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Interview – Ed Scott (Directeur de l’Euroleague) : « Nous ne sommes pas obsédés par Paris »

Ed Scott et Roser Queraltó ont accordé à BasketEurope.com une interview exclusive. Le Basketball Chief Operations Officer de l’Euroleague et la responsable du développement commercial n’ont éludé aucun sujet et font le bilan de la nouvelle formule de la compétition, des projets à venir et d’une poss

Ed Scott et Roser Queraltó ont accordé à BasketEurope.com une interview exclusive. Le Basketball Chief Operations Officer de l’Euroleague et la responsable du développement commercial n’ont éludé aucun sujet et font le bilan de la nouvelle formule de la compétition, des projets à venir et d’une possible arrivée d’un ou plusieurs clubs français en Eurocup et Euroleague.

Quelle est la moyenne de spectateurs cette saison en Euroleague ? Est-elle en progression ?

Ed Scott : Les fans ont répondu au nouveau format avec beaucoup d’enthousiasme. On note une hausse de l’affluence moyenne de 15%, passant de 7 136 spectateurs en moyenne à 8 177.

Dans combien de pays est diffusée l’Euroleague ?

E.S. : Le Final Four a été diffusé dans 214 pays ou territoires, c’est un record. Il était même disponible de manière virtuelle, avec des diffusions en direct dans les avions ou dans les bateaux de croisière. Le Final Four était donc visible partout à travers les six continents.

Combien y-a-t-il d’abonnés à EuroleagueTV ? Récemment, vous avez demandé aux abonnés d’aider à améliorer la situation. Quel est votre projet ?

Roser Queraltó : Oui, nous cherchons toujours à nous améliorer et la seule façon de vraiment le faire c’est d’écouter les fans car le succès dépend toujours en grande partie d’eux. Bien que les niveaux de satisfaction soient élevés, il existe un certain nombre de domaines dans lesquels nous pouvons explorer différentes façons d’améliorer l’offre et d’en fournir une encore meilleure. Probablement, le point culminant pour la saison prochaine sera l’inclusion de tous les matchs EuroCup. Les fans ont demandé que ces matchs soient disponibles, et la saison prochaine ils seront tous diffusés en ligne.

En France, le contrat avec BeIn Sports prend fin cette année. Pouvez-vous nous confirmer que les droits ont bien été acquis par SFR/Altice pour les saisons à venir ? [arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

R.Q. : Non, ce n’est ni vrai ni confirmé. Nous sommes en discussions avec plusieurs diffuseurs sur le marché, mais à ce jour, nous ne pouvons rien partager de concret.

Les sponsors sont-ils déçus que les trois principaux marchés (France, Allemagne et Grande-Bretagne) ne soient pas, ou à peine, concernés par l’Euroleague ?

R.Q. : Non, pas du tout. Tous nos sponsors sont très satisfaits du retour sur investissement qu’ils obtiennent de la Ligue, plus particulièrement cette saison durant laquelle notre audience à incroyablement augmenté sur toutes nos plateformes. Cela a permis à nos sponsors d’être connectés à nos fans de plusieurs façons. Néanmoins, nous ne pouvons pas cacher que ces marchés ont toujours fait partie et font encore partie des objectifs de la Ligue. En Allemagne et en France le marché est plus développé et l’Allemagne a beaucoup évolué ces dernières années. Le Royaume-Uni reste un candidat assez difficile à atteindre, mais nous nous efforcerons de tout mettre en œuvre pour potentiellement introduire une équipe en Euroleague bientôt.

Etait-il légitime d’avoir quatre équipes à Istanbul cette saison ? Cela peut donner le sentiment que l’argent compte plus que le reste.

E.S. : Le fait qu’il y ait quatre équipes d’Istanbul en Euroleague cette saison est due au fait qu’il y a deux clubs qui possèdent une licence (Anadolu Efes et Fenerbahçe), le champion de l’Eurocup 2016 (Galatasaray) et enfin Darussafaka Dogus Istanbul qui participait à l’Euroleague pour la seconde fois grâce à une wild card de deux ans. Trois de ces équipes se sont qualifiées pour les playoffs, prouvant ainsi leur compétitivité et leur qualité, des choses vitales pour l’Euroleague et l’Eurocup. La saison prochaine, le champion de l’Eurocup est l’Unicaja Malaga tandis que la wild card du Darussafaka arrive à expiration.

