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Le point sur la Jeep Élite par club : Monaco a les crocs

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancie

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et avant que la saison redémarre (éventuellement…) début décembre, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien coach de Jeep Élite aujourd’hui consultant pour la chaîne L’Équipe. Aujourd’hui, Monaco.

Photo d’ouverture : AS Monaco

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L’AS Monaco aurait vu sa masse salariale baisser de 25 % par rapport à la saison passée, mais cela ne se voit pas vraiment sur le parquet ! Épargnée par le coronavirus, la Roca Team a pu dérouler son impressionnante force collective en France comme en Europe. Et c’est tout juste si quelques aléas (blessure longue durée de Khadeen Carrington, lumbago de Zvezdan Mitrovic, etc.) ont perturbé la marche en avant d’un club qui ne cache pas ses ambitions et se donne les moyens de les atteindre.

Où en sont-ils ?

En championnat : 4 victoires-1 défaite

L’AS Monaco a entamé le championnat sur un mode « piano », étant battu à domicile par Boulogne-Levallois (62-72), la faute à un collectif encore balbutiant (12 passes décisives pour 14 balles perdues). Mais coach Mitrovic a su rapidement remettre l’équipe dans le sens de la marche et la Roca Team a enclenché la surmultipliée : + 25 contre Roanne, +30 face à Chalon, « seulement » +8 face à Dijon, +27 contre Limoges. Il n’y a pas eu de quartier. Bien sûr, on pourrait lever comme bémol le fait que tous ces matchs ont eu lieu à domicile, Monaco étant l’une des trois équipes (avec les Metropolitans 92 et LDLC Asvel) à avoir accepté de continuer à jouer malgré le huis-clos. Mais cela n’enlève rien à l’impression de puissance laissée par l’équipe. Qui fait office de grand favori en Jeep Élite pour le moment, du fait du démarrage difficile de l’Asvel mais aussi, et surtout, de ses qualités intrinsèques.

Dee Bost – Photo : AS Monaco

En Eurocup : 4 victoires-2 défaites

Si l’AS Monaco a buté en Italie contre la Virtus Bologne de Milos Teodosic (85-94) et à la maison face au Lokomotiv Kuban de Mantas Kalnietis et Alan Williams (72-88), l’équipe n’a pas à rougir de son parcours, même perturbé par divers reports liés à des cas de contamination chez ses adversaires. L’ASM a ainsi battu successivement Andore, le Lietkabelis Panevezys (une des plus fortes équipes lituaniennes) et Anvers avant de s’incliner, donc, contre deux des principaux prétendants au titre en Eurocup. Preuve que si la Roca Team est très forte, il va lui falloir encore un peu progresser pour se mêler à la lutte pour le titre européen.

Rob Gray – Photo : AS Monaco

Dans l’effectif

Si Monaco a été épargné par le coronavirus, son début de saison n’a pour autant pas été de tout repos. Cela a commencé, avant même le démarrage du championnat, par la volte-face du pivot serbe Vladimir Stimac qui a préféré les yuans chinois aux euros monégasques, ne passant que trois semaines sur le Rocher. Ensuite, Khadeen Carrington s’est rompu les ligaments croisés du genou, après seulement trois matchs de championnat (et autant d’Eurocup). Et, pendant ce temps, Wesley Saunders, l’une des recrues de l’inter-saison, n’arrivait pas à s’adapter au contexte monégasque. Il a donc été coupé et l’ASM a recruté Nikola Rebic et Rob Gray, en provenance de Boulogne-Levallois, pour remplacer les deux joueurs dans l’effectif, des recrutements survenant après celui de Mathias Lessort, le pivot international français remplaçant Stimac. Au rayon infirmerie, on notera également que coach Zvezdan Mitrovic, victime d’un lumbago, a dû laisser sa place sur le banc à son assistant Mirko Ocokoljic l’espace de deux matchs, l’un de Jeep Élite, l’autre d’Eurocup.

Wilfried Yeguete – Photo : AS Monaco
Quels sont les joueurs en vue ?

