L'Association des joueurs professionnels de basket-ball a publié un communiqué où elle met en exergue le fait que les Espagnols jouent de moins en moins dans le championnat national. En voici des extraits :
"Ces derniers jours, une multitude d'analyses des performances de notre équipe nationale à l'Eurobasket 2025 ont suscité de vifs débats. La plupart sont des réflexions à court terme, rétrospectives et fondées sur des considérations tactiques. Il ne s'agit pas de les ignorer, car elles ont leur validité, mais ceux d'entre nous qui sont impliqués dans le basket doivent éviter les analyses axées sur les supporters et, année après année, la phrase éculée « l'avenir est garanti ». Non, ce n'est pas le cas, et si nous continuons à fuir et à nous diviser, nous nous tromperons en jouant en solitaire. Nous devons scruter le passé pour trouver des raisons qui nous aident à envisager l'avenir en résolvant les problèmes structurels."
L'ABP déplore que les joueurs ne soient pas invités à débattre avec les instances et met le doigt sur le fond du problème :
"En tant que représentants des joueurs, et partant du principe que les générations touchent à leur fin, nous soulignons une fois de plus les raisons qui ont conduit à une détérioration des résultats ces dernières années :
Baisse de la présence des joueurs espagnols en Ligue Endesa ACB. Chaque année, le rapport de la FIBA nous embarrasse en nous classant comme la ligue où la présence de joueurs espagnols est la plus faible. Saison après saison. La saison dernière, la présence nationale était de 25 %. Pour replacer les choses dans leur contexte, en 2012, ce pourcentage était de 41,4 %. Mais ce problème ne semble perdurer que quelques jours, le temps que la presse se fasse l'écho du rapport. Puis, il tombe dans l'oubli, mais certainement pas pour l'ABP.
Moins d'importance et changement de rôles. Le problème quantitatif de la présence des joueurs espagnols est exacerbé par le déclin qualitatif de leur présence sur le terrain. Ils ont perdu de l'importance et leur rôle a évolué, abandonnant des positions de premier plan et de pertinence. De plus de 15 minutes en moyenne par match en 2012, nous sommes passés à 10,8 en 2012. Si, année après année, ils sont moins nombreux et moins présents, les conséquences sont évidentes. À chacun d'en tirer ses propres conclusions.
Marchandisation du basket-ball des jeunes : Le basket-ball des jeunes est dévoyé aux yeux de tous, et les deux points précédents pourraient s'appliquer à ces catégories. L'envie démesurée de gagner remplit les équipes de jeunes qui sont arrachés à leurs origines à des âges très sensibles pour leur développement, non seulement sportif, mais aussi éducatif et humain. Les résultats à court terme ont été privilégiés au détriment du développement mesuré et judicieux qui nous a caractérisés et nous a valu de si bons résultats. En conclusion, les jeunes sont dilués dans leurs équipes par l'accent mis sur le physique au détriment du talent. Et nous en récoltons déjà les fruits, comme nous le mettions en garde depuis un certain temps. Et pour couronner le tout, l'ouverture du marché universitaire aux États-Unis a commencé cette année, ce qui engendre un avenir incertain quant à la rétention des talents et à la gestion de leur retour.
L'ABP a toujours été et continuera de démontrer, par ses actions et ses actions, son engagement aux côtés du basketball. Nous serons toujours disposés à apporter notre contribution. C'est pourquoi nous appelons une fois de plus à un dialogue incluant les joueurs, acteurs clés de cette initiative."
