Daniil Kasatkin, 26 ans, a été arrêté à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle le 21 juin à la demande de Washington, qui le soupçonne de participer à un réseau de hackers qui utilise des rançongiciels contre des entreprises et des agences fédérales américaines. L’ancien étudiant de Mountain Mission School et Penn State nie en bloc. Dans une interview accordée au journal Kommersant, il raconte son arrestation :
"J'ai pris l'avion pour Paris avec ma fiancée Anya. Nous descendions de l'avion de bonne humeur, nous attendant à découvrir un Paris aussi magnifique au plus vite. Mais en descendant de l'avion, nous avons vu des policiers contrôler les passeports de tous les passagers. Nous avons calmement remis nos documents, pensant qu'il s'agissait d'une formalité. Dès que les policiers ont vu mon passeport, ils m'ont pris à part, ne me laissant même pas dire au revoir à Anya. Ils m'ont immédiatement fouillé, menotté, mis dans une voiture et conduit au commissariat le plus proche. Les menottes étaient si serrées que les bleus ont persisté une semaine. Au commissariat, ils m'ont informé que j'étais détenu à la demande d'un « autre pays » et m'ont placé dans une cellule. Il n'y avait qu'un trou dans le sol et un matelas."
Le parquet de Paris a indiqué à l'agence russe TASS que la partie américaine n'avait toujours pas fourni les documents nécessaires à l'extradition du basketteur vers les États-Unis, et Daniil Kasatkin se plaint des conditions de détention.
"C'est bien sûr la première prison que je vois en vrai. La prison de Fresnes est l'une des plus anciennes de France. À mon avis, les conditions de détention y sont épouvantables. Je suis sûr qu'il existe des prisons pires dans le monde. Je n'ai aucun point de comparaison. Cependant, on me dit ici que cet établissement est l'un des pires de France. Il est difficile de décrire brièvement toutes les conditions de détention. Un voisin, un Américain d'origine coréenne, a emménagé dans ma cellule. Il a apporté une chaise, un câble téléphonique fonctionnel et des produits d'entretien. Grâce à cela, mes conditions se sont améliorées ces derniers jours. Auparavant, pendant 25 jours, il n'y avait pas de chaise dans ma cellule. Je mangeais debout. Le téléphone ne fonctionnait pas, il n'y avait pas de produits d'entretien. Je vivais dans des conditions d'insalubrité totale. J'ai eu beau écrire aux autorités pénitentiaires, aucune réponse ni tentative de résolution n'a été apportée. Heureusement, avec l'arrivée de mon ami, les conditions se sont améliorées. ».
Le joueur russe déplore que les autorités pénitentiaires n'ont pas donné suite à ses plaintes et il considère qu'il n'est pas nourri suffisamment pour un athlète, mais il s'efforce d'entretenir sa musculature.
« En prison, on me nourrit deux fois par jour. Ce n'est pas suffisant pour un corps d'athlète. La nourriture est pauvre en protéines. Même avec un entraînement quotidien, il est difficile de maintenir mes muscles. Je fais de mon mieux et je m'entraîne tous les jours. Je marche une fois par jour, pendant environ une heure et demie. L'aire de marche est une simple « boîte » d'environ dix mètres de long sur six de large. Il n'y a qu'un banc. Je n'ai pas encore eu besoin de soins médicaux. Peut-être qu'il y en a, mais je ne sais pas. »