« Les recettes des sponsors et des médias ont respectivement augmenté de 47% et 67% comparé à la saison dernière, en conséquence les récompenses pour les clubs ont augmenté de 50% »

A combien peut-on estimer les revenus de l’Euroleague par rapport aux saisons précédentes ?

R.Q. : Meilleures que jamais et mêmes meilleures que ce à quoi nous nous attendions. Les recettes des sponsors et des médias ont respectivement augmenté de 47% et 67% comparé à la saison dernière, en conséquence les récompenses pour les clubs ont augmenté de 50%. Maintenant, après avoir posé les fondations de ce nouveau projet, nous devons rendre le business encore meilleur pour nos clubs et nous engager avec une plus grande audience.

Est-ce une victoire pour vous de voir, qu’après une saison aux côtés de la FIBA, que les clubs français soient prêts à revenir en Euroleague et en Eurocup ?

E.S. : Nous n’appellerions pas ça une victoire, pas plus que l’été dernier a été une défaite. Chaque organisateur devrait être libre de présenter ses offres aux clubs pour ensuite pouvoir les laisser choisir quelle compétition correspond le plus à leurs besoins. Les clubs et les ligues doivent choisir librement et ne doivent pas être influencés par des menaces, des pressions ou des sanctions comme ça a été le cas la saison dernière en France et dans d’autres pays. Le sport est une activité qu’on choisit de faire, nous espérons donc que chaque club pourra utiliser cette liberté pour s’inscrire dans la compétition qu’il souhaite disputer.

On a entendu dire que huit clubs français auraient la possibilité d’obtenir une wildcard.

E.S. : Le Champion de France 2017 et le finaliste seront automatiquement qualifiés pour l’Eurocup. Après ça, chaque club français, tout comme les autres clubs en Europe, sont libres de pouvoir se préinscrire et demander une des trois wild cards disponibles pour la compétition. La France est un marché clé pour l’Euroleague Basketball, ce qui augmente les chances pour qu’un troisième club français dispute l’Eurocup. Dans les prochains jours, comme les playoffs vont se terminer dans tous les pays, le tableau sera bien plus clair pour tout le monde.

Cette opportunité a-t-elle un rapport avec la négociation des droits TV par SFR ?

E.S. : Les négociations des droits TV sont indépendantes des décisions prises pour la compétition, même si cela fait partie intégrante des facteurs présents sur la table quand les wild card sont distribuées.

« Le passage de l’Euroleague à une ligue de 16 clubs a fait augmenter le budget moyen jusqu’à, à peu près, 20 millions d’euros. C’est le triple du meilleur budget de Pro A »

Aujourd’hui, les clubs français ont des salles de 5-6000 places et des budgets de 6 à 8 millions d’euros. Pensez-vous que cela puisse être assez pour participer à l’Euroleague ?

E.S. : Le passage de l’Euroleague à une ligue de 16 clubs a fait augmenter le budget moyen jusqu’à, à peu près, 20 millions d’euros. C’est le triple du meilleur budget de Pro A mais dans le passé, plusieurs clubs ont prouvé qu’il est possible d’être compétitif sur le terrain malgré un budget réduit comme l’Etoile Rouge ou le Zalgiris Kaunas. Afin de pouvoir augmenter leur budget, les clubs français ont besoin de jouer dans des salles plus grandes, mais il est tout aussi important qu’ils possèdent et/ou exploitent leur salle car les flux de revenus des jours de match sont extrêmement importants pour n’importe quel club.

A quels clubs français avez-vous demandé de remplir une demande de wildcard pour l’Eurocup ?

E.S. : Comme les saisons précédentes, les documents de préinscription ont été envoyés aux clubs participants à une compétition Euroleague cette saison, aux actionnaires de l’Euroleague Basketball (donc la LNB) et à tous les clubs qui les ont demandés. La même politique est appliquée dans toute l’Europe.

