Consultant NBA pour BeIN Sport depuis 2012, Jacques Monclar a une influence qui va bien au-delà des cabines de commentateurs dans le paysage du basket français. En tant que joueur par exemple, il remporte la Coupe des Coupes avec Limoges en 1988, quand les joueurs avaient bien plus de libertés qu'actuellement. Une époque révolue, qu'il compare à celle d'aujourd'hui pour First Team.
"Maintenant [les basketteurs], ils sont obligés de vivre chez eux, d'avoir d'autres vecteurs. Les réseaux sociaux, c'est impitoyable pour tous ces gens. Même moi je fais attention, tu ne peux plus faire ce qu'on faisait. C'était une autre époque. Mais quand je vois les Américains défiler pendant les parades, [ça me rappelle quand] nous on en avait fait une avec Limoges quand on fait le triplé en 1988. On ramène la Coupe des Coupes aux supporters et on défile en ville. Là, l'arrivée à l'aéroport de Limoges, c'était un truc de fou."
Pourtant, le basket est bien plus populaire de nos jours qu'il ne l'était à l'époque. Un gain en notoriété dû, en partie, à l'acquisition des droits de diffusion de la NBA par BeIN Sport, dont Monclar fait partie des consultants. Là-bas, il participe à la couverture de quasiment toutes les finales NBA sur place, dont le fameux match 7 de 2016, son meilleur souvenir en tant que consultant.
"Celui-là, il est au-dessus des autres. Le contre de LeBron [James], le panier de Kyrie [Irving]... Être mené 3-1, arriver à l'entraînement avec un t-shirt "The Undertaker", il a un gros short LeBron. Avec la suspension de Draymond Green en plus. Ce souvenir, il est superbe."
Plongé dans le basket des années 70 à aujourd'hui, Jacques Monclar a une vision bien particulière du futur de la discipline. Lui qui était un meneur, très axé sur la passe et le collectif, appréhende la dérive du sport vers des styles de jeu de plus en plus individualistes.
"Non seulement la qualité individuelle des joueurs est incroyable, mais il y en a de plus en plus. Michael Jordan affrontait des défenses horriblement plus dures que celle d'aujourd'hui, mais il y avait beaucoup moins de joueurs qui pouvaient s'élever à un niveau aussi haut. Mais c'est la limite du travail individuel qui a été instauré par Jordan et Kobe Bryant. Progresser individuellement c'est très bien, mais il ne faut pas le faire en se coupant des autres. C'est ce qui est en train de se passer."