé à faire, on s'est énormément entrainé ces dernières semaines. Il disait que l'entrainement nous permettrait de gagner en confiance et aujourd'hui, je peux dire que cela s'est vérifié avec le temps. Il n'a pas douté de nous mais il nous a mis la pression pour que l'on réagisse. On a appris, on fait maintenant beaucoup moins d'erreurs et tout cela porte ses fruits.

Quel a été l'impact de l'arrivée de D.J. Cooper, sur le parquet et dans le vestiaire ?
Il nous a fortement aidés. On manquait d'organisation, d'un chef d'orchestre pour mettre en place le jeu. Il a endossé ce rôle comme il le fallait. Au niveau de l'osmose du groupe aussi, il a eu un grand rôle. Il n'a pas hésité à dire les choses en face à certains joueurs. Il a fait comprendre aux gars qu'il fallait se mettre à défendre, que le basket, ce n'est pas que de l'attaque. Certains ne communiquaient pas et D.J. a mis les points sur les "i" sur ce sujet avec nos nouveaux joueurs, qui ont compris que tout était plus simple quand on communique.

En tant que pivot, qu'est-ce que ça change pour vous de jouer avec un passeur de ce niveau ?
Je sais qu'il va essayer de me trouver dès que je serai dans une position avantageuse. Cela me permet de me concentrer un petit peu plus sur mon jeu, ce que je peux faire personnellement. L'équipe a besoin de moi en attaque et en défense mais je peux mieux me concentrer sur ce que j'ai à faire pour être efficace parce que D.J. va me donner la balle directement dans les mains. J'ai moins besoin de réfléchir et d'avoir un rôle d'organisateur dans l'équipe. Ça me donne plus de confiance et je sais que D.J. a aussi besoin d'avoir des joueurs en confiance autour de lui pour bien faire jouer les autres. Il a ce côté leadership qui booste tout le monde, moi le premier. Il nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.

"Cette saison, notre jeu est beaucoup plus homogène parce qu'il ne repose pas que sur un seul joueur"

La très belle performance du week-end dernier contre Paris (83-76) peut-elle être le déclic qui va véritablement lancer la saison de votre équipe ?
Sincèrement, je pense que oui. Mais cela ne veut pas dire grand chose avec un classement aussi serré, tout est encore à faire dans ce championnat. On a fait un exploit qui nous donne beaucoup de confiance mais par expérience, je vais pousser mes coéquipiers à redoubler d'efforts et à ne pas se satisfaire de cette victoire.

Vous qui étiez déjà au club l'an passé, quel regard portez-vous sur votre équipe actuelle par rapport à celle de la saison dernière ?
Elle est complètement différente. L'année dernière, on se reposait beaucoup sur les performances de Ronald March. Cette saison, les performances au scoring sont beaucoup plus réparties dans l'équipe. Notre jeu est différent, beaucoup plus homogène parce qu'il ne repose pas que sur un joueur.

Avec votre série de trois victoires, vous retrouvez une dynamique positive depuis quelques semaines. Quel est l'objectif du club pour cette saison 2023-24 ?
Pour l'instant, on prend les matches les uns après les autres et je pense que c'est une très bonne chose. Le classement est bien trop serré pour tenter de faire des prévisions. Il faut juste continuer d'avancer, voir semaine après semaine qui est notre prochain adversaire et travailler par rapport à cela.


Sur quoi pensez-vous devoir progresser pour passer un cap collectivement ?
C'est un ensemble de choses. Par exemple, en ce moment, je trouve que l'on est très maladroits à l'extérieur. En défense aussi, il y a encore beaucoup de choses à corriger. Encore une fois, c'est un ensemble mais on construit et on avance petit à petit.

Individuellement, vous réalisez l'une de vos meilleures saisons d'un point de vue statistique. Comment jugez-vous vos performances jusqu'ici ?
Je pense que je récolte les fruits de mes efforts, j'ai beaucoup travaillé pour arriver à ce niveau. Je sens que j'ai entamé le championnat avec une grande confiance. Déjà l'année dernière, la fin du championnat s'était plutôt bien passée pour moi. Je sens que j'ai vraiment mûri par rapport à mon jeu, mais je veux continuer et même être encore meilleur. J'ai beaucoup travaillé sur l'aspect mental. Avec mon niveau de confiance actuel, je pense que je joue le meilleur basket de ma carrière.

"Mon objectif ? Tout faire pour être le meilleur intérieur du championnat"

Au-delà de votre rôle-clé dans le système de Jean-Denys Choulet, vous considérez-vous comme un leader dans le vestiaire ?
Je pense être plus un leader par l'exemple qu'un leader dans le vestiaire. Quand je fais une action défensive, que je prends un gros rebond, ça va motiver tous mes coéquipiers à se donner autant et je pense que c'est aussi un atout pour mon équipe.

Actuellement, où vous placez-vous dans la hiérarchie des pivots en Betclic Elite ?
Je ne peux pas répondre précisément mais je pense faire partie des pivots les plus dominants cette année. Une saison, ça reste un marathon donc il faut confirmer. Mais ça me motive et me pousse à essayer d'être le meilleur match après match. Je vois ça comme une vraie compétition et j'aime ce challenge contre les autres intérieurs.

Quels sont vos objectifs personnels pour cette saison ?
Je me fixe des objectifs assez hauts et j'essaye de me donner les moyens d'y arriver. Personnellement, je veux tout faire pour être le meilleur intérieur du championnat. Il y a encore du boulot mais je pense pouvoir y arriver si je continue à bien travailler. Et à plus long terme, j'aimerais aussi jouer en Euroleague. Il faut toujours viser le plus haut possible et si d'autres y arrivent, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas le faire moi aussi."

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