La révélation : Marcos Knight

La petite boule de muscles (1,88 m, 30 ans) a vite fait comprendre pourquoi il avait été nommé MVP du tournoi final du dernier championnat allemand ! Puissant, vif, adroit, le petit arrière a laissé des ardoises sur tous les parquets : 14,2 points (54,5 % aux tirs, 36,4 % à trois-points), 4,4 rebonds, 1,4 passe et 15,6 d’évaluation en France, 15,7 pts (62,3 % à deux-points, 15,8 % à trois-points), 4,5 rbds, 3,2 pds, 16,5 d’éval sur la scène européenne. Et l’intense ancien de Ludwigsbourg donne l’impression qu’il peut faire encore mieux !

Marcos Knight – Photo : AS Monaco

Les satisfactions

Plusieurs joueurs s’épanouissent sur le Rocher, qu’ils viennent juste d’arriver ou soient là depuis un moment. Ainsi, Dee Bost (1,88 m, 30 ans) pour sa troisième saison d’affilée à Monaco (il avait déjà fréquenté les lieux en 2016-17), est dans la lignée de ce qu’il a produit jusqu’alors. Moins scoreur, il se fait en revanche plus passeur : 10,4 pts, 6,0 pds, 12,4 d’éval. Le maître à jouer de l’équipe. Pour sa part, Rob Gray (1,85 m, 26 ans) n’a pas mis bien longtemps à s’adapter à sa nouvelle tunique, semblant bien plus à l’aise dans le jeu prôné par Zvezdan Mitrovic que dans celui de Jurij Zdovc (alors que les deux coachs sont pourtant axés prioritairement sur la défense). En deux matchs de Jeep Élite, il tourne à 13,0 pts (52,6 % aux tirs, 44,4 % à trois-points), 3,5 rbds, 13,0 d’évaluation en 27 minutes en sortie de banc. Comme Dee Bost, JJ O’Brien (2,01 m, 28 ans) et Wilfrid Yeguete (2,01 m, 28 ans) s’épanouisssent sur la Côte d’Azur et assurent le job. Et Mathias Lessort (2,05 m, 25 ans) s’est lui aussi rapidement adapté : 9,4 pts à 64,3 % aux tirs, 6,6 rbds, 15,2 d’éval. Lui reste juste à s’arranger aux lancers francs : avec 47,8 %, il fait presque pire que Wilfried Yeguete et ses 42,9 % dans l’exercice (ces deux « performances » expliquant en partie pourquoi Monaco est l’équipe la moins adroite de Jeep Élite dans ce domaine, avec 60,4 % au global…).

Mathias Lessort – Photo : AS Monaco
Quels sont les joueurs en difficulté ?

La déception : Abdoulaye Ndoye

Un peu utilisé à toutes les sauces, entre postes 1 et 3, l’ancien arrière polyvalent de Cholet (2,01 m, 22 ans) a quelque peu du mal à trouver ses marques dans le collectif monégasque. Entouré de bon nombre de forts attaquants, il marque bien moins que dans les Mauges et voit son pourcentage d’adresse chuter : 5,4 pts à 39,3 % aux tirs dont 33,3 % à trois-points cette saison contre 10,1 pts à 52,3 % aux tirs dont 44,1 % à trois-points l’année passée. Temps de jeu, rebonds, passes, toutes ses stats sont à la baisse, d’où une évaluation de 6,8 contre 14,0 la saison passée. Abdoulaye Ndoye n’est pas subitement devenu moins bon, il doit simplement se fondre dans un jeu collectif différent de celui qu’il connaissait jusqu’alors. Et aussi digérer la déception de ne pas avoir été sélectionné lors de la dernière draft NBA. Ce qui lui permettra peut-être d’encore plus se concentrer sur Monaco.

