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La double vie d’Amel Bouderra, joueuse et directrice sportive à Charleville

C’est un moteur à son poste, meneuse de jeu. C’est un roc, une joueuse inoxydable qui va repartir pour une treizième saison de rang à la tête de Charleville-Mézières, désormais installés dans les clubs solides de LFB (jamais en dessous de la 7e place depuis 2015-16). Amel Bouderra (1,63m, 33 ans) va

C’est un moteur à son poste, meneuse de jeu. C’est un roc, une joueuse inoxydable qui va repartir pour une treizième saison de rang à la tête de Charleville-Mézières, désormais installés dans les clubs solides de LFB (jamais en dessous de la 7e place depuis 2015-16). Amel Bouderra (1,63m, 33 ans) va toujours de l’avant.

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Celle qui est depuis novembre 2021, la deuxième meilleure passeuse de Ligue Féminine de tous les temps (derrière Céline Dumerc) va repartir pour une saison hors du commun. Puisqu’elle est devenue depuis cet été, la directrice sportive du club carolo, et va mener de front sa saison de joueuse pro et ses nouvelles responsabilités. C’est un cas unique. Amel Bouderra nous en a dit plus, sur cette double vie,  lors de l’ouverture de la saison féminine.

Vous repartez pour une treizième saison avec les Flammes Carolo, quels sont les objectifs cette saison ?
Au niveau des ambitions, l’équipe a été renouvelée à 90 % puisqu’il n’y a que moi qui suis restée cette année. On sait qu’on ne sera pas prêtes avant fin novembre, je pense, il faut du temps pour assimiler tous ces changements (NDLR : les Flammes ont perdu leurs deux premiers matches de championnat). Mais après l’équipe vit bien. Elle va manquer un peu d’expérience, car il y a des joueuses qui n’ont jamais connu le championnat de France. C’est un peu nouveau pour elles ; il faudra être patientes, prendre la mesure du groupe et du championnat. Mais je crois que le plus important, ça va être de prendre du plaisir, et de trouver une cohésion d’équipe. On avait déjà eu un gros renouvellement après la saison 2014-15, ce qui nous avait plutôt pas mal réussi, un renouveau c’est aussi sympathique, c’est une remise en question, la découverte de nouvelles personnes, d’un nouveau style de jeu. Pour le moment, ça  se passe plutôt bien.

N’est-ce pas un peu fatiguant de se dire que le haut du podium va forcément être trusté par les gros, Bourges et Lyon ?
Non, on ne se dit pas que c’est forcément injouable. On est très réalistes, on sait que les plus gros budgets, les plus grandes joueuses sont dans ces clubs-là, et que ça devrait jouer un très beau et très bon basket. Mais moi, je vois pour Charleville, et Villeneuve aussi l’an dernier, on est des équipes qui ont prouvé qu’elles étaient capables de titiller le premier, le deuxième. Je pense qu’une saison c’est toujours assez long pour offrir des opportunités, dans l’intensité ça va être quelque chose, et tout ça nous fait dire que oui, ça ne va pas être facile, mais on essaye surtout de se concentrer sur nous, sur ce qu’on est capable de faire. Et je trouve ça plutôt « challengeant » d’aller chercher les gros, d’essayer de faire des coups. On ne va pas se mentir, en LFB aujourd’hui, il n’y a plus de Petit Poucet, capable de tout renverser, mais se dire qu’il faut aller battre Bourges, l’ASVEL, ça reste un objectif en soi.

Et vous, quels objectifs poursuivez-vous ? Vous êtes resté sur le bord du chemin en équipe de France et avec Charleville, qu’espérez-vous cette saison ?
L’équipe de France, j’ai été au bord. Là, je n’ai plus aucun objectif avec la sélection, et ça me va très bien de les regarder jouer à la télé, c’est aussi du plaisir. Plus personnellement, j’avais passé il y a quelques années un diplôme à l’université Claude Bernard, à Villeurbanne. C’est un diplôme pour devenir directeur sportif. Les choses ont fait que la personne qui occupait ce poste au club, a dû partir pour des raisons familiales. Donc, depuis cet été, c’est moi la nouvelle directrice sportive.

En restant joueuse ? C’est compatible ?
Oui. C’est spécial, effectivement. Mais le deal était simple avec le club : je m’occupe de tout, sauf de la partie professionnelle. C’est-à-dire que je m’occupe de tout le centre de formation, de toute la partie « asso », donc ça va du micro basket aux Seniors Région. Voilà. C’est top, c’est ce que je voulais, c’est ce qui était prévu pour mon après-carrière. J’ai déjà un pied dedans, et c’est beaucoup de boulot.

