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Le point sur la Jeep Élite par club : le difficile démarrage de Nanterre

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancie

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien coach de Jeep Élite aujourd’hui consultant pour la chaîne L’Équipe. Aujourd’hui, Nanterre.

Photo d’ouverture : Alpha Kaba et Tyler Stone – Crédit : Nanterre – Claire Macel

S’il est un club qui n’a pas connu un début de saison en douceur, c’est bien Nanterre. Sévèrement touché par le coronavirus, notamment au niveau du staff technique, le club de la préfecture des Hauts-de-Seine a également dû ajuster son effectif suite à diverses péripéties. De quoi expliquer les résultats mi-figue mi-raisin de ces premières semaines de compétition. Et laisser penser que Nanterre 92 pourra viser le haut de tableau une fois le roster stabilisé.

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Où en sont-ils ?

En championnat : 3 victoires-2 défaites

Nanterre a démarré sa saison en championnat par une défaite à domicile face à Bourg-en-Bresse (82-95), venu en Île-de-France démontrer que la curiosité que son recrutement suscitait n’était pas vaine. Le club de Pascal Donnadieu s’est ensuite repris en dominant Limoges, Champagne Basket (les deux à l’extérieur) et Strasbourg (à domicile), en montrant l’habituel visage offensif de l’équipe et en resserrant les boulons en défense (jamais plus de 80 points encaissés par match). Mais les artilleurs nanterriens se sont ensuite cassé les dents sur la défense des voisins de Boulogne-Levallois, s’inclinant 73-67. Rien de terrible, sachant que Nanterre évoluait sans le décevant Dwight Buycks, déjà reparti, soit avec seulement 8 joueurs professionnels (plus deux Espoirs, dont Victor Wembanyama). S’il est contrasté, le début de saison de Jeep Élite de Nanterre 92 ne peut donc être qualifié de décevant. Il faut juste espérer que le club puisse recruter un remplaçant à Buycks, travailler sereinement et se préparer pour la reprise de la compétition. Il aura alors les cartes en main pour viser les playoffs et bien figurer en haut de tableau.

Brian Conklin – Photo : Nanterre – Claire Macel

Eurocup : 3 victoires-4 défaites

Après un premier match encourageant, achevé sur une victoire contre le Cedevita Olimpija Ljubljana (80-76), Nanterre a connu une dure période en octobre, enchaînant les défaites (4 de suite), la plupart du temps en connaissant un dernier quart-temps très négatif alors que l’équipe avait jusqu’alors concurrencé son adversaire. La dernière de ces défaites, à Ljubljana (75-63) s’explique pour sa part par l’obligation pour le club de jouer avec seulement cinq professionnels et trois Espoirs, le reste de l’équipe, ainsi que Pascal Donnadieu et son assistant Philippe Da Silva, étant sur le flanc pour cause de contamination au coronavirus… Le club s’est ensuite repris, avec toutes ses forces vives d’aplomb (hormis Dwight Buycks coupé) pour l’emporter face à Gran Canaria puis sur le parquet du premier de la poule, Trente. Il reste trois matchs à Nanterre, dont deux face à des Turcs de Bursaspor déjà éliminés (bilan de 0-6), pour se qualifier pour le Top 16, une tâche tout à fait dans les cordes des Nanterriens.

Tyler Stone – Photo : Trento – Eurocup

Dans l’effectif

Nanterre n’a pas connu une préparation facile. Mi-septembre, Lucas Dussoulier se rompait les ligaments croisés du genou : out pour la saison, il voyait ses premiers pas en Jeep Élite remis à plus tard… Il était remplacé par Johnny Berhanemeskel, vu à son avantage avec Boulazac la saison précédente, mais plus un arrière qu’un ailier tel que le pauvre Dussoulier. En outre, Nanterre a payé un lourd tribut au coronavirus. Du côté des joueurs, les premiers cas se sont déclarés fin août et fin octobre, ils étaient au moins trois touchés. Pis, Pascal Donnadieu a été sévèrement malade pendant plus de trois semaines alors que dans le même temps son assistant Philippe Da Silva était contaminé. Et quand ce dernier a été rétabli, c’est l’autre assistant, Franck Le Goff, et le préparateur physique, Vincent Dziagwa, qui ont dû se mettre en retrait pour les mêmes raisons ! Enfin, dans un autre registre, Nanterre s’est séparé d’un Dwight Buycks qui n’avait plus grand-chose du MVP 2013 qu’il avait été avec Gravelines-Dunkerque… Et, pour l’instant, le club n’a pas encore annoncé le nom de son successeur.

Chris Warren – Photo : Nanterre – Claire Macel
Quels sont les joueurs en vue ?

