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Heiko Schaffartzik (Nanterre) : le Prix Orange de l’Année 2016

Heiko Schaffartzik est-il le meilleur shooteur à trois-points jamais vu en Pro A ? Ce serait un long débat stérile d’exégètes pour répondre à la question mais il est déjà certain que l’Allemand est une formidable bête de concours et un véritable ambianceur.

Heiko Schaffartzik est-il le meilleur shooteur à trois-points jamais vu en Pro A ? Ce serait un long débat stérile d’exégètes pour répondre à la question mais il est déjà certain que l’Allemand est une formidable bête de concours et un véritable ambianceur.

Heiko a gagné pour la deuxième fois d’affilée le Peak 3 Points Shootout du All-Star Game et en demi-finale il a établi le record de tous les temps : 27 points sur les 33 possibles s’offrant avec la bénédiction du plexi le bonus que constitue le dernier tir du milieu du terrain. Et donc à l’issue de la finale, il a saisi le micro pour demander au public de reprendre en chœur un « Joyeux Anniversaire ! » en hommage à son père, 65 ans, présent dans les tribunes.

« Je suis content d’avoir gagné. La meilleure chose, c’était l’anniversaire de mon père aujourd’hui et il était ici à Paris avec toute ma famille. D’accord j’ai très mal chanté mais on a chanté ! Mon père avait les larmes aux yeux. »

Pas en France par hasard

Dans un univers du basket où les joueurs américains ne s’expriment toujours qu’en anglais après plusieurs saisons en France, Heiko Schaffartzik est un formidable contre-exemple et son adaptabilité fait qu’il tisse un lien spécial avec les fans et aussi ses équipes. Ce fils d’un médecin et d’une professeure, qui a appris les bases de notre langue à l’école, parle tous les jours en français avec ses équipiers, ses coaches, le staff et envisage, pourquoi pas, de prendre un jour des cours particuliers pour améliorer encore son niveau. Sachant qu’il parle déjà couramment l’anglais.

L’Allemand est un basketteur professionnel et court comme tous le cachet, seulement il n’est pas en France tout à fait par hasard et il profite de l’opportunité. Il s’est plongé avec délectation dans l’atmosphère française, adore Paris et à travers ce commentaire paru dans le magazine « Basket » on se rend compte combien il est fin observateur :

« Ils (les Français) aiment beaucoup « vivre la vie ». Je ne sais pas comment dire. « Il faut qu’on mange bien, qu’on dorme bien, on boit du vin, on mange du fromage… » Et ici, le travail est important, mais j’ai l’impression que pour les Français, c’est encore plus important de vivre la vie, et le travail vient en deuxième. Alors qu’en Allemagne, le travail arrive en premier, tout le reste passe après. Autre chose : les Français aiment beaucoup parler en négatif, se plaindre. Je ne sais pas pourquoi ? (Il rit) La culture est très belle, les restaurants et la nourriture magnifiques. Ah, autre chose : tout le monde est très poli. C’est incroyable ça ! »

Il faut savoir que cette shooting machine, qui tire vite, de loin, et très bien, a été en quelque sorte conçue aux Etats-Unis –il a vécu deux ans et demi à San Diego et se souvient avoir vu à l’œuvre les Lakers de Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar contre les Celtics de Larry Bird au Forum d’Inglewood- et surtout au TuS Lichterfelde, un petit club de Berlin jugé comme étant le meilleur au niveau de la formation du pays, qui était alors la succursale de l’ALBA et avec qui il est monté jusqu’à l’équivalent de la Pro B.

La meilleure préparation : pas de préparation !

En 2015, Heiko Schaffartzik avait dû s’imposer en finale à Hugo Invernizzi et cette fois encore il a dû ferrailler pour obtenir un meilleur total que le Chalonnais John Roberson.

« Le concours a été plus facile que l’année dernière, vraiment, parce que je pouvais attendre les autres alors que l’année dernière c’est moi qui ai commencé. Là je pouvais regarder ce qu’ils allaient faire », a t-il commenté.

La veille, lors de la séance d’entraînement, il s’était amusé à faire des airballs et à tirer de sa main faible. Il y a chez Heiko Schaffartzik du Larry Bird dans la confiance en ses possibilités dans le domaine.

« C’est beaucoup dans la tête », confirma t-il. « Il y a beaucoup de pression, de gens qui regardent. C’est juste comment tu t’adaptes à cette pression. Et jamais à l’entraînement on shoote comme ça (il mime lorsqu’il a pris le ballon du rack de rangement). Ce n’est pas un vrai tir de basket. C’est difficile de s’entraîner pour ça. »

A un journaliste qui lui a demandé si son tir est naturel, il a répondu l’œil malin, faisant rire toute l’assemblée :

« Non c’est juste parce que j’ai de très grandes couilles ! (sic) »

La saison dernière, à Limoges, au retour d’un déplacement à Antibes, passablement éméché, Heiko était rentré dans un appartement qui n’était pas le sien et s’était endormi sur le canapé sans se rendre compte de sa méprise. A « Basket », il a confié qu’il ne veut pas que les Français aient de lui une mauvaise image de fêtard suite à cet incident rendu publique. Qu’il ne soit pas inquiet. BasketEurope lui décerne au contraire le Prix Orange pour l’année 2016 !

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