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Interview : Marcellus Sommerville (Orléans) est tombé amoureux de la France

Cela fera bientôt dix ans que Marcellus Sommerville appartient au paysage de la Ligue Nationale de Basket. Arrivé à Angers lors de la trêve de Noël en 2006, l’ailier-fort n’a plus vraiment quitté les parquets français depuis, hormis une parenthèse de deux ans entre 2013 et 2015. Neuf clubs, 228 matc

marcellus sommerville

Cela fera bientôt dix ans que Marcellus Sommerville appartient au paysage de la Ligue Nationale de Basket. Arrivé à Angers lors de la trêve de Noël en 2006, l’ailier-fort n’a plus vraiment quitté les parquets français depuis, hormis une parenthèse de deux ans entre 2013 et 2015. Neuf clubs, 228 matchs et un titre de champion plus tard, l’Orléanais se penche sur sa carrière. Un parcours personnel qui vient de prendre une nouvelle dynamique puisque l’ancien Choletais a découvert dans le Loiret une nouvelle vertu : la stabilité.

Marcellus, dix ans après ta sortie de Bradley University, c’est la première fois que tu entames la nouvelle saison dans le même club que la précédente. C’est quelque chose que tu recherchais ?

(Il rit) La saison dernière, ma famille a vraiment adoré vivre à Orléans et pour moi, d’un point de vue basket, ça a été un vrai plaisir de jouer à l’OLB. Vous savez, ma famille grandit et a besoin de plus de stabilité. Je voulais rester à Orléans un peu plus d’un an, le club était d’accord donc j’étais plus qu’heureux de prolonger.

La saison n’a pas idéalement démarré avec déjà trois défaites en quatre rencontres…

Pour l’instant, ce début de saison est un peu difficile en effet. Avec une meilleure gestion du money-time, nous aurions pu aisément gagner le dernier match à Antibes (perdu 70-76). Je pense qu’il faut que l’on trouve un moyen de mieux terminer les matchs.

Comment définirais-tu cette nouvelle équipe d’Orléans ?

J’aime cette équipe. La plupart des gars de l’année dernière sont revenus. C’est un grand plaisir d’avoir retrouvé les Antoine (Eito et Mendy), Kyle (McAlarney), Luc (Loubaki), Abdel (Kader Sylla) et de pouvoir à nouveau jouer avec eux. Nous avions très bien fini la saison dernière donc je pensais qu’on allait être bons cette année. Voilà, nous ne sommes pas aussi bons que je ne l’imaginais mais on s’améliore et c’est le plus important. Il va falloir continuer à progresser.

« Le niveau de la Pro A est beaucoup plus élevé qu’il y a dix ans »

D’un point de vue individuel, tu es toujours aussi bon qu’il y a dix ans, voire même plus fort. Comment fais-tu ?

(Il rit) Je fais très attention à mon corps. Bien sûr, ma femme m’aide beaucoup avec ça en me nourrissant bien. Je me prépare sérieusement chaque été, je prends soin de mon physique pendant la semaine en saison. Mais cela vient avec l’expérience je pense. Toute cette expérience accumulée me permet de continuer à être bon aujourd’hui.

Hormis quelques courtes incartades à l’étranger, tu as passé l’immense majorité de ta carrière professionnelle en France. Pourquoi ?

Parce que la France a été super avec moi. J’ai commencé ma carrière en Hongrie où j’étais dans une mauvaise situation et arriver en France juste après fut un grand plaisir. Je suis tombé amoureux du pays à Angers et je ne suis pas vraiment reparti. La France est comme ma seconde maison maintenant.

Que penses-tu de l’évolution de la Pro A depuis tes premiers pas dans le championnat en 2007 ?

A mon avis, le niveau est beaucoup plus élevé maintenant qu’il ne l’était il y a dix ans. Il y a beaucoup plus d’équipes qui peuvent prétendre au titre de champion.

« Nous voulons que mon fils obtienne la nationalité française »

Combien de temps veux-tu continuer à jouer ?

Jusqu’à ce que je ne puisse plus jouer (il rit). Non, je disais que j’arrêterai dans trois ou quatre ans si mon corps tient jusque-là. J’aurai alors 38/39 ans. Je serai comme Tim Duncan (il rit). Mon fils, Lathan, est un très bon jeune joueur et nous voulons vraiment qu’il obtienne la nationalité française. Donc je vais continuer à jouer quelques années, c’est sûr. Il a 11 ans, il fait déjà 1,77 m et il est très intelligent sur le terrain. Il est bilingue. Il y a une autre chose qui me motive, c’est que je ne me sens pas respecté dans ce championnat car j’ai toujours bien joué mais je n’ai jamais été sélectionné pour le All-Star Game. Bon, il n’y a qu’une seule saison où je voulais vraiment y aller : c’était à Nancy, mais je crois que l’équipe n’était pas assez bonne, même si mon coéquipier Solo Diabaté a été sélectionné. Ma devise, c’est que le travail bat le talent quand le talent n’arrive pas à travailler.

Tu as des plans pour l’après-carrière ?

J’aimerais bien être un scout, en NBA. J’ai un ami qui est le directeur de la cellule scouting des New Orleans Pelicans. Ou pourquoi pas devenir entraîneur. La seule chose dont je suis sûr, c’est que je veux rester dans le monde du basket. J’ai été à côté d’un ballon pour si longtemps que je ne pourrais pas le jeter quand je ne pourrais plus jouer du tout.

