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Ligue Féminine: de l’audace, toujours de l’audace

Lors d’un déjeuner de presse, Philippe Legname, président de la Ligue Féminine de Basket, Irène Ottenhof, sa directrice générale, et Fabrice Canet, chef du service de presse de la fédération et également arbitre de Pro A, ont commenté les trois innovations qui ont été décidées pour la saison 2017-18

Lors d’un déjeuner de presse, Philippe Legname, président de la Ligue Féminine de Basket, Irène Ottenhof, sa directrice générale, et Fabrice Canet, chef du service de presse de la fédération et également arbitre de Pro A, ont commenté les trois innovations qui ont été décidées pour la saison 2017-18.

« On se réserve le droit de tester peut-être pendant trois ans afin d’avoir le meilleur produit possible pour aller ensuite dans cette nouvelle salle à Bercy. »

OPEN DE LA LFB ET TROPHEE DES CHAMPIONS

C’est l’une des réussites de la LFB, qui a été copiée un peu partout, dans les autres sports comme à l’étranger. Depuis 2005, l’Open réunit en un même lieu, à Paris-Coubertin, et sur un week-end, les 12 équipes de la LFB pour la première journée de championnat. En 2014, le trophée des Champions, qui oppose le champion de France au vainqueur de la Coupe, est venu se greffer sur l’événement –ces deux équipes disputent leur match de championnat plus tard dans la saison.

Pour sa 13e édition, les 29 et 30 septembre, le format de l’Open va évoluer sans bouleverser ses fondements : deux rencontres, dont le Trophée des Champions, se tiendront le vendredi puis les quatre autres matches seront programmés le samedi.

« Coubertin est pris par le hand et donc on est obligé de délocaliser à Carpentier », explique Philippe Legname. « La question a été posée à tous les présidents lors d’un séminaire : fallait-il délocaliser en Province en attendant la salle de 7 000 places qui est prévue à Bercy, sachant que nous bénéficions pour l’Open d’une subvention de la ville de Paris et de la Région Ile-de France, que Paris c’est central et que nous avons beaucoup de monde ? Tout le monde a donné son accord pour rester sur Paris. »

Jugée audacieuse à travers la création de cet Open, qui permet aussi une mise à disposition aux médias, de leur distribuer un remarquable media guide, et à chaque joueuse d’être prise en photos dans des postures parfois originales, la Ligue Féminine veut éviter l’endormissement.

« Malgré les efforts que l’on déploie, c’est plus compliqué pour le Parisien moyen de sortir le dimanche pour aller au basket que le samedi », commente Irène Ottenhof. « Le remplissage le samedi est de l’ordre de 90%, parfois c’est même guichets fermés alors que le dimanche on est à 65, 70%. On n’a jamais une sensation de vide car on arrive avec les flux et les animations à avoir un engouement populaire mais ça devient compliqué. On est parti dans l’idée d’avoir deux matches le vendredi soir dont le Trophée des Champions et un match de la 1ère journée. Sur la journée du samedi, on aura deux sessions de deux matches pour répondre à une nouvelle demande du public. C’est plus professionnel d’avoir deux sessions, on se rapproche de ce qui se fait au niveau international. Les joueuses sont contentes de se retrouver, c’est le seul moment de la saison où elles peuvent le faire. On a cherché à préserver cette marque de fabrique tout en essayant d’innover. On se réserve le droit de tester peut-être pendant trois ans afin d’avoir le meilleur produit possible pour aller ensuite dans cette nouvelle salle à Bercy. »

« L’objectif c’est aussi d’amener du basket féminin professionnel sur des territoires où il n’y a pas forcément »

TROIS TOURNOIS D’AVANT-SAISON

Là aussi, c’est un concept original : trois tournois Pré-Open seront organisés par la LFB et regrouperont, le week-end précédent l’Open parisien, l’ensemble des équipes et ils seront inscrits au calendrier officiel. Afin d’équilibrer les plateaux, le classement de la saison régulière précédente sera le critère déterminant. Les trois sites se verront confier l’organisation pour trois ans. Les neuf présidents présents (sur douze) lors d’un récent séminaire ont tous donné leur accord à ce projet.

