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Pro B – Boulazac-Nantes en finale: L’analyse complète des forces en présence

Les Playoffs de Pro B ont été à la hauteur cette année encore avec du spectacle, une bonne dose de suspense et des surprises. Boulazacois et Nantais ont pris le meilleur sur leurs adversaires respectifs et se retrouvent désormais face à face pour au moins deux derniers rounds et un enjeu de taille :

Les Playoffs de Pro B ont été à la hauteur cette année encore avec du spectacle, une bonne dose de suspense et des surprises. Boulazacois et Nantais ont pris le meilleur sur leurs adversaires respectifs et se retrouvent désormais face à face pour au moins deux derniers rounds et un enjeu de taille : accompagner Bourg-en-Bresse en Pro A !

La première manche de la finale de Pro B se dispute ce soir dans un Palio qui s’annonce plein à craquer (5 200 places). Boulazac, 4e de la saison régulière aura l’avantage du terrain et la faveur des pronostics sur cette série au meilleur des trois manches. Mais gare aux Nantais qui ont réussi deux upsets successivement face à Charleville-Mézières (5e) en deux matchs secs et Fos-sur-Mer (2e) après une belle remportée en terre hostile il y a (seulement) quatre jours.

Voici l’analyse des forces en présence.

Boulazac, une « remontada » déjà historique

Il faut bien avouer qu’il s’est produit un petit miracle dans le Périgord cette saison. Pressenti parmi les favoris de la division en début d’exercice, le BBD pointait pourtant à la dernière place après 12 journées avec 8 défaites au compteur. Malgré sa victoire en Leader’s Cup en 2016 et deux parcours honorables en Playoffs (deux demi-finales), Antoine Michon n’a pas résisté à ce départ catastrophique et a été remplacé par un Claude Bergeaud motivé comme au premier jour par ce nouveau challenge. Visiblement, l’ancien sélectionneur tricolore a su trouvé les mots justes pour recharger les batteries d’un groupe homogène, entre les anciens et les jeunes loups bourrés de talent.Résultat, quatre mois après sa prise de fonction et grâce à une fin d’exercice en boulet de canon (9 victoires sur les 13 derniers matchs), les Boulazacois arrachaient la 4e place de Pro B. Après avoir remarquablement sorti Le Havre puis Evreux, les voilà en finale, prêts à offrir à leurs supporters un retour en trombe en Pro A, quatre ans après une expérience rapidement avortée, en 2012-2013.

L’homme fort : Claude Bergeaud, le coup gagnant

Forcément, au vu de son parcours, l’arrivée de Claude Bergeaud a redonné de l’espoir et une bonne dose d’ambition à tout un club. Mais avoir un tel nom sur son banc ne suffit pas pour accomplir les exploits. Même si sa prise de fonction s’est faite dans la précipitation, comme il expliquait mi-janvier à Basketeurope, coach Bergeaud a une nouvelle fois montré toutes ses qualités de meneur d’hommes. Le Palois de cœur s’est d’abord attelé à redéfinir les priorités, à commencer par la défense. Car comme les autres clubs du top 4, c’est d’abord grâce à sa défense que Boulazac a refait surface. Sous l’ère Bergeaud, c’est à dire lors de 18 derniers matchs de la saison régulière, le BBD a tourné à 67,8 points encaissés par match. Personne n’a fait [arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]mieux sur la saison.

Son autre fait d’arme a été la remobilisation et la responsabilisation de tout un groupe. En partant du principe suivant : pour aller au bout, on aura besoin de tout le monde. Voici quelques beaux exemples sur les postes arrières, Stéphan Gauthier, 22 ans, passé du bout du banc en 2016 (10 minutes jouées au total) à un rôle de vraie rotation en 2017 (298 minutes). Gaëtan Clerc, un de ses « hommes de l’ombre » qui a su trouver son rôle au sein d’un riche effectif. On peut également citer l’emblématique Arnaud Kerckhof, qui a retrouvé son peps en deuxième partie de saison et a rendu la confiance à son coach au meilleur moment en réalisant le match de sa vie au Havre en quarts de finale pour forcer une belle, avec ses 17 points, 4 rebonds et 4 passes.

