L’ASVEL aura besoin de temps pour digérer son élimination. Pendant 35 minutes, l’équipe de Pierric Poupet a largement dominé l’AS Monaco ce mardi 10 juin lors du match 4 de la demi-finale... avant d’exploser en plein vol en encaissant un renversant 20-0 (71-86 à 91-86).
Comment l’expliquer ? Il y a la partie visible de l’iceberg, Villeurbanne n’a plus marqué dans le money time. Et celle immergée que les acteurs du match expliquent par l'absence de coups de sifflets du trio arbitral, composé de Joseph Bissang, Hugues Thépenier et Thomas Bissuel.
« Tout le monde a vu ce qui s’est passé », a d’abord glissé Paris Lee (13 points) au micro de DAZN à chaud. « Je n’aime pas trop parler de l’arbitrage mais ça a été terrible à la fin. L’AS Monaco a eu tous les coups de sifflets dans les trois dernières minutes. On aurait dû faire mieux dans le money time mais les décisions ont été catastrophiques. Aucun coup de sifflet pour nous dans les trois dernières minutes, c’est vraiment mauvais. »
En conférence de presse, son compatriote David Lighty (10 points à 100% aux tirs) a lui aussi crié à l’injustice dans des propos relatés par L'Équipe et Le Progrès.
« Pas de fautes, pas d'agressivité. C'est la première fois que ça m'arrive dans ma carrière. On a arrêté de scorer... Je ne sais pas vraiment quoi dire d'autre. Était-ce un changement d'attitude ? Non, je ne pense pas. Je joue dans cette ligue depuis douze ans. Le respect qu'ils disent que l’ASVEL est censée avoir, je ne le vois pas. C’est tout ce que je peux dire. Regardez le match et dites-moi. Ils ont passé un 20-0. Combien de fautes ont-ils obtenues ? Nous ? Cela devrait être cohérent des deux côtés. Je pense qu'on a fait ce qu’on devait faire pour mériter un match 5. On s'est battus mais cela n'arrivera pas et on devra vivre avec ça. La partie la plus décevante est le sentiment que cela n'a pas été entre nos mains malheureusement. Finir la saison comme ça, c’est vraiment triste. »
« Je ne pense pas que mes joueurs se soient écoulés »
L’amertume est partagée avec le coach Pierric Poupet, fier de ses joueurs et déçu qu’ils n’aient pas ramené la série à la maison, pour un match 5 qui s'annonçait bouillant.
« Parfois, le sport est cruel. Ce (mardi) soir, il l'est. Je suis fier de mes joueurs. Ils ont fait le match qu'il fallait, avec l'intensité. Trop, visiblement. Après, il n'y a pas grand-chose à analyser à la vidéo sur les quatre dernières minutes. On peut revenir sur les 36 d'avant aussi... Bien sûr qu'on aurait pu mieux contrôler, être plus intelligents. Reste que dans un match d'une telle intensité, il est surprenant qu'à la fin, tout semble aller dans le même sens. (...) Je n'irai pas revoir les coups de sifflet. Juste le match, pour essayer d'avoir un regard objectif sur ce qu'il s'est passé. Je ne pense pas que mes joueurs se soient écroulés. C'est une équipe de caractère, qui l'a montré en Euroleague et en championnat, et qui méritait un match 5. Elle avait fait tout ce qu'il fallait pour, en termes d'abnégation, de cohésion, à la sueur, à l'émotion, sans jamais râler. Je suis en colère qu'ils n'aient pas la fin qu'ils méritent. Mais en sport, le résultat est tout ce qui compte. En ce sens, il faut croire qu'on ne l'a pas mérité. »
Pour la deuxième année consécutive, Villeurbanne ne soulèvera aucun trophée en 2025.