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Le Mans – Cholet : Philippe Hervé en veut à son pivot

Pour ce derby, Manceaux et Choletais ont durement bataillé avec des moyens fondamentalement différents. Le MSB est une équipe athlétique, parfois très intense, sans réelle faiblesse mais à qui il manque du caractère. Le patron Ty McKee n’a pas été réellement remplacé, Romeo Travis non plus, même si

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Pour ce derby, Manceaux et Choletais ont durement bataillé avec des moyens fondamentalement différents. Le MSB est une équipe athlétique, parfois très intense, sans réelle faiblesse mais à qui il manque du caractère. Le patron Ty McKee n’a pas été réellement remplacé, Romeo Travis non plus, même si le meneur Giordan Watson et l’ailier/intérieur Ryan Pearson ne sont pas à blâmer.

Cholet Basket recèle moins de talents, d’athlètes, mais une fois de plus le coach Philippe Hervé parvient à façonner son équipe à sa main et elle a de la consistance. L’arrière Isaiah Swann, vieux routier européen, apporte un danger offensif constant (17 points hier) et David Noel (15 pts) est une valeur sûre. A propos de la supériorité athlétique mancelle, Jonathan Rousselle commentait :

« C’est peut-être une équipe qui ne nous va pas bien de ce côté là. C’est vrai que l’on a une équipe avec un fort QI basket, qui joue bien au basket mais on peut avoir des difficultés au niveau de la verticalité, du rebond, des qualités athlétiques. Ce n’est pas nouveau et on sait que c’est notre point de vigilance. Ce soir ça s’est peut-être un peu plus vu parce que Le Mans l’est peut-être un peu plus que les autres équipes. »

Kenan Bajramovic pas adapté à la Pro A

Le symbole de ce manque de qualités athlétiques est le Bosniaque Kenan Bajramovic (2,06m), habitué aux pays de l’Est de l’Europe (Bosnie, Lituanie, Ukraine, Turquie), qui a tourné un temps à plus de 11 points en moyenne avec Vilnius en Euroleague mais qui s’est fracassé face à la digue sarthoise (1/7 aux shoots, 38,1% depuis le début de saison). On comprend mieux les propos de l’agent Pedja Materic qui affirme que la Pro A ne convient pas toujours aux joueurs des Balkans.

Comme le notait Jonathan Rousselle, le match se révélait être le scénario idéal. Toujours mené, CB passait en tête en début de quatrième quart-temps sur deux paniers à trois-points, le sien, acrobatique, et celui de David Noël dans le coin gauche. 64-60.

« On fait un match de traînard à l’extérieur et on passe devant à quelques minutes de la fin. C’est le scénario parfait. On sait que Le Mans est dans une situation assez inconfortable. On s’est dit que l’on pouvait faire ce genre de match là et les faire douter rapidement. Mais après on n’a pas su finir le boulot, mettre les tirs au bon moment et verrouiller le rebond en fin de match. »

12/32 à l’intérieur

L’adresse ! Voilà le mal identifié. Elle ne fut que de 35% pour les Choletais contre 46% à leurs voisins. Une explication majeure au revers de CB, 65-71.

« C’est l’une des premières fois où l’on a autant de difficultés en attaque », reconnaissait le meneur ligérien. « C’est peut-être dû aussi à la défense du Mans, on sait que c’est une équipe qui défend très fort. On s’est aussi créé des situations favorables, je pense notamment à beaucoup de paniers faciles dans la raquette que l’on vendange. On aurait pu faire beaucoup mieux. Ça nous coûte peut-être le match. »

A y regarder de près, ce ne sont pas les extérieurs qui sont fautifs car même si le rendement à trois-points ne fut pas fameux (6/21), ce fut toujours mieux que Le Mans (2/14). C’est bien à l’intérieur que les Choletais ont tremblé. 12/32 dans ce secteur, c’est pauvre.

« Je suis satisfait du visage défensif que l’on a montré puisque c’était la priorité après ce que j’avais vu l’espace des cinq premières et des cinq dernières minutes contre Chalon/Saône », analysait le coach Philippe Hervé. « J’ai bien aimé l’état d’esprit dans lequel on a abordé ce match pour une fois. On n’a pas pris de points dans les cinq premières minutes. Le souci c’est qu’on n’en a pas marqué. On ne met pas de paniers dans la raquette. Le seul moment où on aura eu un peu d’efficacité c’est dans le troisième quart-temps lorsqu’on aura fait 4/6 dans la raquette et c’est là qu’on a fait un écart. A partir du moment où vous jouez une équipe qui défend au large pour couper les possibilités de tirs à trois-points, il vous reste la possibilité de marquer des paniers proches du cercle, ce que l’on a essayé de faire mais on n’a pas eu de rendement. C’est ce qui nous coûte le match. »

Graham Brown refuse l’obstacle

Philippe Hervé n’a pas hésité à pointer du doigt son pivot Graham Brown (2,06m, 32 ans). Celui-ci a du volume, une présence au rebond (12 prises face à Yeguete et Yarou), ne rechigne pas à la tache ingrate mais ses mains sont celles d’un bucheron pas d’une dentelière. Même à bout portant l’ancien Gravelinois rate la cible à répétition. Il n’a mis qu’un seul de ses six shoots alors que les occasions étaient bonnes comme le relevait son coach.

« Celui qui nous coute cher une nouvelle fois c’est Graham. Ce que je n’ai surtout pas aimé c’est qu’il finit par refuser de prendre des responsabilités à un mètre du cercle alors qu’il n’y a pas d’aide. Il a même refusé à la fin une responsabilité quand il était défendu par un poste 2 ou 3 du Mans. Je n’aime pas ça. A un moment donné, il faut au moins tenter et il a fini par ne plus tenter. »

Est-ce une crise de confiance? demande un confrère.

« Ça m’embête un peu pour des joueurs de plus de trente ans quand il faut gérer ça. Il avait lancé sa saison sur de très bonnes bases et là ça fait trois matches de suite où il en est à 3/17 dans la raquette. L’expérience vous oblige à une sorte de constance dans la performance. On ne demande pas du très haut mais on ne veut pas voir du très bas. Et pour l’instant il nous a fait du très haut et du très bas. »

Pour le renfort, patience

Cholet Basket aspire à un renfort, un ailier-fort, pour apporter le chaînon manquant. Or Joel Wright n’est finalement pas venu et Angel Nunez, un Américain doté d’un passeport jamaïcain, est reparti après un essai non concluant.

« On ne l’a pas toujours trouvé », souffle Philippe Hervé. « Si on ne trouve pas le profil qu’il faut, ça ne sert à rien de faire venir quelqu’un. On a essayé un truc et au final on s’est aperçu que ça ne servait pas à grand chose de faire venir Nunez. Ça a déstabilisé le groupe la semaine dernière. Quand un joueur vient avec une période d’essai, tout le monde, le coach, les autres joueurs le regardent, et on se déconnecte de notre projet, du match à venir, on a vécu ça contre Chalon. C’est pour ça que j’ai décidé de couper court dès le milieu de semaine pour qu’on se reconcentre sur nous et le match du Mans. Si on fait venir quelqu’un il faut être convaincu que c’est la bonne personne mais aujourd’hui ce candidat là n’existe pas. Donc il faut faire en état. On peut penser que ce problème d’adresse ne va pas durer x matches, surtout à l’approche du cercle. Sinon ça va être facile de nous défendre. »

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