Quelle relation entretenez-vous avec David Kahn et Anthony Thiodet qui souhaitent monter un club d’Euroleague à Paris et à Tremblay-en-France ? Est-ce un objectif d’avoir une équipe dans la capitale française ?

E.S. : Nous avons lu différentes histoires dans les medias à propos de différents projets aux alentours de Paris. Néanmoins, ce n’est pas notre rôle de commenter les projets qui ne nous sont pas familiers. C’est évident que si un club de niveau européen venait à s’implanter à cet endroit, ça serait bénéfique pour le basket parisien, français et européen. Nous ne sommes pas obsédés par Paris, nous devons identifier et travailler sur de sérieux projets qui possèdent de forts partenaires en place et vérifier que toutes les conditions sont respectées. Le marché en fait partie. Par conséquent, Paris a une longueur d’avance sur ce point, mais il y a beaucoup plus de choses qui sont nécessaires.

Pour rendre cela possible, faut-il qu’une salle soit construite ? Est-ce le même problème avec le projet de Tony Parker à l’ASVEL ?

E.S. : Les installations sont vitales pour tout club souhaitant évoluer au meilleur niveau. Comme énoncé précédemment, le plus important est que le club ait son business model, et tous les autres avantages qui sont nombreux. Des avantages qu’une salle moderne fourni aux clubs et ligues.

L’une des principales critiques de la FIBA envers l’Eurocup est que cette compétition ne permet pas aux clubs de gagner autant d’argent que la Champions League. Que pouvez-vous répondre à cela ?

E.S. : Dans la vie, ce n’est pas possible de comparer les pommes et les bananes, ce n’est pas le même fruit. Cette saison en Eurocup, les clubs négociaient eux-mêmes les droits TV de leurs matchs quand la Champions League a centralisé ces droits. Aussi, comme c’est le cas en Euroleague, l’Eurocup a toujours été basée sur les principes du marché –les clubs ont reçu une somme d’argent basé sur les revenus que génère la compétition suivant le lieu où se trouvent les clubs. Pour 2017/18, suite à l’engagement de notre partenaire IMG, les droits tv de l’Eurocup seront centralisées. De ce fait, la somme d’argent reçu par les clubs sera la seconde plus grosse, uniquement derrière l’Euroleague.

« Les clubs prendront la décision finale pour le calendrier 2017/18 lors de la prochaine réunion des actionnaires de l’ECA »

Quelle est votre position à propos des fenêtres internationales de la FIBA ? Etes-vous prêt à interrompre vos compétitions durant ces périodes ?

E.S. : Nous avons toujours soutenu que malgré le fait que les sélections nationales sont la pierre angulaire de la promotion et de l’évolution du basket, le calendrier de la FIBA pour les sélections aurait pu être mieux conçu comme les fans, titulaire des droits, sponsors, media, fédérations nationales ainsi que la FIBA vont organiser, promouvoir et regarder des matchs sans les meilleurs joueurs sur le terrain.

Les clubs prendront la décision finale pour le calendrier 2017/18 lors de la prochaine réunion des actionnaires de l’ECA. Nous aimerions rappeler que, depuis 2000, l’Euroleague n’a jamais empêché un joueur de rejoindre sa sélection. Les clubs ont fait tous les efforts possibles pour faciliter le choix des joueurs.

D’autres organisateurs de compétitions ont déjà annoncé que les internationaux ne seront pas disponibles pour les fédérations pendant les fenêtres internationales et sans réaction aucune de la FIBA ou des fédérations. Les présidents des clubs gèrent également des structures professionnelles et leur choix doit donc, aussi, être respecté.

Vous, ainsi que la FIBA, avez fait appel auprès de la Commission Européenne. Quand sera rendu le jugement ?

E.S. : Toutes les plaintes déposées à la Commission Européennes mettent un temps considérable avant de rendre un jugement. Elles sont toutes étudiées en détail avant de passer l’étape suivante. A l’été 2016, l’Euroleague a ajouté quelques modifications à son règlement suite au premier retour de la Commission Européenne. En attendant les prochaines étapes, nous restons confiants sur le fait que la décision finale protègera le libre-choix des clubs, des joueurs, des coachs, des arbitres et de toutes les autres parties prenantes. [armelse][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Photo : Euroleague

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