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La Chine, l’Eldorado du XXIe siècle

Le site Hoopshyde consacre un long dossier à la Chine. Il faut dire que le pays le plus peuplé de la terre est devenu une sorte d’Eldorado pour les basketteurs américains et quelques européens. Edwin Jackson y a fait un passage la saison dernière (24 matches aux Guangdong Tigers).

Le site Hoopshyde consacre un long dossier à la Chine. Il faut dire que le pays le plus peuplé de la terre est devenu une sorte d’Eldorado pour les basketteurs américains et quelques européens. Edwin Jackson y a fait un passage la saison dernière (24 matches aux Guangdong Tigers).

Gilbert Arenas, Steve Francis, Stephon Marbury, Tracy McGrady et Metta World Peace ont ainsi joué tour à tour en CBA, la ligue chinoise, qui recense cette année d’autres anciens NBAers, Brandon Bass, Jimmer Fredette, le Lituanien Donatas Motiejunas, Andrew Nicholson, l’Argentin Luis Scola, Marreese Speights, et encore Jason Thompson.

C’est bien entendu l’argent qui attire les joueurs comme le miel les oursons. Ainsi Norris Cole a signé un contrat de 5 millions de dollars en 2016 avec les Shandong Golden Stars alors que Dwyane Wade s’est vu proposer 25 millions sur trois ans mais a préféré rester au Miami Heat.

Jimmer Fredette (1,90m, 29 ans) des Shanghai Sharks, qui accompli sa troisième saison sur place avec des moyennes à chaque fois supérieures à 37 points, reçoit quantité de coups de fil de potes qui se renseignent sur les possibilités de cet immense marché asiatique.

« Cela se produit tout le temps. SMS, Instagram, Twitter… Beaucoup de gars veulent savoir comment se rendre en Chine. J’essaie de les aider à trouver un agent chinois car ils ne vous parleront pas si vous n’en avez pas… La Chine est un endroit formidable. Je pense que c’était la meilleure chose qui puisse m’arriver. «

A Hoophyde, un agent confirme que les joueurs sont désormais enclin à aller dans l’Empire du Milieu.

« Si vous parlez à des joueurs qui ne sont pas dans la NBA, le premier choix de chaque joueur est la Chine. Il y a beaucoup de joueurs qui font sept chiffres en Chine (NDLR : au moins 1 million de dollars). « Même les plus petites transactions sont solides, payant au moins 300 000 $ après impôts. C’est aussi une saison relativement courte par rapport aux autres ligues. La saison de l’Euroleague dure de neuf à dix mois, mais la saison de l’ABC est plus proche de six ou sept mois. À la fin de la saison de CBA, les joueurs peuvent essayer de rejoindre une équipe de la NBA pour le reste de la saison. C’est attrayant pour plusieurs raisons. »

Pour négocier avec les clubs chinois, les agents américains ont la nécessité d’avoir sur place des représentants ou du moins des traducteurs ou des personnes parlant anglais au sein du club.

« La Chine est un très grand pays et il est très différent des pays occidentaux », déclare l’agent Matt Beyer. «La barrière de la langue et le contexte culturel sont également importants. Parfois, les mots que vous dites ne donnent pas le sens. Si vous êtes un agent qui veut s’implanter sur le marché chinois, vous voudrez probablement que l’on ait quelqu’un qui collabore avec vous et qui puisse établir une relation avec le club et vous aider également à naviguer dans le contexte culturel. Une chose que j’ai remarquée ces dernières années, c’est que presque tout le monde semble parler anglais. Un contrat en Chine compte 50 pages car il est écrit en chinois et en anglais. Nous avons une clause stipulant que la partie anglaise du contrat remplace la partie chinoise. Ainsi, en cas de conflit, la partie anglaise prévaudra. «

Beaucoup de joueurs profitent des bonus qui sont monnaies courantes dans les contrats.

« Certains gars sont vraiment obsédés par ces bonus », témoigne un agent à HoopsHype. «Je veux dire, c’est logique. Supposons qu’un gars gagne 1 million de dollars, puis que son équipe lui verse 200 $ pour chaque rebond offensif qu’il récupère, ce qui explique la manière dont certaines équipes structurent leurs bonus. S’il joue 40 matchs et remporte cinq rebonds offensifs à chaque match, il gagne 40 000 $ supplémentaires. Les gars s’y mettent vraiment. »

Hum. Pas sûr que ça soit probant pour le collectif.

Les conditions d’accueil sont également excellentes : hôtels cinq étoiles, généralement un chauffeur qui fait office d’interprète et qui s’occupe de tâches multiples. Des billets d’avion sont offerts aux membres de la famille. Un chef cuisinier prépare les trois repas de la journée. Gratuitement. De plus certaines équipes offrent 1 500 dollars pour les repas pris au restaurant.

La mission numéro un des Américains : marquer des points, un peu comme en France lors des premières années après le débarquement massif de 1968. C’est ainsi que 9 joueurs sont à plus de 30 points par match. Pierre Jackson atteint les 43 points en moyenne ! L’ancien Manceau Taylor Rochestie en est à 32,7. Il y a certains soirs des cartons qui démontrent que la défense n’est pas dans l’ADN des Chinois. Seulement, si le joueur n’est pas capable de mitrailler à tout va, il ne fait pas long feu.

«Il y a tellement de pression sur ces joueurs », confirme un agent. « Chaque année, nous voyons d’anciens joueurs de la NBA se rendre en Chine, se démener, puis être coupés. Il y a actuellement pas mal de joueurs en NBA qui ne seraient pas à l’aise en Chine car ils veulent que vous fassiez des statistiques folles et que vous jouiez dans un certain style de basket-ball pour y réussir. La plupart des gars en NBA et des grands défenseurs ne resteront pas longtemps en Chine. «

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