La révélation : Isaïa Cordinier

Pour le fils du handballeur médaillé mondial Stéphane Cordinier, cette saison, plus que celle d’une « révélation » (on connaît le talent du natif de Créteil depuis plusieurs années), est vraiment celle de la confirmation. Statistiquement parlant, le début de cet exercice est quasiment une copie conforme de ce que l’ancien Antibois (1,96 m, 23 ans) a réalisé en 2019-20 : 14,4 points et 16,4 d’évaluation contre 14,4 pts et 16,2 d’éval l’an passé. Moins adroit (42,6 % aux tirs contre 50,9 %), le puissant arrière compense par une plus grande activité au rebond (6,2 contre 4,7) et au contre (1,0 contre 0,8). Une polyvalence qui lui a valu d’être sélectionné pour les fenêtres de qualification à l’Euro 2021, où il a notamment réussi un match à 9 rebonds. Un atout essentiel dans le jeu nanterrien.

Isaïa Cordinier – Photo : Nanterre – Claire Macel

Les satisfactions

S’il n’est pas toujours fructueux de revenir sur les « lieux de son crime », l’échec de Dwight Buycks en est une preuve, Chris Warren (1,78 m, 31 ans) prouve qu’une nouvelle aventure avec une équipe pour laquelle on a déjà joué à deux époques différentes (2012-13 puis 2016-17) peut être bénéfique. Au point que le meneur réussit pour l’instant sa meilleure saison statistique ! 17,2 pts (56,4 % aux tirs dont 50,0 % à trois-points), 3,4 passes, 16,8 d’éval. Dans une moindre mesure, Brian Conklin (1,98 m, 31 ans), déjà coéquipier de Chris Warren en 2016, réussit à hausser son niveau pour son deuxième contrat nanterrien : 9,6 pts (54,5 % aux tirs), 5,0 rbds, 12,0 d’éval, l’intérieur rouquin a haussé le ton à tous les niveaux. Pour sa part, Tyler Stone (2,03 m, 29 ans) en est à sa première expérience nanterrienne, assumant bien sa réputation de scoreur même s’il a pour le moment du mal à trouver la mire : 11,2 pts (39,2 % aux tirs dont 25,9 % à trois-points), 5,2 rbds, 9,4 d’éval. Damien Bouquet (1,96 m, 26 ans) en est lui à sa deuxième saison alto-séquanaise. Et si ses stats n’ont quasiment pas évolué (4,0 pts contre 4,6, 6,2 d’éval contre 6,4), ce n’est pas tellement sur ce critère qu’il faut juger de l’importance du natif de Beaune dans le dispositif de Pascal Donnadieu, mais sur le temps de jeu qui lui est dévolu : 22,6 mn/match cette saison contre 18,9 la précédente. L’exemple typique du joueur de l’ombre, facilitateur, défenseur, indispensable rouage au bon fonctionnement d’un collectif.

Damien Bouquet – Photo : Nanterre – Claire Macel

Enfin, au rang des (très grandes) satisfactions, il y a bien évidemment Victor Wembanyama (2,20 m, 16 ans). En deux matchs, il a prouvé ne plus rien avoir à faire avec les Espoirs (15,5 pts, 16,0 rbds, 5,5 contres, 2,0 pds, 2,5 ints, 32,5 d’éval). Et en un seul avec le Pôle France que la NM1 était trop petite pour lui : 22 pts, 10 rbds, 7 ctrs, 32 d’éval. C’est donc en Jeep Élite et en Eurocup que le jeune intérieur rencontre une opposition à sa mesure – et c’est aussi à ce niveau qu’il peut juger du travail qu’il lui reste à accomplir. Bien qu’encore très frêle (pas sûr qu’il dépasse les 100 kg…), le phénomène a déjà montré qu’il pouvait rivaliser avec des intérieurs de Jeep Élite, même s’il souffre forcément en défense face à des joueurs bien plus physiques que lui. Mais sa sortie à Boulogne-Levallois lui a permis de montrer de belles choses : 6 pts (1/2 au tir), 6 rbds, 2 ctrs, 12 d’éval en 16 mn. Une performance équivalente à celle réussie à Ljubljana face au Cedevita Olimpija : en 17 mn, il a marqué 5 pts (2/3 aux tirs dont 1/2 à trois-points), et complété avec 6 rbds, 2 pds, 4 ctrs et 12 d’éval ! Bien sûr, il n’est pas toujours à ce niveau, terminant à 0 pt (0/2 aux tirs), 1 balle perdue et -4 d’éval à Gran Canaria. Mais nul n’est régulier et déjà parfait à 16 ans !

Victor Wembanyama – Photo : Euroleague – Robertas Eismontas
Quels sont les joueurs en difficulté ?

