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Les défections en équipe de France : De tout temps…

Donc Nicolas Batum ne fera pas le prochain Euro afin de se mettre entièrement au service d’une franchise, les Charlotte Hornets, qui le rétribue comme un émir du Moyen-Orient. Ian Mahinmi ne sera pas non plus de la partie. En gros, l’équipe de France, ça le gonfle. Dorénavant, on ne reverra plus Ale

Donc Nicolas Batum ne fera pas le prochain Euro afin de se mettre entièrement au service d’une franchise, les Charlotte Hornets, qui le rétribue comme un émir du Moyen-Orient. Ian Mahinmi ne sera pas non plus de la partie. En gros, l’équipe de France, ça le gonfle. Dorénavant, on ne reverra plus Alexis Ajinça avec les Bleus. Ca tombe bien, les Bleus ne veulent plus d’Alexis Ajinça. Pas sûr non plus que Rudy Gobert –qui de plus vient de se blesser au genou- et Evan Fournier soient présents en Finlande et en Turquie. On devrait être bientôt fixés.

La NBA est pour le basket national une arme à double tranchant. Elle bonifie ses joueurs (encore qu’il faudrait voir si ce n’est pas la ligue ACB, la VTB League et l’Euroleague qui ont davantage fait de Nando de Colo ce qu’il est devenu) mais fausse aussi toutes les données, bouscule tous les repères construits depuis un siècle par des fédérations basées en Europe. Faut-il rappeler que jouer en équipe nationale n’augmente pas la valeur marchande des NBAers contrairement aux footballeurs qui sont tous sous l’égide de la FIFA ? On se rendra encore plus compte avec du recul combien Boris Diaw, qui est là tous les étés avec le sourire, est un être exceptionnel.

Seulement, il ne faut pas croire pour autant que tout était rose avant que le croquemitaine américain et ses montagnes de dollars viennent dénaturer les « valeurs » nationales. Que non ! Peu importe les décennies, l’équipe de France a rarement eu la possibilité d’aligner l’ensemble de ses meilleurs joueurs. A une époque, ceux-ci étaient de (presque) purs amateurs et avaient à privilégier leur activité professionnelle à une compétition de basket assortie d’une préparation. Ca se comprend.

(Presque) tout pour réussir

Vint l’heure du professionnalisme. L’un des tournants du basket français, pour ne pas dire LE tournant, se situe à la fin des années quatre-vingts. Prenons l’année 1988. Limoges vient de gagner la Coupe des Coupes, l’équivalent d’un mixte de l’Eurocup et de la Champions League. Un an plus tôt, à sa naissance, la Ligue Nationale de Basket a passé un accord avec Antenne 2 pour la retransmission de matches de championnat en direct le samedi après-midi. D’ailleurs la finale de Limoges en Coupe des Coupes face à Badalone a été retransmise sur Antenne 2. Et ça a cartonné. Comme les matches de Coupe de Champions d’Orthez. Il y a de plus en plus de spectateurs dans les salles, les ventes du seul mensuel spécialisé Maxi-Basket  s’envole. Les salaires des joueurs français grimpent en flèche. On constate un « boom » du basket et le phénomène est mondial. C’est à cette époque que certains parleront de « sport de l’an 2000 ».

Que manque t-il alors, vraiment, au basket en France pour être reconnu comme un sport majeur capable de prendre le dessus sur le rugby et peut-être tenir tête au football puisque c’est bien ce qui germe dans l’esprit de quelques hurluberlus ? Réponse : principalement des résultats positifs de l’équipe de France.

Celle-ci n’est pas montée sur un podium depuis l’Euro de 1959. Elle n’avait pas participé aux Jeux Olympiques depuis trente-quatre ans mais son aventure à Los Angeles, quatre ans auparavant, s’est terminée en eau de boudin. C’est donc le moment de faire la transition entre les performances de nos clubs –enfin de Limoges et d’Orthez- et l’équipe nationale. 1988, c’est l’année des Jeux Olympiques de Séoul qui passe par un tournoi de qualification à Rotterdam. Et ?

Un meneur sur trois, aucun extérieur sur cinq

Et… Sur les trois meilleurs meneurs, il manquait Valéry Demory et Freddy Hufnagel, ce qui permis à Jacques Monclar (31 ans) au soir de sa carrière de fêter sa 200e sélection. Sur les cinq premiers extérieurs, pas un seul n’était présent. Ni Richard Dacoury, blessé, ni Hervé Dubuisson (31 ans) et Eric Beugnot (33 ans) jugés hors d’usage, ni BJ Williams et Ken Dancy non sélectionnables. C’était mieux du côté des intérieurs puisque seul Jim Deines, un autre « naturalisé » n’était pas dans les rangs. Et c’en était heureux car c’était alors carrément le secteur de faiblesse de l’équipe de France. On n’avait pas de vrai 5 compétitif.

Peu importe les bonnes ou mauvaises excuses pour justifier ces défections, la NBA, qui ne s’était pas encore embrassée sur la bouche avec la Fédération Internationale, ne pouvait pas en être tenu comme responsable. Ni de l’étrange absence à ce TQO du… président de la FFBB, ce qui fit grogner les joueurs et le coach Jean Galle.

Résultats ? En poule préliminaire, la France battit la Suisse et la Pologne (de deux points) mais fut pulvérisée par l’URSS (-40 points) avant de terminer… 8e sur 8 de la poule finale avec un -27 contre l’Espagne, -23 contre la Yougoslavie, -11 contre l’Italie, -10 contre la Grèce et encore -6 contre la République Fédérale d’Allemagne.

Il paraît que cette équipe nationale était expérimentale pour préparer les Jeux de Barcelone. Mais les Bleus ne se qualifièrent pas plus pour Barcelone, ni encore pour Atlanta. Il fallut attendre que la (bonne) formation française porte (enfin) ses fruits pour que les Bleus commencent à gagner des médailles avec l’an 2000.

Tiens 1988, c’est l’année de naissance de Nicolas Batum. Mais cela n’a rien à voir.

Photo: FFBB

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