Ce n’est pas trop problématique, côté organisation ?
Alors oui, il faut beaucoup d’organisation. Car c’est quand même assez intense, avec la vie de joueuse pro à côté, les entraînements, les matches. Mais j’anticipe énormément. Cet été, je n’ai quasiment pas pris de vacances, et même sur mes quelques jours « off », j’ai bossé. J’ai anticipé pour que l’essentiel soit déjà mis en place le jour où ma saison commence. Pour que ce soit bien géré. Alors oui, ça fait du travail, mais c’est un super challenge. Et je trouve que c’est une superbe opportunité d’avoir un club comme ça, qui me fait confiance, c’est motivant.

Cela vous donne-t-il un autre regard sur le basket, sur votre sport ?
Oui et non. J’ai toujours eu du recul par rapport à mon statut de joueuse pro, dans la mesure où je me suis toujours intéressée à la jeunesse, à la formation, j’ai toujours eu envie d’aider, de m’investir dans ce genre de choses. Et en fait, ça me permet surtout de pouvoir enfin mettre ma patte dans ces projets là, avec ma façon de voir les choses. Dans l’éducation par exemple. On parle toujours aux jeunes par exemple, du double projet scolaire et basket. Et moi, je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette vision. Pour moi, on doit parler d’un triple projet : le basket, l’école, mais c’est la femme aussi.

C’est un sujet qui vous tient à cœur…
Je trouve que c’est hyper important, parce que c’est un âge où on se découvre, où on a les premiers amours, les premières déceptions, l’éloignement avec les parents. C’est aussi une éducation à transmettre, que d’aider ces jeunes filles, ces jeunes joueuses à découvrir le monde extérieur. Je suis énormément investie dans les associations, avec notre cellule sociétale « Cœurs de femmes ». Je fais partie de ceux qui sont à l’origine de ce projet, et j’incite les jeunes à donner de leur temps, dans du bénévolat, des actions. Par exemple, elles ont couru pour aider à la lutte contre le cancer du sein, j’essaye de les sensibiliser, de les ouvrir au fait qu’il y a autre chose dans la vie que l’école ou le basket.

Vous êtes aussi moteur sur le terrain qu’en dehors. C’est votre personnalité qui veut ça ?
Oui, en tout cas j’essaye de l’être. Ce sont des valeurs qu’on m’a inculquées. Que je me suis toujours efforcée de suivre, et j’essaye de les transmettre.

Comment jugez-vous alors aujourd’hui la progression du basket féminin français, la LFB qui paraît de mieux en mieux structurée ?
Oui, j’ai fait ma première saison, mon premier Open (compétition qui marquait le lancement de la saison féminine) à Strasbourg, j’avais quinze ans. Ça remonte… Je crois qu’avec Strasbourg, pour mon premier match, on avait dû jouer contre Tarbes qui était champion de France, on avait dû se prendre 30 points, on avait été inexistantes. J’ai envie de dire qu’aujourd’hui, le niveau s’est resserré, que ce genre de résultat est de plus en plus rare. Maintenant, tout le monde se titille, tout le monde peut rivaliser sur un match. Et on arrive aussi à recruter des joueuses qu’on ne pouvait pas avoir en France avant. Isabelle Yacoubou l’an passé, Sandrine Gruda, Gaby Williams… Alors oui, on peut dire merci Tony (NDLR : Parker, président de Lyon LDLC ASVEL féminin), mais le fait est que de bonnes joueuses viennent aujourd’hui en LFB. Elles peuvent gagner de l’argent ailleurs, mais elles connaissent la structuration du championnat, le système français, le niveau de compétition. A Charleville, par exemple, les étrangères sont les premières à me dire que le championnat français, c’est costaud, c’est dur. Et elles sont venues pour ça. Et moi je suis très fière de faire partie de cette ligue, de participer à cette évolution.

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Celle qui est depuis novembre 2021, la deuxième meilleure passeuse de Ligue Féminine de tous les temps (derrière Céline Dumerc) va repartir pour une saison hors du commun. Puisqu’elle est devenue depuis cet été, la directrice sportive du club carolo, et va mener de front sa saison de joueuse pro et ses nouvelles responsabilités. C’est un cas unique. Amel Bouderra nous en a dit plus, sur cette double vie,  lors de l’ouverture de la saison féminine.

Vous repartez pour une treizième saison avec les Flammes Carolo, quels sont les objectifs cette saison ?
Au niveau des ambitions, l’équipe a été renouvelée à 90 % puisqu’il n’y a que moi qui suis restée cette année. On sait qu’on ne sera pas prêtes avant fin novembre, je pense, il faut du temps pour assimiler tous ces changements (NDLR : les Flammes ont perdu leurs deux premiers matches de championnat). Mais après l’équipe vit bien. Elle va manquer un peu d’expérience, car il y a des joueuses qui n’ont jamais connu le championnat de France. C’est un peu nouveau pour elles ; il faudra être patientes, prendre la mesure du groupe et du championnat. Mais je crois que le plus important, ça va être de…

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Photo : FIBA

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