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Le retour gagnant de Jérémy Nzeulie à Nanterre

Il a rejoint le rond central tout sourire. Par le biais de Frédéric Donnadieu, le frère du coach, la patrie verte reconnaissante lui a offert le maillot du club avec le numéro 258 correspondant au nombre de matches accomplis avec la JSF, alias Nanterre 92. Le public lui a réservé une standing ovatio

nzeulie

Il a rejoint le rond central tout sourire. Par le biais de Frédéric Donnadieu, le frère du coach, la patrie verte reconnaissante lui a offert le maillot du club avec le numéro 258 correspondant au nombre de matches accomplis avec la JSF, alias Nanterre 92. Le public lui a réservé une standing ovation. Sur les neuf bannières accrochées au mur, Jeremy Nzeulie (1,88m, 25 ans) a contribué à en confectionner huit. Plus que tous il était la figure emblématique du club des Hauts-de-Seine.

Licencié à Charenton, il avait tapé dans l’œil des frères Donnadieu lors d’un stage de détection alors qu’il était cadet. Jérémy a toujours eu la confiance du clan et il a gravi les échelons jusqu’en Euroleague. Mais depuis l’été, le fils de la maison a changé sa toque verte contre une rouge, celle de l’Elan Chalon.

« Je savais que l’accueil allait être très chaleureux. J’ai essayé de le prendre le plus possible comme un match normal, de ne pas me déconcentrer. J’avais surtout envie de gagner ce match et de ne pas me prendre la tête en me disant que je devais mettre trente points ou un truc comme ça. »

L’adresse retrouvée

Dans le premier quart-temps, c’est John Roberson, le petit meneur de Chalon qui a refroidit le palais-des-sports Maurice-Thorez. Onze points. Tout l’Elan était à l’unisson réalisant un 7/10 à trois-points alors qu’une semaine auparavant, face à Nancy, il avait tout mis à côté, finissant sur un piteux 1/18.

« Je ne suis pas adepte des matches à 54-50 et j’étais en crise parce que je ne savais pas comment arriver à faire mettre des points à cette équipe là », expliquait le coach Jean-Denys Choulet avec sa verve coutumière. « Il y avait des systèmes où les joueurs étaient ouverts mais où ils ne mettaient rien dedans. J’en perdais mon latin. Que l’on soit la plus mauvaise défense du championnat, ça ne me dérange pas trop mais que l’on soit la plus mauvaise attaque, ça me dérange beaucoup. La défense c’est plus une question d’énergie, de volonté qu’une question de technique. Etre bon défenseur ça tient beaucoup aux joueurs, à leur engagement personnel même s’il y a un travail collectif à côté, l’attaque c’est différent. Ce soir je suis comblé. On met 92 points, ça fait longtemps que ça ne nous était pas arrivé cette saison, depuis la première journée. »

Jérémy Nzeulie a fait un match très propre. Le Franco-camerounais a planté deux paniers à trois-points d’affilée et un peu plus tard un dunk hyper dynamique sur ce cercle qu’il connaît comme s’il l’avait fait. Mais cette fois sans recevoir les vivats habituels. Au final, il a scoré 10 points et obtenu 14 d’évaluation.

« J’avais dit avant le match à tout le monde que Jeremy allait faire un gros match ici car il revenait à la maison et il était en souffrance totale depuis le début du championnat. Il ne mettait pas un tir dedans, pas un pied devant l’autre. Il a humé l’air de Nanterre, qui n’est pas celui que je préfère, mais apparemment ça lui a fait du bien », rigolait Choulet.

Les spin moves d’Axel Bouteille

Cet Elan Chalon 2016-2017 semble avoir une meilleure approche de la défense que la génération précédente et Nanterre, largué à 16 longueurs à un moment, n’a jamais pu passer en tête et s’est fait irrémédiablement décrocher dans le dernier quart (92-77). Jean-Denys Choulet tenait à tresser tout spécialement des lauriers à deux joueurs : le Letton Mareks Mejeris (2,06m, 25 ans, 11 points) et Axel Bouteille (2,00m, 21 ans, 12 points).

« Ce n’est pas le cinq de départ qui nous fait gagner ce soir, c’est en particulier Axel Bouteille et Mareks Mejeris. Marek avait un peu de pression car je lui avais un peu botté les fesses dernièrement, je n’étais pas très content de ses prestations. Il pensait qu’il était là en semi retraite ou en vacances. Vingt cinq ans, c’est un peu tôt. Là, il a montré que non seulement il est long, il prend des rebonds, mais il marque des points, il est capable de faire plein de choses. Il faut qu’il arrête de penser qu’il est en Lettonie. Ce n’est pas le même championnat, les mêmes athlètes et il va falloir qu’il s’y mette sérieusement. Forcer un shoot ça m’exaspère mais ne pas prendre un tir ouvert encore plus. Si tu fais ça, tu joues avec l’adversaire, je ne supporte pas. Ça fait deux secondes que ça joue, je m’en fous, le tir ouvert, c’est un bon shoot. Depuis le début, on ne les prenait pas. Marek ne les prenait pas. Axel, lui, a été énorme. Ce qu’il a fait ce gamin, ce n’est pas moi qu’il l’a mis en place c’est du made-in-Axel et c’est lui qui les a amusés pendant un moment avec ses tirs en spin. »

Juste quelques sifflets

Dans le dernier quart-temps, alors que Chalon partait vers une large victoire, Jérémy Nzeulie a eu droit à deux fois deux lancers-francs. Comment le public allait-il réagir ?

« J’avais presque envie de rigoler. Vous m’encouragez ou me vous me sifflez ? Je me suis posé la question, comme c’est moi, que vont-ils faire ? Le maillot a changé… »

En fait, quelques supporters l’ont sifflé. Ceux qui brûlent toujours leurs idoles… Mais d’autres sont venus le saluer après le buzzer et tous ont été épatés par sa prestation. Pas question pour autant pour Jérémy de s’enfoncer dans la nuit parisienne ; sa copine l’attendait à Chalon. Lui le Parisien pur jus est maintenant Bourguignon.

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