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Interview souvenirs avec Mike Batiste, le pivot légendaire du Grand Pana

Non-drafté en 1999 à sa sortie d’Arizona State, Mike Batiste s’est ensuite bien rattrapé en Europe. Le « petit » intérieur californien (2m03, 111kg) a fait le bonheur du Panathinaikos pendant dix saisons, avec trois titres de champion d’Europe en 2007, 2009 puis 2011. Elu MVP de la ligue en Grèce en

Non-drafté en 1999 à sa sortie d’Arizona State, Mike Batiste s’est ensuite bien rattrapé en Europe. Le « petit » intérieur californien (2m03, 111kg) a fait le bonheur du Panathinaikos pendant dix saisons, avec trois titres de champion d’Europe en 2007, 2009 puis 2011.

Elu MVP de la ligue en Grèce en 2010, puis MVP des finales, Batiste fut incontestablement un des intérieurs les plus dominateurs d’Europe dans les années 2000, et jusqu’à son départ du Pana (pour une année) en 2012.

Désormais assistant coach chez les Nets de Brooklyn, Mike Batiste a accepté d’ouvrir la boîte à souvenirs avec nous pour discuter de ses années de gloire sous les couleurs du grand Pana. Entretien.

Mike, était-ce une décision difficile de quitter les Etats-Unis pour l’Europe à votre sortie d’Arizona State ?

« Ce n’était évidemment pas ce que je pensais faire. Ayant grandi aux Etats-Unis, je voulais jouer en NBA. Mais je savais que le basket se pratiquait aussi partout dans le monde. Et j’étais ouvert à l’idée de jouer ailleurs. J’ai eu l’opportunité de lancer ma carrière à Charleroi, et je l’ai saisi à pleines mains ! La suite, on la connaît… »

Comment s’est passée votre arrivée en Europe, en Belgique donc ?

« C’était différent, c’est clair. J’étais habitué à ce que les choses se passent d’une certaine manière aux Etats-Unis. On a tous nos petites habitudes, et sortir de ma zone de confort a forcément été un peu compliqué au début. Car j’étais jeune et je ne savais pas forcément comment m’adapter. Mais globalement, j’ai appris de tout ça et j’en suis sorti grandi. »

Vous avez ensuite pu évoluer en NBA, à Memphis, pendant une saison. Pourquoi pensez-vous que ça n’a pas marché ?

« Je ne sais pas trop. J’étais un des gars tout au bout du banc. J’ai été pris dans des questions d’argent, et puis l’effectif changeait beaucoup. Je ne pense pas du tout que je n’avais pas le niveau mais ça ne s’est pas bien goupillé pour moi. J’ai alors reçu une belle offre du Panathinaïkos et j’ai pris l’avion pour la Grèce. »

Avez-vous eu ensuite d’autres contacts pour revenir en NBA, notamment avec tout le succès que vous avez rencontré au Pana ?

« Oui, je ne vais pas mentir. Je suis humain, j’ai eu envie de revenir en NBA. Mais en même temps, je savais ce qui était le mieux pour moi. Je voulais prendre du plaisir, gagner des titres et continuer à profiter de chaque saison. C’est pour ça que je suis resté [en Grèce]. »

Racontez-nous vos premières impressions quand vous débarquez au Panathinaïkos en 2003. Connaissiez-vous un peu l’histoire du club ? Son prestige ?

« Je connaissais un petit peu l’histoire du club. Je savais notamment qu’ils avaient remporté un titre européen deux saisons avant [en 2002, avec Dejan Bodiroga en MVP du Final Four, ndlr]. Ce dont j’étais sûr, c’est que j’arrivais dans un club où il faut gagner. Dès le début, j’ai rapidement compris qu’il fallait gagner le plus de titres possibles. »

Vous avez remporté l’Euroleague à trois reprises, en 2007, en 2009 et en 2011. Avez-vous un petit préféré ?

« Je chéris chacun d’entre eux. Mais si je devais en choisir un, je dirai 2009. Car personne ne pensait vraiment qu’on allait gagner. Mais à partir de février, on a trouvé notre rythme et on a joué notre meilleur basket. Et cette année-là, on a carrément réalisé le triplé [Euroleague – championnat – Coupe]. »

Qui considérez-vous comme votre coéquipier le plus proche au Pana ?

« Tous les joueurs. On est tous des frères. C’est une fraternité. Et encore aujourd’hui ! On se parle encore de temps à autre. Ils me manquent tous beaucoup. Je parle encore à Drew Nicholas et certains autres gars de l’équipe. Mais bon, je suis assez occupé de mon côté aussi [rires]. »

Dimitris Diamantidis vient de raccrocher et l’Euroleague lui a dédié un documentaire. Avez-vous pu le visionner ?

« Oui, je l’ai vu. Ça m’a un peu filé le bourdon car il était en quelque sorte le Dernier des Mohicans, le dernier représentant de notre époque là-bas. Et maintenant, il est parti. C’est la fin d’une époque et une partie de moi est morte avec lui. Mais le Pana va continuer de vivre. Comme je l’ai dit dans ma dernière interview avec [les médias grecs], Panathinaïkos est un grand club, un club avec beaucoup de titres et ça va continuer d’être le cas malgré le départ des uns et des autres. »

Quelle était votre relation avec les fans grecs ?

« C’était incroyable. Ces fans sont très fidèles. Ils se sacrifieraient pour vous, s’ils devaient le faire. Ce sont les fans les plus fidèles que j’ai vus dans le monde. Que tu mènes de 30 ou que tu perdes de 30, ils vont continuer à chanter. »

Quels souvenirs gardez-vous de ces ambiances folles en Grèce ?

« La passion. C’est incroyable ! On ne voit pas ça souvent ici, en Amérique. C’est extraordinaire. »

Vous avez joué sous les ordres de coach Obradovic, qu’en avez-vous retenu ?

« D’être responsable. D’étudier le jeu. D’être soi-même son propre coach. Se mettre plus de pression pour arriver au succès. C’est ce type de leçons que j’ai retenus de Coach. Et ça me sert encore aujourd’hui [dans son nouveau métier d’assistant-coach des Nets, ndlr]. »

Quelle était la meilleure équipe dans laquelle vous avez joué ?

« C’est forcément difficile à dire mais je dirais à nouveau 2009. C’était vraiment une super saison pour nous. On n’était vraiment pas favori, même pour les playoffs en Grèce. Et on a réussi à faire le triplé. C’était vraiment une saison exceptionnelle. »

Et le joueur le plus difficile à jouer pour vous ?

« C’est une autre question difficile. On pourrait y passer 20 minutes… Il y a énormément de joueurs européens qui sont talentueux. Et c’est bien pour ça qu’ils arrivent de plus en plus nombreux en NBA. »

Propos recueillis à Portland

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