LES SOUVENIRS DE MARCELLUS

» J’ai beaucoup aimé les supporters roannais, ils étaient toujours chauds »

Angers

J’ai fait le choix de la Pro B car c’était la seule option que j’avais en fait. Je suis allé à Angers pour un très petit salaire mais j’avais simplement envie de jouer dans un bon pays. Mon agent, Nicolas Paul, insistait sur le développement que je pourrais connaître si je jouais bien en Pro B donc j’ai commencé à Angers. J’aurais très bien pu débuter en Pro A si cela ne tenait qu’à moi mais il fallait bien démarrer quelque part et le seul job disponible pour moi était à Angers.

Chalon-sur-Saône

J’ai suffisamment bien joué à Angers afin de décrocher une offre de Chalon pour les playoffs. J’ai pu évoluer sous les ordres de Greg Beugnot. J’ai très bien joué et on est allé jusqu’en demi-finale, contre Roanne.

Le Havre

Nous avions une très bonne équipe avec beaucoup de talents : un Ali Traoré encore jeune, Fabien Causeur, J.K. Edwards avec peut-être un peu moins de kilos (il rit), Wen Mukubu, John Cox… L’équipe était vraiment d’un bon niveau.

Roanne

C’était sympa de jouer avec Jean-Denys Choulet, l’équipe était très bonne aussi cette année-là mais je me suis gravement blessé après sept matchs. J’ai dû me faire opérer et je n’ai pas pu rejouer avant une pige en Belgique en mars. Mais c’était une très bonne expérience à la Chorale. J’ai beaucoup aimé les supporters roannais, ils étaient toujours chauds.

Cholet

Je suis revenu à Chalon-sur-Saône pour deux mois dans un rôle de pigiste médical avant de partir pour Cholet (Ndlr : afin de remplacer Claude Marquis, parti à Caserte). Il y avait vraiment de très bons joueurs dans cette équipe, le résultat est là pour le prouver : nous avons été champions. C’était vraiment super. Je voulais absolument prolonger à Cholet mais je crois qu’Erman Kunter voulait un joueur plus expérimenté pour l’Euroleague.

Paris-Levallois

Après mon départ non-souhaité de Cholet, les choses ne se sont finalement pas trop mal goupillées pour moi puisque j’ai pu jouer pour Jean-Marc Dupraz qui est un coach qui a vraiment compté dans ma carrière. Vivre à Paris était vraiment sympa, différent de tout ce que j’avais connu jusque-là : beaucoup de monde et tellement de choses à faire.

Le Mans

Avec le MSB, on aurait pu surprendre tout le monde car Chalon gagnait absolument tout lors de cette saison. Mais malheureusement, on a raté notre finale contre l’Elan. J’aurais voulu rester au Mans mais on n’a pas pu trouver un terrain d’entente.

Nancy

Ça s’est bien passé au SLUC avec Jean-Luc Monschau même si l’équipe n’a jamais été performante, notamment à cause de plusieurs blessures. Cela nous a empêché d’exploiter notre potentiel.

Le joueur le plus fort que tu as affronté en France

C’est une bonne question… Les joueurs que je préférais affronter étaient Ricardo Greer et Jawad Williams. Le plus fort, c’était Nicolas Batum, pendant la saison du lock-out.

Le coéquipier le plus fort

C’est difficile à dire… John Linehan était l’un des meilleurs. John Best et Jermaine Guice étaient vraiment très bons aussi.

Le coéquipier qui t’a le plus appris

Les trois mêmes que la question précédente : Linehan, Best et Guice. Ils m’ont vraiment beaucoup influencé, que ce soit sur le terrain ou dans la vie de tous les jours.

Le coach qui a le plus d’impact sur toi

Oh, pas simple ! Il y en a plusieurs. Bien sûr, Mickael Hay a été un très bon entraîneur pour moi pendant ma première année à Angers. Sinon aujourd’hui, je parle encore à Greg Beugnot, les frères Monschau, Jean-Marc Dupraz… Raphaël Gaume (assistant de Gregor Beugnot à Chalon) aussi car après mon opération du genou, il m’a aidé avec des exercices supplémentaires de musculation et de tirs. Tous les jours, je faisais ça avec Joffrey Lauvergne : un-contre-un et exercices physiques avant et après chaque entraînement.

La meilleure équipe que tu aies vue en France

Je pense à l’ASVEL, à l’époque où ils avaient Chevon Troutman et Ali Traoré. Ils étaient vraiment très bons. Je crois même qu’ils ont gagné le titre (Ndlr : en 2009).

Le coéquipier le plus drôle

Anthony Christophe, lors de ma première saison à Angers. Le mec le plus fou que je n’ai jamais vu. Mais un bon gars.

Sa fiche d’identité

Américain – Poste 4 – 2,00 m – Né le 21 février 1982 à Peoria (Illinois)

Son parcours :

Bradley University (NCAA, 2003/06), Atomeromu (Hongrie, 2006), Angers (Pro B, 2007), Chalon-sur-Saône(Pro A, 2007), Le Havre (Pro A, 2007/08), Roanne (Pro A, 2008), Mons-Hainaut (Belgique, 2009), Chalon-sur-Saône (Pro A, 2009), Cholet (Pro A, 2009/10), Paris-Levallois (Pro A, 2010/11), Le Mans (Pro A, 2011/12), Nancy (Pro A, 2012/13), Aliaga Petkim (Turquie, 2013/14), Würzburg (Allemagne, 2014), Regatas Corrientes (Argentine, 2014/15), Orléans (Pro A, 2015/17).

Son palmarès :

Champion de France en 2010 avec Cholet.

Photo : Pour Info Orléans

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