Admettons que la saison régulière aille à son terme -les autres hypothèses ne méritent pas pour l’instant qu’on s’y attarde-, l’ESSM Le Portel est-elle déjà assurée de se maintenir en Jeep Elite ?
Mathématiquement, non, évidemment, mais si on creuse le dossier un peu plus profondément, on en est presque persuadé. Dans une compétition décousue à cause de la pandémie, les Portelois et leur micro budget occupent aujourd’hui une incroyable 6e place avec 5 victoires et 3 défaites. Or, les deux derniers au classement, le Champagne Basket et Boulazac en sont respectivement à 1-7 et 0-6. Cela fait une belle avance. Il faut savoir qu’il y a deux ans, les deux équipes les moins bien classées après 34 matches, Fos et Antibes, avaient gagné 9 et 7 matches.
Hier soir, les Nordistes ont battu Nanterre, 78-75, en menant à chaque fin de quart-temps. Ce alors que les Nanterriens sont dans un rythme européen -il se sont qualifiés pour le Top 16 de l’Eurocup- alors que les Portelois n’avaient pas joué en compétition depuis décembre, maintenant leur forme physique et mentale avec des matches amicaux. De plus, le coach Eric Girard a dû procéder à des aménagements dans l’effectif qui, faute de finances, n’ont pas tous été en faveur de son équipe.
Fait remarquable: l’ESSM s’est présenté hier soir avec un seul Américain, Michael Umeh, qui n’a joué que 21 minutes rapportant 11 à l’évaluation sur les 93 de l’équipe (sans oublier le non-JFL Ivoirien Charles-Noé Abouo, auteur de 6 points et 5 rebonds pour 8 d’évaluation). D’ailleurs NEUF joueurs se sont retrouvés avec une évaluation supérieure à 8. La meilleure a été obtenue par le vétéran Jo Passave-Ducteil, 35 ans, avec 17. Autres éléments à prendre en considération, le meneur Benoît Mangin n’a pas fini le match et Le Portel a essuyé un coup de grisou (11-1 pour Nanterre), qui aurait pu le mettre au tapis.
Mais le groupe a tenu bon. On ne peut pas avancer la ferveur du Chaudron pour expliquer cette troisième victoire d’affilée à la maison puisque comme partout, il est désespérément vide. Il existe simplement cette saison au Portel un élément indéfinissable que l’on appelle une âme.
Photo: Boris Dallo (ESSM)