Abdoulaye Ndoye – Photo : AS Monaco

On en attend plus

Yohan Choupas (1,93 m, 20 ans) est venu de l’intersaison sur le Rocher pour gagner en responsabilités. Force est de constater que, pour le moment, l’opération n’est pas très concluante, le combo guard étant passé de 12 mn en moyenne à Pau-Lacq-Orthez à 5 mn à Monaco (0,8 pt, 16,7 % aux tirs, -0,5 d’éval). On le sait, Zvezdan Mitrovic aime à lancer des jeunes sur le terrain. Mais ils doivent démontrer qu’ils le méritent. Darral Willis (2,06 m, 24 ans) n’est plus un « jeune joueur » (même si à 24 ans, il n’est certainement pas « vieux » !) mais il semble avoir du mal à s’adapter aux spécificités du jeu en Jeep Élite. Lui qui tournait autour des 15 pts et 7 rbds en VTB League avec Nizhni Novgorod, plafonne à 6,8 points (43,3 % aux tirs dont 22,2 % à trois-points), 4,0 rbds et 7,0 d’éval. Moyen. Sur le poste 4, Damien Inglis (2,06 m, 25 ans) n’apporte pas toute satisfaction lui non plus (5,4 pts à 42,3 % aux tirs, 3,2 rbds, 6,4 d’éval), ce qui pousse parfois Zvezdan Mitrovic à décaler JJ O’Brien sur ce poste. L’Américain comme le Français vont devoir hausser leur niveau de jeu pour gagner des minutes (17,4 pour Willis, 15,8 pour Inglis).

Damien Inglis – Photo : AS Monaco
Le chiffre : 41,9 %

C’est le pourcentage de réussite aux tirs laissé par Monaco à ses adversaires, la plus petite moyenne de Jeep Élite. Pis pour ces dits opposants, la Roca Team ne leur laisse que 51,6 tirs, dont 15,4 à trois-points, par match. Là encore, personne ne fait mieux que Monaco. D’autres chiffres pour montrer la férocité de la défense monégasque ? 10,4 interceptions réalisées par la Roca Team (1er du championnat), 12,4 passes décisives réalisées par ses opposants (personne ne fait moins), 7,4 rebonds offensifs laissés aux adversaires (2e meilleure moyenne), de quoi expliquer les pauvres 62,8 points que Monaco laisse marquer aux autres.

Nikola Rebic – Photo : AS Monaco
L’œil de Christophe Denis

« Avec Bourg-en-Bresse et Boulogne-Levallois, Monaco est aujourd’hui le principal concurrent de l’Asvel pour le titre, sans oublier Dijon, qui a l’inconvénient d’un effectif un peu court, avec 9 joueurs. En fait, Monaco est LE concurrent de l’Asvel, en rajoutant l’aspect psychologique de la présence de Zvezdan Mitrovic sur le Rocher. La Roca Team est très bien coachée, très solide. Le retour de Mitrovic a redonné le sourire à l’équipe. Dans l’effectif, il y a un joueur phénoménal, Marcos Knight. Rajoutez à cela Mathias Lessort qui revient en France, Abdoulaye Ndoye, Damien Inglis, Wilfried Yeguete, cela fait une belle équipe. Et l’arrivée de Rob Gray comble ce qui était peut-être le seul manque de l’équipe, un joueur en sortie de banc capable de faire la différence. »

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L’AS Monaco aurait vu sa masse salariale baisser de 25 % par rapport à la saison passée, mais cela ne se voit pas vraiment sur le parquet ! Épargnée par le coronavirus, la Roca Team a pu dérouler son impressionnante force collective en France comme en Europe. Et c’est tout juste si quelques aléas (blessure longue durée de Khadeen Carrington, lumbago de Zvezdan Mitrovic, etc.) ont perturbé la marche en avant d’un club qui ne cache pas ses ambitions et se donne les moyens de les atteindre.

Où en sont-ils ?

En championnat : 4 victoires-1 défaite

L’AS Monaco a entamé le championnat sur un mode « piano », étant battu à domicile par Boulogne-Levallois (62-72), la faute à un collectif encore balbutiant (12 passes décisives pour 14 balles perdues). Mais coach Mitrovic a su rapidement remettre l’équipe dans le sens de la marche et la Roca Team a enclenché la surmultipliée : + 25 contre Roanne, +30 face à Chalon, « seulement » +8 face à Dijon, +27 contre Limoges. Il n’y a pas eu de quartier.

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