Deux points forts

L’avantage du terrain

Même si celui-ci a été malmené durant ces Playoffs, en Pro A comme en Pro B, il reste une valeur sûre. Surtout lorsque votre « chez vous » s’appelle le Palio, plus grande salle de la division, et forcément l’une des plus bruyantes, ambiancée comme il se doit par les Requins et autres Gouyats, clubs de supporters historiques de la formation boulazacoise. L’antre du BBD sera pleine à craquer pour le premier acte ce soir, un détail qui aura forcément son importance. Problème : Nantes a la particularité de ne pas avoir encore perdu à l’extérieur durant ces Playoffs, en trois matchs. Solution : Evreux s’était présenté dans les mêmes conditions en demi-finale après avoir balayé Lille sur son parquet à deux reprises au tour présent, mais s’est cassé les dents sur une formation de Boulazac en mode rouleau-compresseur.

La profondeur de banc

Avec l’arrivée mi-mai du shooteur international bosnien Marko Sutalo, Boulazac peut s’appuyer sur un effectif pléthorique de 11 joueurs avec un temps de jeu habilement réparti. Les Nantais ne peuvent pas en dire autant, puisque leur rotation a été réduite à 7 joueurs jeudi dernier à Fos-sur-Mer, Alexis Desespringalle étant resté sur le banc, victime d’une béquille. Cette donnée aura toute son importance surtout en Playoffs avec des matchs tous les deux jours et la répétition des efforts. Des mots de Claude Bergeaud, les nombreuses rotations ont d’ailleurs joué un rôle prépondérant dans la victoire du BBD en trois manches sur Le Havre en quarts de finale.

Nantes : la force de la dynamique

Saison après saison, l’Hermine de Nantes s’est affirmée comme l’une des places fortes de Pro B. Cet exercice 2016-2017 a permis au club ligérien, qualifié en la finale d’accession pour la première fois de son histoire, de passer un nouveau cap. Avec l’arrivée de l’expérimenté Laurence Ekperigin pour remplacer Allen Durham au poste 5, et un effectif suffisamment costaud pour jouer les trouble-fêtes, Nantes a avancé masqué toute la saison, avec l’ambition de se faire une place dans le top 5. Arrivé à la 6e place, la formation de Franck Collineau (en arrêt maladie, remplacé début mai par son assistant Jean-Babptise Le Crosnier) a montré sa capacité à briller en Playoffs. Après la qualification en demies aux dépens de Charleville-Mézières, une dynamique est née et rien n’a semblé en mesure de l’arrêter, comme en témoignent les deux victoires qui ont suivi sur le parquet de Fos-sur-Mer, meilleure formation de la saison à domicile avec deux petits revers en 17 matchs de saison régulière. La force de la dynamique sera-t-elle suffisante pour réaliser un nouvel exploit ?

L’homme fort : Valentin Bigote, MVP en puissance

Meilleur marqueur de son équipe à chaque fois que celle-ci l’a emporté (quatre fois sur cinq donc), l’arrière-ailier de l’Hermine est indéniablement le MVP de ces Playoffs jusqu’à présent (19 points en moyenne par match, à 50% d’adresse à 3 points, soit 18/36). Valentin Bigote a en effet su élever son jeu de manière remarquable depuis le début des phases finales en se montrant clutch dans les moments chauds. Déjà contre Charleville-Mézières, c’est lui qui a tué le suspense dans le match dans le match 2 en inscrivant un tir arc-en-ciel alors que les deux équipes étaient dos à dos (69-69) à moins d’une minute du terme. Mais là où le n°10 ligérien a fait fort, c’est lors des deux matchs à Fos-sur-Mer où il a enchaîné 26 et 23 points, avec là encore des paniers on ne peut plus clutch dont celui dans le match 1, à 3 points devant Luca Vébobe.