La déception : Johnny Berhanemeskel

Appelé un peu au pied levé pour remplacer Lucas Dussoulier out pour la saison, l’arrière érythréen (1,88 m, 28 ans) a connu bien des soucis pour s’insérer dans le collectif nanterrien. Lui qui la saison dernière avait séduit à Boulazac en l’espace de 8 matchs (14,4 pts à 58,8 % aux tirs dont 51,2 % à trois-points, 13,4 d’éval) est en grandes difficultés dans les Hauts-de-Seine. En Jeep Élite, il ne produit que 4,2 pts (32,1 % aux tirs dont 7,7 % (!) à trois-points) et 2,6 d’éval, ne faisant guère mieux en Eurocup : 4,8 pts (28,6 % à deux-points, 53,3 % à trois-points), 4,5 d’éval. Résultat : il ne passe qu’entre 12 et 14 mn par match sur le parquet. Pascal Donnadieu attend certainement de lui qu’il retrouve la confiance qui l’habitait la saison passée dans le Périgord. Et qu’il en montre bien plus qu’actuellement…

Johnny Berhanemeskel – Photo : Nanterre – Hélène Brasseur

On en attend plus

Ivan Février (2,04 m, 21 ans) a fait le court trajet de Levallois à Nanterre afin de gagner en responsabilités, arrivant dans un collectif où son jeu devrait a priori s’épanouir. Sans faire un mauvais début de saison, le Lillois ne répond pour le moment pas totalement aux attentes, avec ses 5,8 pts (36,8 % à trois-points, sa spécialité), 2,0 rbds et 4,4 d’éval. De la même manière, Alpha Kaba (2,08 m, 24 ans), arrivé à l’intersaison de Boulazac où il s’est distingué comme l’un des meilleurs rebondeurs (8,6 par match) et contreur (1,2) du championnat, ne reproduit pas ces prestations : 6,0 pts (54,5 % aux tirs), 4,8 rbds, 0,2 ctr, 8,6 d’éval en près de 18 mn. Lui qui était vu comme le pivot titulaire de l’équipe passe désormais moins de temps sur le parquet que son remplaçant supposé, Brian Conklin. À l’ancien de Pau et de l’Asvel de hausser son niveau de jeu.

Ivan Février – Photo : Gran Canaria
Le chiffre : 29,3

Réputé pour sa faculté à dégainer de loin et à user du tir à trois-points, Nanterre prend cette saison le contrepied de cette étiquette : l’équipe 2020-21 ne prend que 23,2 tirs à trois-points par match (10e moyenne de Jeep Élite) pour une médiocre réussite de 29,3 % (17e du championnat). Les difficultés de début de saison de Nanterre se traduisent aussi par des chiffres montrant que le collectif doit encore être travaillé : si l’équipe ne perd que 10,0 balles par match (1er ex-aequo), elle ne distribue que 11,8 pds (18e).

Alpha Kaba – Photo : Patras – Eurocup
L’œil de Christophe Denis

« Habituellement, Nanterre commence toujours fort, Pascal Donnadieu fait toujours un gros travail en présaison, donc ils sont au point pour la première journée. Mais là, ils ont connu des turbulences, ils n’ont pas encore de certitudes sur leur identité offensive à cause du covid. Et des questions se posent : j’ai un peu peur sur le poste 5, est-ce qu’Alpha Kaba et Brian Conklin réussiront à être aussi bons que les années précédentes ? Que va donner Ivan Février ? Pascal Donnadieu va-t-il réussir à intégrer Victor Wembanyama ? La question se pose car lorsque la hiérarchie n’est pas totalement en place comme c’est actuellement le cas pour Nanterre, introduire un facteur comme Victor Wembanyama peut encore plus perturber cette hiérarchie. Quoiqu’il en soit, Nanterre sera sans doute dans les huit premiers. »

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Où en sont-ils ?

En championnat : 3 victoires-2 défaites

Nanterre a démarré sa saison en championnat par une défaite à domicile face à Bourg-en-Bresse (82-95), venu en Île-de-France démontrer que la curiosité que son recrutement suscitait n’était pas vaine. Le club de Pascal Donnadieu s’est ensuite repris en dominant Limoges, Champagne Basket (les deux à l’extérieur) et Strasbourg (à domicile), en montrant l’habituel visage offensif de l’équipe et en resserrant les boulons en défense (jamais plus de 80 points encaissés par match). Mais les artilleurs nanterriens se sont ensuite cassé les dents sur la défense des voisins de Boulogne-Levallois, s’inclinant 73-67. Rien de terrible, sachant que Nanterre évoluait sans le décevant Dwight Buycks, déjà reparti,

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