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Kobe Bryant à propos des Etats-Unis: « Nous comprenons l’importance de laisser les égos de côté »

L’ancienne superstar de la NBA, Kobe Bryant, est l’ambassadeur de la Coupe du Monde 2019 en Chine dont le tirage au sort va avoir lieu ce samedi à partir de 11h30. La FIBA l’a interviewé quelques heures auparavant.

L’ancienne superstar de la NBA, Kobe Bryant, est l’ambassadeur de la Coupe du Monde 2019 en Chine dont le tirage au sort va avoir lieu ce samedi à partir de 11h30. La FIBA l’a interviewé quelques heures auparavant.

Qu’est-ce que ça vous fait d’être de retour en Chine ?
C’est génial d’être de nouveau là. J’essaie de revenir chaque été, mais cette fois, c’est un peu plus spécial grâce à la FIBA et à mon rôle d’ambassadeur, ce que cela représente. C’est excitant.

Vous avez toujours été très populaire en Chine. Pourquoi ?
Je ne sais pas. J’ai commencé à venir ici assez tôt. C’était peut-être en 1997 ou 1998, avant que les gens ne comprennent le potentiel de ce marché. J’étais juste venu parce qu’ils étaient passionnés par le basket. L’engouement auprès des jeunes était très grand et je participais à des cliniques. C’est devenu de plus en plus populaire, et nous voilà ici aujourd’hui. Mais à l’origine, c’était juste parce que les enfants pratiquaient le basket avec beaucoup de plaisir.

Vous dites que le basket n’a jamais cessé de gagner en popularité ici. Qu’est-ce que l’organisation de cette Coupe du Monde en Chine représente ?
C’est énorme. C’est une fantastique preuve du développement de ce pays et de l’essor de notre sport en Chine.

Il semble raisonnable de dire que les USA seront les favoris. Pensez-vous qu’il y a des équipes qui peuvent les mettre en difficulté ?
Oui, je le pense, mais la période de préparation sera courte, donc il faut regarder les équipes qui réalisent d’habitude de bons tournois ou celles qui ont des joueurs qui se connaissent depuis qu’ils ont 9, 10 ou 11 ans et qui ont grandi en clubs ensemble. Il y a vraiment peu de temps pour trouver le bon équilibre. Les USA sont toujours performants, car les gars se connaissent assez bien, et comme nous avons perdu il y a quelques années, nous comprenons l’importance de laisser les égos de côté et de jouer de manière collective. Ceci dit, les USA seront durs à battre, mais certaines équipes sauront peut-être saisir leur chance.

Pour vous, comment se passait la transition entre un environnement de franchise et un environnement international ? Vous avez mentionné le fait qu’il n’y a que peu de temps pour trouver des automatismes avec ses coéquipiers.
J’ai dû faire pas mal de recherches. Comme joueur NBA, tu fais l’erreur de penser que si un joueur international est vraiment bon, il sera présent en NBA et donc que tu le connaitras forcément. Mais j’ai prévenu les gars pour leur dire que ce n’était pas vrai. Il y a plein de joueurs qui mériteraient de jouer en NBA, mais qui ont choisi de ne pas tenter l’aventure aux USA. Tu ne sais rien d’eux, mais eux, ils savent tout de toi, parce qu’ils te voient jouer tous les soirs. Nous ne sommes pas avantagés, il m’a donc fallu beaucoup lire au sujet de ces joueurs et étudier leur jeu. Et ensuite, tu visionnes des vidéos et tu te dis ‘Mon Dieu ! Il faut le drafter chez nous !’.

Vous dites que de nombreux joueurs internationaux auraient leur place en NBA. Est-ce qu’il y en a que vous auriez aimé avoir comme coéquipier(s) lors de vos années passées aux Lakers ?
Et bien, il y a un gars contre qui j’ai joué que j’aurais bien voulu avoir dans mon équipe. Son nom est (Dimitris) Diamantidis, de Grèce. J’aurais adoré jouer à ses côtés. Sa taille et son gabarit. ses aptitudes défensives, j’aurais beaucoup aimé évoluer avec un gars comme lui à l’aile, qui aurait pu harceler les petits distributeurs.