« C’est vrai qu’en ce moment je joue vraiment en confiance », avait confié l’intéressé à l’issue du premier round à Fos-sur-Mer, quelques minutes après ce nouveau tir victorieux. « Mes coéquipiers me donnent des bons ballons. En fin de match, comme je l’ai dit après le match 2 contre Charleville-Mézières, je sais que c’est à moi de mettre les tirs. Parfois ça rate, en ce moment je les mets dedans. Je prends mes responsabilités, tant mieux si ça fonctionne ».

S’il est un remarquable finisseur, Valentin Bigote est également un rouage essentiel de l’Hermine à la création. Pour l’instant, ni Charleville ni Fos n’ont réellement été en mesure de l’arrêter. Voilà le BBD prévenu.

Deux points forts

Une adresse extérieure insolente

Symbole d’une équipe en grande confiance et d’un mental à toute épreuve. En moyenne sur les Playoffs, les Nantais plantent 10 paniers à 3 points par match, à 40% d’adresse. La dernière démonstration de force en la matière date de jeudi soir à Fos-sur-Mer où les Nantais ont réalisé un 12/22 qui a pesé très lourd dans la balance. La menace vient principalement des artilleurs Valentin Bigote et Rihard Kuksiks, mais Kwamain Mitchell, Henri Kahudi, Alexis Desespringalle ou encore Vafessa Fofana sont également à surveiller de près. S’ils prennent confiance, les snipers de la Cité des Ducs seront durs à contenir !

La défense au niveau

Comme Boulazac, Fos-sur-Mer possédait un banc plus profond, avec un effectif de 11 joueurs interchangeables et des éléments d’expérience (Desroses, Obasohan, Vébobe). Comme Boulazac, Fos-sur-Mer affichait l’une des meilleures défenses de Pro B. Mais cela n’a pas empêché les Nantais de hisser leur niveau de jeu défensif en se montrant à la hauteur de l’événement. Lors de la belle en terre provençale, l’Hermine a livré une véritable démonstration de cohésion défensive, limitant la 2e meilleure équipe du championnat à 31 points en première mi-temps (68 points sur la série). Conscients que l’accession en Pro A se jouera sans doute là, nul doute que les Nantais seront prêts à réaliser les mêmes efforts, que ce soit dans les aides défensives, le repli ou les prises de position au rebond pour se donner une chance de rivaliser. Avec la bataille au rebond où les débats risquent d’être animés, c’est là que résidera la clé de cette série.

Le favori des pronostics

Boulazac

La dernière marche semble un peu haute pour les valeureux Nantais qui restent sur trois matchs à très haute intensité dont le dernier en date il y a quatre jours alors que le BBD a eu une semaine pleine pour refaire le plein. Après Mitchell, diminué suite à une blessure au genou contre Charleville-Mézières, c’est Desespringalle qui a manqué l’acte 3 de la demi-finale pour cause de béquille. Ça commence à faire beaucoup. Et en plus de la fraîcheur et de la profondeur de banc, Boulazac a l’avantage du terrain, un coach et des cadres qui ont l’expérience des grands rendez-vous. Nantes ne s’annonce pas vaincu d’avance pour autant et aura de nombreux atouts à faire valoir afin de déjouer les pronostics pour ce qui sera une véritable prouesse.

En saison régulière

2-0 pour Boulazac

24 janvier 2017 : Nantes – Boulazac (55-57)

25 mars 2017 : Boulazac – Nantes (75-66)

Finale des Playoffs d’accession de Pro A

Boulazac Basket Dordogne – Hermine Nantes Atlantique

Aller (Palio)

Ce lundi 12 juin à 20h30 sur SFR Sport 2

Retour (Mangin-Beaulieu)

jeudi 15 juin à 18h30 sur SFR Sport 2

Match d’appui (si nécessaire – Palio)

et dimanche 18 juin à 14h sur SFR Sport 2

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Photos: Laurence Ekperigin et Valentin Bigote (Hermine), Claude Bergeaud (Boulazac)

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