On a enfin vu un match serré à cette Leaders Cup 2020 et quel match ! L’un des meilleurs vus à la Disneyland Arena depuis la création de l’épreuve. La JDA Dijon nous a épaté une fois de plus en sortant l’AS Monaco à l’effectif bien plus riche même si Paul Lacombe était forfait et que Kim Tillie n’a pas encore été remplacé, et qui a déjà remporté trois fois l’épreuve.
Les Dijonnais ont réussi à faire tomber la Roca Team sur un dernier système réalisé en 6 dixièmes de seconde. Même si individuellement Rasheed Sulaimon (24 points, 6 rebonds), Richard Solomon (15) et David Holston (14) ont été épatants, c’est véritablement la victoire d’un collectif, d’un esprit de sacrifice. La JDA est à 40 minutes d’un évènement historique. L’ASVEL a mille raisons de se méfier.
Cet affrontement Dijon-Monaco, c’était aussi celui de deux équipes qui réussissent en Europe, la première en Basketball Champions League et la deuxième en Eurocup. D’entrée le maître mort était intensité qui était magnifiée par une lutte de supporters, ceux de Monaco au bord du terrain et ceux de Dijon, en haut des tribunes mais plus nombreux.
Dans le premier quart-temps, la Roca Team avait resserré sa défense dans la peinture et c’est grâce à une bonne efficacité à trois-points (5/8) que la JDA Dijon était à hauteur de son rival (23-23). A l’inverse, l’ASM en était à 9/12 à deux-points mais aucun panier à plus de 6,75m.
Les Monégasques se détachaient à 33-25 en s’appuyant justement sur deux paniers à trois-points de Yakuba Ouattara mais la JDA n’est pas du genre à abdiquer pour si peu. Dominés dans à peu près toutes les colonnes de stats (par exemple, 11 à 5 aux balles perdues), les Dijonnais tenaient bons après 20 minutes (47-42) grâce à leur précision dans les tirs extérieurs (7/13 à trois-points).
La Roca Team tentait de mettre le feu dans la maison bourguignonne en durcissant encore un peu plus sa défense mais c’est au moment où l’on sentait que la JDA était à la limite du point de rupture qu’elle revenait dans la course, 56-56, grâce à deux triples d’affilée et même passait en tête un peu avant la fin du troisième quart-temps (58-60). Le général David Holston tenait bien les commandes, la paire Solomon-Sulaimon était efficace en attaque, et l’agressivité en défense était montée de deux crans; les Monégasques ne marquaient plus qu’au compte-gouttes. Voici pourquoi on se retrouvait à 58-63 au début du dernier quart-temps.
C’était au tour des Monégasques d’avoir une poussée défensive mais l’attaque ne suivait pas. Dee Bost ratait même deux lancers de suite. Au contraire, l’athlétique et délié Rasheed Sulaimon était dans la zone. Un de ses trois-points mettait la JDA à 69-77 à 1’45 de la fin.
Seulement le pressing tout terrain des Monégasques -et les balles perdues de la JDA qui allaient avec- remettait tout en question. Sur une pénétration de Norris Cole, l’ASM n’était plus qu’à un point (79-80) à 11 secondes de la fin. Rasheed Sulaimon ne transformait qu’un seul lancer et sur une passe de Dee Bost, Norris Cole égalisait à 81. Il restait 6 dixièmes…
Et alors? Du bord de touche, dans la moitié de terrain monégasque, Axel Julien effectuait une longue passe à Richard Solomon qui se retrouvait étrangement seul sous le cercle -Will Yeguete s’était pris dans l’écran de Lamonte Ulmer- et qui dunkait pour donner le panier de la gagne à la JDA.
La boxscore est ICI.
Photo: Rasheed Sulaimon (LNB, Hervé Bellenger)