Y a-t-il des joueurs que vous vous réjouissez de voir à l’œuvre à la Coupe du Monde ?
Au niveau des équipes, l’Australie présente un effectif intéressant, elle est très talentueuse et je suis impatient de voir comment ces joueurs talentueux joueront ensemble.

Vous avez une fois dit que votre coéquipier aux Lakers Pau Gasol était votre frère. Il figure au 7e rang du classement des meilleurs marqueurs de la Coupe du Monde et il pourrait se glisser dans le Top 5 s’il joue proche de son niveau en Chine.
Ce serait un grand honneur. Il est tellement passionné par son équipe nationale et comme je l’ai dit, lui et ses coéquipiers se connaissent depuis très longtemps. Ils ont grandi ensemble. À titre personnel, je sais que cela signifierait beaucoup pour lui. Comme son frère, son ami, ceci voudrait dire encore plus pour moi. Ce serait un formidable accomplissement.

Vous avez grandi dans un environnement différent de celui de la plupart des joueurs NBA, en Italie. Pensez-vous que cela a été pour vous un avantage au moment d’arriver dans la ligue ?
Cela m’a en fait donné un énorme avantage, parce que quand j’ai fait mes gammes en Europe, j’ai vraiment appris les fondamentaux. Je n’apprenais pas à passer la balle entre les jambes ou derrière le dos. J’apprenais juste des trucs tactiques, comme me déplacer sans ballon ou réaliser la bonne passe, main gauche, main droite. Comment utiliser la planche sur certains tirs. Comment me servir des écrans – que des aspects tactiques. Nous étions chanceux de jouer un match par semaine. Vraiment chanceux. Je pense que cela m’a donné un très grand avantage quand je suis revenu aux USA, car les autres enfants ne savaient pas faire ça. Et ces sont des choses que vous ne pouvez pas apprendre en un jour ou en une semaine. Il faut passer beaucoup de temps à les faire pour les assimiler, tandis que de passer le ballon entre les jambes ou dans le dos peut s’acquérir en une semaine.

Vous souvenez-vous d’avoir regardé du basket international ?
J’ai grandi avec. À l’époque de mon séjour en Italie, le championnat national était peut-être la meilleure ligue étrangère du monde, et il y avait là-bas de nombreux excellents joueurs, des Italiens et des internationaux. Je voyais tous les soirs du basket de premier plan.

Avez-vous des souvenirs de matchs des USA durant cette période-là ?
Mon premier souvenir avec les USA remonte aux JO de 1984, quand notre sélection universitaire avait joué 3 ou 4 matchs contre des talents NBA. C’est mon tout premier souvenir d’un match des USA, et il y avait un gars qui s’appelait Michael Jordan et qui dominait les NBA All-Stars. C’était plutôt sympa à regarder.

Les joueurs NBA ont fait leur première apparition à la Coupe du Monde en 1994. Qu’est-ce qui vous a le plus frappé quant au potentiel du basket international à ce moment-là ?
Pour moi, il n’a jamais fait l’ombre d’un doute que le futur de notre sport passerait par le basket international. Je l’ai tout de suite compris en grandissant. J’ai vu la passion suscité par le sport, ce n’était donc pour moi qu’une question de temps.

Qui mettriez-vous dans votre “5 majeur” américain idéal ?
Je prendrais Magic Johnson, Michael Jordan, Larry Bird, Hakeem Olajuwon et Kareem Abdul-Jabbar.

Comment vous sentez-vous à la veille de ce tirage au sort ? En avez-vous déjà fait un auparavant ?
En fait, non. J’aimerais dire que je suis nerveux, mais ce n’est pas le cas. Tout ira très bien.

Photo: FIBA

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