« L’objectif c’est aussi d’amener du basket féminin professionnel sur des territoires où il n’y a pas forcément », explique Irène Ottenhof.  « On a travaillé avec le service événementiel de la fédération pour établir un cahier des charges avec un certain nombre de critères dont une capacité de salle conseillée d’au moins 1 000 places et du parquet. On attend jusqu’au 31 mars les candidatures pour avoir un maillage territoriale cohérent, privilégier des endroits où il n’y a pas de basket professionnel féminin (NDLR : la LFB a ainsi écarté la candidature de la ligue du Nord pour Villeneuve d’Ascq, qui est déjà très bien servi tout le reste de l’année). Il y aura un accompagnement financier de la part de la ligue féminine vis à vis des clubs de la ligue. Il y aura le même fonctionnement : point presse, joueuses disponibles, charte graphique, animation de salle, une répétition générale pour les joueuses, les clubs, la ligue féminine et on l’espère pour les médias. »

« Il y aura bien sûr un temps d’adaptation vis à vis de cette mécanique à trois mais c’est vraiment une valorisation de la division et les joueuses vont être satisfaites de ça. »

L’ARBITRAGE A TROIS

Depuis deux saisons, les playoffs de Ligue Féminine sont arbitrés par trois officiels. Philippe Legname confie qu’il avait discuté de ce dispositif avec le président berruyer Pierre Fosset et sa coach Valérie Garnier lors d’un Final Four à Ekaterinbourg. L’idée a mûri de l’étendre à toute la saison régulière et le Bureau Fédéral a donné son aval le 13 janvier. Le coût saisonnier sera de 5 000 euros pour chaque club. A noter que la Pro B masculine va également opter pour les trios d’arbitrage.

« On me demande souvent si on a assez d’arbitres pour assumer ça », commente Philippe Legname ». Il faut savoir qu’il y aura des doublages : des arbitres de Pro A arbitreront deux matches en un week-end. J’ai vu le match de Coupe de France d’hier à Villeneuve d’Ascq avec trois arbitres et j’ai été très heureux de la qualité de l’arbitrage. Aucune des deux équipes ne peut dire qu’elle a été défavorisée ! »
« Nous, arbitres de Pro A, on n’arbitre quasiment pas pour l’instant de matches de Ligue féminine dans la saison », révèle Fabrice Canet. « Il se trouve que je suis tuteur d’un jeune arbitre et moi, j’en arbitre quelques matches, ce qui est le cas aussi de Johann Jeanneau. L’année prochaine, on arbitrera le vendredi et le samedi ou le samedi et le dimanche voir en semaine. Il y a eu un travail du HNO (Haut Niveau des Officiels) pour faire monter la nouvelle génération et aussi sur la mécanique à trois avec des stages pour que les arbitres s’entraînent. Il y aura bien sûr un temps d’adaptation vis à vis de cette mécanique à trois mais c’est vraiment une valorisation de la division et les joueuses vont être satisfaites de ça. Il y a aussi une vraie volonté de la fédération et du HNO d’aider à la formation des arbitres féminins. On a eu Chantal Jullien, Carole Delaune, il faudra continuer ce travail là. »

Fabrice Canet estime qu’à trois, l’arbitrage, c’est beaucoup plus efficace qu’à deux :

« C’est beaucoup plus technique. On couvre beaucoup plus de terrain, on enlève beaucoup de tricherie. Une fois que l’on a acquis l’expérience dans la mécanique et la supervision des zones, c’est beaucoup plus facile d’arbitrer à trois. Bien sûr, ça ne supprime pas toutes les erreurs ! »

PLAYOFFS 2017

En attendant ces trois mesures, la LFB va lancer au printemps un nouveau format de playoffs. Les huit meilleures équipes de saison régulière y seront invitées, comme chez les garçons. La finale se fera en trois manches gagnantes et la possibilité de mettre la même formule en demi-finales est à l’étude.

Dans ce domaine, la LFB ne fait qu’emprunter un chemin tracé de longue date par les maîtres américains. Ce n’est pas tout à fait une innovation puisqu’en 2005 la finale Valenciennes-Bourges s’était déjà jouée en trois manches gagnantes. L’absence de suspense (3-0 pour l’USVO) avait malheureusement mis fin à l’expérimentation.

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